Tourisme en Bucovine
Daniel Onea, 22.09.2013, 13:00
Nous la découvrirons telle qu’elle se présente cet automne aux touristes: idéale pour les familles, pour ceux qui aiment les vacances actives et pour ceux qui préfèrent se recueillir.
La région historique de Bucovine est très connue pour les trajets qui relient ces monastères anciens, figurant au patrimoine de l’UNESCO. Au-delà de ce côté « mystique », la Bucovine se distingue par ses beaux paysages, par l’architecture traditionnelle des maisons et par les traditions vivantes que ses villages ont conservées.
La région se prête à merveille au tourisme culturel ou actif, à l’équitation, à la chasse, aux sports extrêmes ou à la cure — nous confirme Cătălin Nechifor, le président du Conseil départemental de Suceva :« En fonction des préférences de nos touristes, nous pouvons concevoir un trajet personnalisé pour un séjour de plusieurs jours. Pourtant, un élément doit figurer obligatoirement sur la carte de tout visiteur de passage en Bucovine : les monastères à fresques extérieures — avant tout, ceux qui figurent au Patrimoine de l’UNESCO : Voroneţ, Suceviţa, Moldoviţa — mais aussi d’autres monuments religieux reconnus au niveau mondial. Je proposerais ensuite aux touristes une randonnée dans les villages, pour mieux connaître notre culture et prendre contact avec les traditions. Je continuerais par les zones de montagne et leur nature généreuse. Nous avons de beaux massifs : Rarău, Giumalău et Călimani, faisant partie de la chaîne des Carpates Orientales. Et puis il y a les musées, situés, pour la plupart, dans la zone de plaine de la Bucovine. Par exemple, à Fălticeni on peut voir le Musée du sculpteur et peintre Ion Irimescu, comportant la seule collection d’auteur de Roumanie.
Cătălin Nechifor, actuellement président du Conseil départemental de Suceava, a travaillé dans l’hôtellerie et il a eu l’occasion de connaître beaucoup de touristes — roumains et étrangers: « J’ai travaillé dans un hôtel et j’étais en contact direct avec les touristes. Evidemment, il y a 15 ans, c’était moins bien. De toute façon, la Bucovine vous récompense largement pour l’argent que vous dépensez pour la visiter. Il n’y a presque pas de touriste qui parte insatisfait de son séjour. Ceux qui travaillent dans le tourisme savent que la meilleure publicité, c’est le touriste qui la fait, donc on fait tout pour qu’il soit content. »
Prochaine destination: Marginea, pour une visite au musée ethnographique ouvert dans une maison vieille de plus d’un siècle. Ce qui impressionne pourtant une fois à l’intérieur c’est la beauté des costumes traditionnels, des tissages, des bijoux et des objets en céramique. Une visite au musée vous donnera aussi la possibilité de faire la connaissance des maîtres artisans qui pourront vous offrir une petite démonstration. Parmi eux, le potier Corneliu Magopat. L’art de la poterie, il l’a appris à l’âge de sept ans de ses parents. « Je voudrais commencer par vous dire que c’est notamment l’utilisation des couleurs végétales qui rend unique notre centre de poterie. Nous, on ne se sert jamais de colorants pour obtenir la couleur et c’est pour cela qu’on fait figure à part aussi bien en Roumanie qu’en Europe. C’est d’ailleurs le principal aspect qui séduit nos touristes dont 40% viennent de l’étranger. Une fois sur place, ils peuvent visiter aussi bien la salle d’exposition que les ateliers ou la chambre des fours et acheter les produits préférés. Les gens qui franchissent notre seuil le font le plus souvent poussés par la curiosité. Certains d’entre eux souhaitent s’essayer à l’art de la poterie et donc, on leur explique, on les aide à fabriquer tout seuls des objets qu’ils peuvent garder par la suite. Ils s’y plaisent beaucoup et à la fin, ils nous promettent de revenir et de continuer leur travail ».
Nous reprenons la route en direction de Vama, un petit village blotti entre les collines. C’est bien ici, dans une jolie maisonnette respirant un air d’antan, que se trouve la plus nombreuse collection d’œufs peints de Roumanie et une des plus importantes d’Europe. Le musée comporte des milliers d’œufs décorés exposés dans 22 vitrines. Passons le micro à Letitia Orsivschi. « C’est en représentant le pays et ma contrée natale à différents salons internationaux que j’ai réussi à ouvrir ce musée qui réunit plus de 3000 oeufs de 79 pays. Il s’agit de toute sorte de pays ayant une riche tradition dans la décoration des oeufs auxquels s’ajoutent bien sûr, les oeufs peints de Bucovine. Le musée vous invite à découvrir une évolution des techniques de décoration à travers les âges. En Bucovine, par exemple, les oeufs étaient décorés de motifs simples, en touches grossières représentant notamment des symboles de la terre à retrouver aussi sur les tapis ou les costumes traditionnels. Les couleurs utilisées sont toutes végétales, à base de plantes telles l’oignon ou la betterave ou encore à base de charbon ».
La collection de Vama réunit des œufs de Bali, Chine, République Tchèque, Allemagne, du Vietnam, et même d’Australie. Et n’oubliez pas: chaque oeuf a son histoire.
Il est temps de quitter l’univers rural pour gagner celui citadin et découvrir ensemble la plus riche collection d’auteur de Roumanie. Plus de 300 sculptures et un millier de croquis exposés au Musée d’art Ion Irimescu de Falticeni. Le directeur du musée, Gheorghe Dascalescu, nous fait une brève présentation du maître Ion Irimescu: « Irimescu figure parmi les grands sculpteurs roumains du XXème siècle, aux côtés de Paciurea et de Brancusi. Il a créé à Falticeni un véritable espace spirituel reconnu comme tel par une centaine de personnalités artistiques roumaines: écrivains, artistes plasticiens ou comédiens. Sa création est un mélange parfait entre classique et moderne et tire ses sources du classicisme grec. En plus, on ne saurait oublier le fait qu’Irimescu fut toujours branché aux grands courants artistiques de Paris, il a été ouvert aux nouveautés, tout en rejetant le mimétisme. Il est arrivé à une synthèse parfaite entre des éléments classiques et modernes qu’il a passés par le filtre de son talent et de son âme ».
Chers amis, je pense que vous avez à présent suffisamment d’arguments en faveur de la Bucovine qui, espérons-le, figure déjà sur la liste de destinations de vos futures vacances.
(Trad. : Ioana Stăncescu, Dominique)