Le parc naturel Comana
Il s’agit du Parc naturel Comana, avec ses parcours à travers une forêt luxuriante dans laquelle on peut admirer arbres séculaires, véritable monuments de la nature, trajets touristiques, habitations lacustres, un monastère lié au nom du légendaire prince régnant Vlad l’Empaleur et un parc d’aventure pour toute la famille.
Daniel Onea, 04.06.2015, 14:15
Il s’agit du Parc naturel Comana, avec ses parcours à travers une forêt luxuriante dans laquelle on peut admirer arbres séculaires, véritable monuments de la nature, trajets touristiques, habitations lacustres, un monastère lié au nom du légendaire prince régnant Vlad l’Empaleur et un parc d’aventure pour toute la famille.
Tout cela se trouve dans un parc naturel de dimensions assez réduites, affirme son directeur Valentin Grigore, qui fait aussi une brève description de notre destination d’aujourd’hui. : « Le parc naturel s’étend sur près de 25 mille hectares, ce qui veut dire que c’est un parc moyen pour les dimensions usuelles en Roumanie. Ce qui surprend c’est qu’il est très bien conservé vu qu’il se trouve si près d’une grande ville, telle Bucarest. La différence d’altitude varie entre 25 et 45 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il existe quelques petites collines, ce qui est assez inouï puisque c’est une région de pleine typique. Les forêts couvrent 8 mille hectares alors que deux mille autres sont couverts de zones humides, de marécages et d’eau. Le marais de Comana est unique en Roumanie. Avec ses 1200 hectares, celui-ci constitue une sorte de petit delta de la rivière Neajlov. C’est ici qu’une grande partie de la biodiversité de la région est concentrée. On y a recensé 212 espèces d’oiseaux aquatiques, et une flore extrêmement riche, incluant 1250 espèces de plantes ».
Côté itinéraires sauvages, il ne faut pas vous attendre à des excursions de plusieurs jours avec campement, puisque cet endroit est plutôt adapté au tourisme de fin de semaine. Valentin Grigore, le directeur du Parc naturel Comana, affirme que même s’il est visité surtout par des Roumains, le parc accueille aussi des touristes étrangers. « La semaine dernière nous avons accueilli un groupe de touristes du Royaume-Uni qui y ont fait des excursions d’une journée. Nous avons reçu Tchèques et Slovaques. Lorsqu’ils arrivent à Bucarest, ils trouvent des informations sur cette région mirifique, située si près de la ville. Et c’est pourquoi ils décident d’y faire une excursion d’une journée. Les réactions sont généralement positives. J’ai accompagné un groupe de touristes autrichiens à travers le marais de Comana. Ils en ont été ravis. Nous avons des dépliants en anglais et nous distribuons des cartes aux touristes. Nous sommes en contact avec des partenaires de toute l’Europe, qui font la promotion de cette région dans le cadre de programmes internationaux. »
La forêt regorge de papillons et lors d’une simple randonnée sauvage on peut parfois apercevoir des chevreuils. Il existe aussi la reproduction d’un village celte, avec des huttes en roseau, auxquel on peut arriver après avoir fait un véritable slalom parmi les tortues. Mais le parc naturel Comana est en train de devenir une destination obligatoire pour tous les passionnés d’ornithologie.
Six observatoires d’oiseaux y existent en ce moment, fait savoir le directeur du parc national, Valentin Grigore. Ecoutons-le : «Quatre observatoires sont destinés au tourisme spécialisé et à la recherche. Ce sont les ornithologues qui en profitent. Un haut responsable japonais nous rendait visite systématiquement pour observer les oiseaux. On y trouve une passerelle en bois d’une centaine de mètres qui permet l’accès au centre du lac, pour mieux observer les oiseaux. S’y ajoute un système de surveillance vidéo des zones. On peut y pratiquer l’équitation, le tir à l’arc, on peut y faire de la tyrolienne, des randonnées en kayak, en canot ou bien à vélo. L’administration du Parc Naturel de Comana met à la disposition des touristes plusieurs types de services. Le parking coûte 15 lei (3,5 euros) par jour. Même tarif pour les tentes. On peut louer des kiosques pour organiser des événements en nature ; le tarif est de 400 lei (90 euro) par jour, pour un espace pouvant accueillir une trentaine de personnes. Pour une heure de randonnée en barque à moteur il faut débourser 120 lei (30 euros). La location d’un kayak vaut 60 lei (15 euros par heure).»
Le monastère de Comana est un des endroits préférés des touristes qui se rendent dans la zone. Bâti par le prince Vlad l’Empaleur, sa première attestation documentaire date du 27 septembre 1461. C’est le seul monastère fortifié de la région, doté de murs et de tours de défense. Au fil des siècles, cette citadelle a défendu le pays et la foi en même temps, affirme Mihail Muscariu, le supérieur du Monastère de Comana : «Les chroniques de l’époque racontent que le prince Vlad l’Empaleur a été tué sur la route commerciale reliant les villes de Bucarest et de Giurgiu, vers la fin de l’année 1476. Les habitants de la région ont transmis de génération en génération l’histoire de l’endroit où cela est arrivé, non loin du monastère. On dit qu’une source y a jailli, appelée de nos jours encore la Fontaine au Noyer ou la Source au Noyer. Selon la légende, les soldats les plus proches du voïvode ont enterré son corps décapité. La tête de Vlad l’Empaleur a été emportée à Constantinople pour prouver sa mort au sultan. Ce qui est encore plus intéressant, c’est que, des siècles plus tard, dans les années 1970, des archéologues roumains qui ont fait des fouilles à proximité de l’actuel clocher du monastère, ont découvert, à droite du pronaos, à l’endroit où sont enterrés les princes selon la religion orthodoxe, les restes d’un homme décapité. Les monnaies se trouvant autour du corps dataient de l’époque de Vlad l’Empaleur. Certes, vu qu’aucune inscription n’attestait le fait que c’était bien le corps du prince valaque, cette découverte n’est qu’une hypothèse. Toutefois, dans son ouvrage, un historien roumain contemporain, Constatin Razachevici de son nom, considère Comana comme le lieu le plus plausible de l’enterrement du voïvode Vlad l’Empaleur.» (Trad. Alex Diaconescu, Valentina Beleavski)