Comment protéger nos enfants de la pollution de l’air ?
La pollution a des conséquences graves pour la santé. Ce
fait est déjà bien-connu et documenté, tant par l’Organisation Mondiale de la
Santé que d’autres organismes internationaux, qui tirent la sonnette d’alarme
depuis des années. Récemment, en Roumanie, l’association non-gouvernementale « Le
Centre pour les Politiques Durables Ecopolis » a mesuré les effets de la
pollution de l’air sur les habitants de Bucarest. Les résultats sont
extrêmement alarmants : plus de 2 800 décès ont été causés par
l’exposition à long terme aux particules PM2,5, qui sont aussi responsables de
plus de 540 décès chez les personnes souffrant de maladies du cœur. Qui plus
est, 5,6 % des décès chez les nourrissons ont été causé par la pollution aux
particules fines PM10.
Christine Leșcu, 21.06.2023, 11:24
La pollution a des conséquences graves pour la santé. Ce
fait est déjà bien-connu et documenté, tant par l’Organisation Mondiale de la
Santé que d’autres organismes internationaux, qui tirent la sonnette d’alarme
depuis des années. Récemment, en Roumanie, l’association non-gouvernementale « Le
Centre pour les Politiques Durables Ecopolis » a mesuré les effets de la
pollution de l’air sur les habitants de Bucarest. Les résultats sont
extrêmement alarmants : plus de 2 800 décès ont été causés par
l’exposition à long terme aux particules PM2,5, qui sont aussi responsables de
plus de 540 décès chez les personnes souffrant de maladies du cœur. Qui plus
est, 5,6 % des décès chez les nourrissons ont été causé par la pollution aux
particules fines PM10.
Ces mesures ont été rendues possible grâce aux capteurs installés
dans la majorité des quartiers de Bucarest, capteurs qui appartiennent au
réseau civique « Aerlive ». Placés dans des zones-clé de la ville, ces
derniers transmettent le niveau d’émissions de particules en suspension et
avertissent quand la limite de leur niveau légal est dépassée. Les résultats
peuvent être observés sur toutes les cartes digitales disponibles sur le site https://aerlive.ro
La coordinatrice d’Aerlive et directrice exécutive
d’Ecopolis, Oana Neneciu, nous explique comment fonctionne le réseau:
« A présent nous disposons de
40 capteurs pour surveiller la qualité de l’air, tous intégrés dans la carte de
l’application. Nous surveillons les particules en suspension, c’est-à-dire les
particules de poussière chargées de beaucoup de substances présentes dans
l’atmosphère, sur les chaussés, bref, partout. Ces capteurs transmettent les
données à la carte Aerlive en temps réel. Nous insistons sur la mesure de la
qualité de l’air autour des écoles de Bucarest. Avec la Mairie de la Capitale, nous
avons installé ce printemps 44 nouveaux capteurs près des écoles et des
hôpitaux de Bucarest. De plus, nous disposons encore de 12 capteurs, que nous
installons dans les communautés de Bucarest et du département d’Ilfov à travers
notre projet «Agir pour un air propre », qui s’adresse aux habitants. Jusqu’à
la fin de l’année, nous aurons plus de 100 capteurs intégrés à la carte ainsi
que, espérons-le, de meilleures données sur la pollution liée aux particules en
suspension. »
La surveillance de l’air aux alentours des écoles est devenue une nécessité
suite aux autres mesures réalisées précédemment par la même association
Aerlive. Le rapport 2021-2022 sur la qualité de l’air à Bucarest, toujours réalisé
par Ecopolis, a révélé que, près des écoles, la limite légale du niveau de
pollution par PM10 et PM2,5 était dépassée. Par ailleurs, les stations de
surveillance d’Airlive installées dans le cadre des écoles ont enregistré des
valeurs de jusqu’à 4 fois supérieure au niveau admis, ce qui met en danger la
santé des élèves. C’est la raison pour laquelle une surveillance plus stricte
s’imposait.
Oana Neneciu nous explique encore : « Nous avons réfléchis à trouver des solutions ponctuelles pour les
écoles, les hôpitaux et de manière générales pour les infrastructures
routières, qui sont beaucoup plus touchés par la pollution. Il faudrait par
exemple réduire les limitations de vitesse en dessous de 30km/h dans toutes les
rues adjacentes. Une autre solution consisterait à interdire la circulation
dans les rues où les enfants sont déposés pour aller à l’école. C’est dans cet
optique que nous avons mis en place le projet « Eteignez le
moteur » , en partenariat avec l’association « Les parents de Cireșari »,
et qui nous en sommes persuadés, peut vraiment changer les choses. »
L’association « Les parents de
Cireșari » a été à l’initiative du projet « Eteignez le moteur »,
qui existe maintenant depuis plus d’un an. L’association se compose de plusieurs
membres des familles habitant aux alentours du parc Cireșari, situé dans le
secteur 1 de Bucarest. En rejoignant le réseau Aerlive, le projet « Eteignez
le moteur » contribue à l’amélioration de la qualité de l’air, mais
sensibilise aussi les parents aux effets nocifs des émissions de leurs
véhicules à proximité des écoles de leurs enfants.
Oana Neneciu : «
Dans la plupart des grandes villes européennes ayant des problèmes de pollution
de l’air, la loi interdit aux véhicules de stationner en laissant le moteur
allumer plus de 3 minutes. Il existe donc déjà des lois en la matière. Ce n’est
pas encore le cas en Roumanie. Nous sommes donc partis de ce constat :
partout autours des écoles les parents venus déposer ou chercher leurs enfants
laissent tourner le moteur de leur voiture parfois plus de 20 minutes. Je
crains que les Roumains ne soient pas conscients de la pollution que cela
engendre, et des conséquences sur la santé des enfants qui jouent dehors en
inhalant ces particules nocives, ce qui peut provoquer chez eux des réactions.
Notre première idée était donc de placer des panneaux d’information à côté des
écoles afin d’inciter les parents à éteindre leur moteur. En plus de cette
première étape que nous souhaiterions mettre en place à proximité de toutes les
écoles de Bucarest, nous allons proposer au Conseil général d’interdire le stationnement
avec le moteur allumé. »
Cet été, la campagne de
sensibilisation sera temporairement mise entre parenthèse, tout comme
l’installation de nouveaux capteurs, mais l’ensemble de l’opération reprendra
son cours dès l’automne. En attendant les habitants de Cluj et Bucarest peuvent
surveiller la qualité de l’air de leur ville respective directement sur leur
téléphone grâce à l’application Airlive.
(Trad : Andra Jugunaru & Charlotte Fromenteaud)