MERITO, la communauté des professeurs méritoires
Lancé en 2015 par un groupe
d’entrepreneurs réunis sous l’ombrelle de l’Association Romanian Business
Leaders, le projet Mérito se propose de récompenser chaque année, les
professeurs méritoires du milieu préuniversitaire. A l’époque où ce projet a
été envisagé, une enquête de l’Organisation de coopération et de développement
économiques, OECD, montrait que seulement 40% des professeurs roumains se
sentaient appréciés par la société civile. On a souhaité leur démontrer le
contraire, témoigne Cosmin Chiriță, managère du projet Mérito
Christine Leșcu, 05.10.2022, 13:02
Lancé en 2015 par un groupe
d’entrepreneurs réunis sous l’ombrelle de l’Association Romanian Business
Leaders, le projet Mérito se propose de récompenser chaque année, les
professeurs méritoires du milieu préuniversitaire. A l’époque où ce projet a
été envisagé, une enquête de l’Organisation de coopération et de développement
économiques, OECD, montrait que seulement 40% des professeurs roumains se
sentaient appréciés par la société civile. On a souhaité leur démontrer le
contraire, témoigne Cosmin Chiriță, managère du projet Mérito
Nous avons
démarré ce projet afin de faire connaître à l’opinion publique des exemples de
bons professeurs dans un espace médiatique dominé par le négatif. Car,
avouons-le, il existe de nombreux exemples positifs qui méritent de se
retrouver dans la lumière des projecteurs. Malgré les problèmes auxquels notre
système d’Education se confronte, on continue d’avoir des professeurs
passionnés, qui se consacrent à leur métier et qui encouragent les enfants à apprendre
et qui méritent donc, d’être présentés comme modèles. (…) Si vous connaissez
un tel professeur, n’hésitez pas d’entrer sur notre site pour laisser son nom.
D’ailleurs, de telles recommandations constituent l’une de nos principales
sources de documentation. La deuxième est constituée par les suggestions faites
par les professeurs faisant déjà partie du réseau Mérito. Après, bien
évidemment, il y a tout un processus de sélection qui dure presqu’un an et qui
se fait aussi bien en fonction des recommandations que de ce que l’on constate
de nos propres yeux, en faisant la connaissance des professeurs proposés. Nous
avons aussi des critères de sélection dont une partie porte sur leurs activités
en dehors de la salle de classe. Par exemple s’ils collaborent avec d’autres
confrères ou avec des élèves issus des milieux défavorisés. Ce sont des
critères qui définissent, selon nous, le profil d’un professeur méritoires et
performant dont le travail est capable de transformer le système d’éducation
nationale et de le faire inscrire dans la bonne direction.
A part la joie et l’honneur de se voir primés lors d’un
Gala annuel Mérito, les professeurs récompensés se voient réunir au sein d’une
communauté censée les aider à échanger et à améliorer leurs performances
didactiques. Davantage sur cette communauté avec le manager Mérito, Cosmin Chiriță.
Cette communauté de professeurs méritoires s’est
formée petit à petit, au fur et à mesure que l’Association Romanian Business
Leaders s’est mise à investir dans leur formation professionnelle, en leur
facilitant les échanges avec des experts étrangers, l’accès à toute sorte de
documents et de livres et la participation à des conférences et des stages
importants pour leur développement professionnel. (…) On espère qu’à leur
tour, ils transmettent à d’autres
professeurs, tout leur savoir-faire, les bonnes pratiques et les méthodes
acquises lors de ces programmes de formation. En fait, nous nous proposons
d’accroître les performances et la qualité des professeurs du système
préuniversitaire de Roumanie, en les encourageant à collaborer entre eux, dans
le sens où des professeurs formés au sein du réseau Mérito forment à leur tour, d’autres collègues.
Doru Căstăian enseigne les sciences socio-humaines au
Lycée Dimitrie Cuclin, de Galați et il
est membre de la communauté Mérito.
Voilà ce qu’il raconte au sujet des méthodes pédagogiques utilisées en classe.
Il y a une grande différence entre la manière dont
on enseigne l’éducation sociale à des enfants du collège et celle utilisée pour
enseigner l’économie ou la philosophie à des jeunes de 17 ou 18 ans, en
Première ou en Terminale (…) C’est leur âge qui fait la différence et non pas
l’objet de l’étude. Or, malheureusement, on se heurte souvent à des préjugés du type toi, tu arrives à faire tout ce que
tu fais en classe, car la matière te le permet. On me dit que si j’avais
enseigné les Maths ou la Physique ou d’autres matières plus rigoureuses, je
n’aurais pas pu avoir l’approche que j’ai, en enseignant les sciences
socio-humaines. C’est faux. Je trouve qu’en termes de pédagogie, ce qui
fonctionne pour les sciences humaines fonctionnent pour celles exactes aussi.
Par exemple, ma méthode est souvent très classique, pour ainsi dire, si mes
élèves sont en dernières années du lycée. Parfois, il vaut mieux éviter l’interaction
excessive et le ludique à tout prix, car
le cerneau a aussi besoin de se voir offrir de la substance et de la
consistance pour bien fonctionner. Comme quoi, je suis capable aussi de tenir des
discours en classe, d’encourager mes élèves à participer à des polémiques, à
des débats parfois contradictoires, ainsi de suite.
Liliana Olărașu enseigne les Maths au collège Vasile
Conta de Iasi. Auprès de ses élèves, elle passe pour quelqu’un d’atypique,
puisqu’elle est tout le temps de bonne humeur. En plus, elle a réussi à
empêcher le décrochage scolaire de certains élèves. Liliana Olărașu.
J’en ai connu plusieurs cas. Je me souviens, par
exemple, d’un garçon qui avait redoublé la sixième. C’était un élève qui
restait toujours au fond de la classe, à qui personne n’adressait la parole et
qui avait totalement perdu la confiance en soi-même. Ce fut mon élève en
sixième et même s’il n’était pas trop fort en Maths, c’est l’Histoire qui l’a fait
redoubler (…). Sauf que ce gamin, il jouait très bien de l’accordéon, mais
personne ne le savait. Moi, c’est par hasard que je l’ai appris. Et il prenait
aussi des leçons de théorie musicale, en dehors de l’école. A l’époque,
j’enseignais aussi l’Informatique et un jour, j’ai demandé à mes élèves de
faire une présentation de leurs passions, en PowerPoint. Et même si dans un
premier temps, ce garçonnet a été plutôt réticent, son travail a été
magnifique. Je fus éblouie par toutes les choses qu’il savait. Il est pourtant
vrai, que ce gamin séchait les classes de temps en temps, mais à partir du
moment où il m’ fait découvrir une autre facette à lui, il a commencé à être de
plus en plus présent en classe. Il n’a pas abandonné l’école et il a terminé le
collège. On doit communiquer davantage avec nos élèves, on doit essayer de les
comprendre, de nous adapter à leur rythme en classe, à leurs besoins et on doit
faire en sorte pour qu’ils souhaitent venir à l’école. Une fois tous ces
critères respectés, ils vont bien travailler.