Campagne de soutien aux élèves de collège et de lycée
Monica Chiorpec, 24.06.2020, 12:28
Cette année, les collégiens et les lycéens en année terminale se sont préparés pour les examens de fin de cycle dans des conditions spéciales. En plus, ils ont été privés des festivités traditionnelles organisées justement pour marquer la fin de leurs études respectives. L’Association « Proacta EDU », en partenariat avec le ministère de l’Education et de la recherche, a lancé la campagne « Moi, je peux », destinée à ces élèves.
Voici les explications de Nicoleta Larisa Albert, présidente fondatrice de l’Association « Proacta EDU » : « L’idée de créer cette association fait suite à un projet que nous avons démarré au début de la pandémie. Intitulé « Ambassadeur pour la communauté », il visait à offrir de l’accompagnement psychologique aux enseignants, aux parents et aux élèves de tout le pays. Comme l’activité pédagogique en classe a été interrompue, nous nous sommes réorganisés de sorte à venir en aide à nos élèves, autrement. Ce sont les collégiens et les lycéens en terminale qui nous ont envoyé le plus grand nombre de messages, sous forme de mails ou d’appels téléphoniques, pendant le déroulement de ce projet. Concrètement, ce projet a consisté en un clip vidéo qui transmettait un message d’encouragement et qui a été très bien accueilli par les jeunes. Ce que nous nous sommes proposés par cette vidéo, ayant pour protagonistes des élèves de terminale, c’est de les apaiser, car ils ont dû traverser, comme nous tous, une période atypique. »
En sa qualité de psychologue, Nicoleta Larisa Albert a saisi les problèmes d’adaptation au nouvel état de choses auquel sont confrontés surtout les frais émoulus du lycée : « De toute façon, on parle des fluctuations inhérentes à l’adolescence. A cela s’ajoute la prédisposition à l’anxiété, tout à fait normale en cette période de l’existence, quand on ignore ce que l’avenir nous réserve. Pour les lycéens en terminale, la situation a été encore plus complexe, car, en dehors du bac, ils ont eu à répondre à toute sorte de questions liées à ce qu’ils allaient faire après. Une fois terminé le lycée, qui leur offre un cadre, une structure bien définie, les jeunes devront résoudre une équation à plusieurs inconnues. »
Durant les périodes plus difficiles pour les ados, les adultes leur servent de principal point d’appui quand il s’agit de faire un choix. La situation inédite dans laquelle s’est retrouvée la promotion 2020 a mis à l’épreuve la capacité des professeurs et des parents à comprendre les choses, à y réagir correctement.
Nicoleta Larisa Albert : « Un autre aspect important c’est la présence des adultes auprès des jeunes, plus précisément la confiance et l’équilibre émotionnel qu’ils ont transmis en cette période difficile. Il est de notoriété que les adultes sont les premiers à représenter des modèles à suivre par les jeunes. Pour une analyse plus poussée, il faut prendre en compte tous les facteurs. Certes, cette pandémie est la pointe de l’iceberg, mais n’importe quelle autre chose aurait pu survenir à ce moment précis de la vie des jeunes. Avec, en perspective, un examen important, les questions les plus fréquentes qu’ils se sont posées ont été: qu’est-ce qu’il va se passer?, est-ce que j’ai fait le bon choix?, combien de temps cette situation va-t-elle durer?, comment me préparer? N’oublions pas qu’à la différence d’autres générations, celle-ci a été privée des conditions normales d’enseignement qui supposent la présence physique en classe, le sentiment d’être ensemble. C’est vrai qu’ils ont été connectés en ligne, mais les adolescents ont besoin d’appartenir à un groupe. »
Narcisa Ilie, coordinatrice de programmes après l’école, a elle aussi constaté que, pendant le confinement, les élèves en terminale de collège ont eu du mal à garder le rythme, d’autant que, simultanément, ils avaient à se préparer pour l’évaluation nationale, soit l’équivalent du brevet : « Ils ont subi une grande pression ce dernier mois, vu qu’ils devaient se préparer aussi pour des disciplines autres que celles prévues à l’examen de fin de cycle. Ceci étant, deux semaines avant le brevet, les élèves avaient encore à livrer des projets pour la classe de biologie, par exemple, ou bien à apprendre certaines autres matières scolaires, alors que, de mon point de vue, ils auraient eu droit à une pause de ce côté-là, pour pouvoir se concentrer sur l’examen. »
N’empêche. Narcisa Ilie est d’avis que les meilleurs résultats sont garantis par l’implication directe de la famille, appelée à orienter l’apprenant vers une étude constante : « Certains élèves ont consacré plus de temps à l’étude, à l’apprentissage. Ils m’ont confirmé que cette période avait été très délicate, surtout qu’ils ont été surveillés en permanence par les parents. D’autre part, le milieu familial a joué un rôle positif. Les résultats sont visiblement meilleurs si l’enfant vit entouré de parents qui s’occupent de lui, qui le poussent à étudier, sans pour autant oublier de lui accorder des moments de détente, bref, qui cherchent à lui assurer un environnement équilibré. »
Pour tout adulte, la connaissance de soi est essentielle pour soutenir et orienter les adolescents. Dans cette période d’adaptation à une réalité nouvelle, les qualités qu’ils ont dû exercer ont été l’attitude juste, à adopter devant le changement et la résistance émotionnelle, précise Nicoleta Larisa Albert : « L’accompagnement de l’adolescent doit commencer par l’introspection. L’adulte doit donc se demander qui il est et comment il se positionne par rapport à telle ou telle situation. C’est ce que me disent le plus souvent les parents que je rencontre. Si, par exemple, les adultes ont un mauvais jour ou bien s’ils sont extenués, les ados deviennent plus irascibles. Ils appuient alors sur la pédale d’accélération et adoptent un comportement provocateur. Ce n’est pourtant pas par méchanceté qu’ils se comportent ainsi. En fait, ils ont besoin de s’assurer que tout est en règle avec leurs proches ou leurs profs. Même si, des fois, leur taille dépasse celle des parents ou qu’ils veulent leur faire croire qu’ils sont omniscients, les ados ont besoin de la structure, des repères que nous autres, adultes, nous pouvons leur offrir. Personne ne peut changer le monde, mais chacun de nous peut adopter l’attitude appropriée, optimale, à l’égard des changements. »
La campagne « Moi, je peux », menée par l’Association « Proacta EDU », s’est adressée à tous les collégiens et lycéens arrivés à la fin de leur cycle de scolarité, en cette année difficile pour la société tout entière. La vidéo motivationnelle, des informations supplémentaires sur cette démarche ainsi que les coordonnées ont été disponibles sur la page Facebook de l’Association « Proacta EDU ». Des numéros verts de la campagne « Ambassadeur pour la communauté » ont également été ouverts à l’intention de tous ceux qui ont eu besoin de soutien psychologique. (Trad. : Mariana Tudose)