Culture, histoire et spiritualité dans le comté de Bistriţa-Năsăud
Nous avons deux invités : l’archiprêtre Ioan Dâmbu et le directeur du Centre départemental pour la culture, Gavril Ţărmure.Le comté de Bistriţa-Năsăud est situé dans le centre-nord de la Roumanie, là où les Carpates Orientales descendent vers le plateau transylvain. Les maisons et les fermes de Bistriţa, baignant dans le vert des forêts de sapin, les villages qui conservent de vieilles traditions et coutumes et une nature généreuse y attirent des visiteurs du monde entier. Le chef-lieu du comté est la ville de Bistriţa, dont la première attestation documentaire remonte à 1264. Bistriţa est un ancien bourg allemand et un important centre historique. Bistriţa-Năsăud est la contrée d’origine du romancier Liviu Rebreanu et du poète George Coşbuc. Et c’est toujours là qu’est né Andrei Mureşanu, l’auteur de l’hymne national roumain.
Daniel Onea, 02.06.2016, 13:55
Nous avons deux invités : l’archiprêtre Ioan Dâmbu et le directeur du Centre départemental pour la culture, Gavril Ţărmure.Le comté de Bistriţa-Năsăud est situé dans le centre-nord de la Roumanie, là où les Carpates Orientales descendent vers le plateau transylvain. Les maisons et les fermes de Bistriţa, baignant dans le vert des forêts de sapin, les villages qui conservent de vieilles traditions et coutumes et une nature généreuse y attirent des visiteurs du monde entier. Le chef-lieu du comté est la ville de Bistriţa, dont la première attestation documentaire remonte à 1264. Bistriţa est un ancien bourg allemand et un important centre historique. Bistriţa-Năsăud est la contrée d’origine du romancier Liviu Rebreanu et du poète George Coşbuc. Et c’est toujours là qu’est né Andrei Mureşanu, l’auteur de l’hymne national roumain.
C’est également une contrée d’une grande richesse ethnographique et folklorique. Bistriţa attire par son charme médiéval. Autour de l’année 1330, le roi hongrois Louis le Grand a mené des batailles dans cette zone de la Transylvanie contre les nobles hongrois. Les Saxons de Bistriţa se sont rangés du côté du roi. Après avoir vaincu les nobles, Louis le Grand les a récompensés en octroyant à Bistriţa le statut de ville libre, qui avait le droit d’organiser une grande foire, comme celle de Budapest, et le droit d’avoir son propre sceau, son propre organisme judiciaire et de placer sur ses armoiries le symbole de la Maison royale d’Anjou. C’est que le roi hongrois Louis le Grand était issu de la branche royale d’Anjou. Son symbole était une autruche portant dans son bec un fer à cheval. C’est pourquoi cette autruche figure sur les armoiries de la ville de Bistriţa depuis 700 ans.
L’archiprêtre orthodoxe Ioan Dâmbu explique l’importance du village et du lien entre l’école et l’église : Le village, c’est la matrice, le village est le foyer. C’est le lieu qui conserve encore l’éternité – pour citer notre grand poète Lucian Blaga. Tant que le village demeure conscient et responsable par les paysans qui s’y trouvent encore, les autres valeurs de la spiritualité et de la nation roumaine ne disparaîtront pas. Le lien entre l’école et l’église est très ancien et nos relations sont fondées sur la conscience de leur appartenance l’une à l’autre. L’église et l’école sont des institutions fondamentales de notre peuple. Bistriţa-Năsăud est une région multiconfessionnelle, où les orthodoxes roumains sont majoritaires. On y retrouve également des catholiques, des réformés, des protestants de toutes les nuances : luthériens, cultes néo-protestants etc. »
Le comté de Bistriţa-Năsăud accueille des manifestations culturelles d’envergure. Entre les Rameaux saxons, quand se déroule le festival Ostenmarkt, et début octobre, quand on organise le Festival des fanfares et l’automne de Bistriţa, on organise un événement culturel chaque semaine. Parmi eux, le Festival médiéval organisé en juin par le chanteur de musique folk Florin Săsărman est connu dans toute la Transylvanie. 10 à 15 ensembles de musiques traditionnelle d’Europe et d’ailleurs arrivent à Bistriţa pour le Festival international de folklore « Les noces de Zamfira ».
Nombre d’événements culturels sont accueillis par la synagogue de Bistriţa. Construite en 1856, elle est un des monuments les plus imposants de la ville. Gavril Ţărmure, directeur du Centre départemental pour la culture, nous en parle : « Malheureusement, depuis un demi-siècle il n’y a pas eu assez d’hommes juifs, alors il n’y a pas eu de services religieux et, n’étant plus utilisé, cet espace s’est détérioré. Avec l’accord de la Fédération des communautés juives de Roumanie, nous avons assumé la gestion de cet espace, nous l’avons restauré et nous lui avons donné une destination culturelle. La plupart des événements culturels de la ville de Bistriţa s’y déroulent. Il y a un événement presque tous les jours. Cet espace est très approprié pour la musique de chambre, car son acoustique est impeccable. Aussi, y avons-nous construit une scène et apporté un piano Yamaha du Japon. Tous les musiciens qui sont montés sur scène dans l’enceinte de cette synagogue ont souhaité y revenir. Le balcon, nous l’avons transformé en galerie d’art, où nous organisons de nombreuses expositions. Nous disposons d’une riche collection de peintures, plus de 700, d’œuvres d’art graphique, de dessins, de sculptures. Nous ne devons pas payer de taxe pour utiliser cet espace et toutes les écoles et les institutions de la ville bénéficient librement de cet endroit accueillant et original. »
Voilà pour cette incursion dans le comté de Bistriţa-Năsăud ; nous y reviendrons la semaine prochaine pour découvrir ce qui y a inspiré à l’écrivain Bram Stoker son célèbre roman « Dracula ». (Aut. : Daniel Onea ; Trad.: Dominique)