Gestion des cas de séropositivité VIH-SIDA en Roumanie
La séropositivité VIH/SIDA continue d’être un problème de santé publique dans le monde entier. La maladie a déjà tué des millions de personnes sur la planète et, malgré les progrès enregistrés par la recherche médicale, un traitement qui élimine la maladie n’a toujours pas été mis au point. En 2018, les statistiques faisaient état de plus de 37 millions de séropositifs dans le monde et de 16.000 en Roumanie. Environ 700 nous cas sont dépistés chaque année, l’infection étant bien avancée pour plus de la moitié d’entre eux. Pourtant, l’espérance de vie d’une personne séropositive s’est accrue partout où il existe des programmes nationaux de traitement.
România Internațional, 22.07.2020, 13:48
La séropositivité VIH/SIDA continue d’être un problème de santé publique dans le monde entier. La maladie a déjà tué des millions de personnes sur la planète et, malgré les progrès enregistrés par la recherche médicale, un traitement qui élimine la maladie n’a toujours pas été mis au point. En 2018, les statistiques faisaient état de plus de 37 millions de séropositifs dans le monde et de 16.000 en Roumanie. Environ 700 nous cas sont dépistés chaque année, l’infection étant bien avancée pour plus de la moitié d’entre eux. Pourtant, l’espérance de vie d’une personne séropositive s’est accrue partout où il existe des programmes nationaux de traitement.
La Roumanie a mis en place un Programme national de lutte contre le VIH/SIDA, ce qui lui permet de disposer de médicaments antirétroviraux (ARV) de dernière génération, qui empêchent la contamination au VIH de nouvelles cellules. Le pays a cependant besoin de programmes de prévention par l’éducation, avec un accent mis sur les groupes de population vulnérables et sur les communautés défavorisées.
Horațiu Moldovan, secrétaire d’Etat au ministère de la santé de Bucarest, développe le sujet: «Notre objectif est de maintenir la Roumanie parmi les pays à faible risque d’infection VIH/SIDA. Le ministère de la santé a mis en œuvre, depuis 1985, un programme national de lutte contre le VIH/SIDA. Le budget en a été de 303 millions de lei en 2018 et de 328 millions de lei en 2019. C’est une petite hausse de 9%, le nombre de malades VIH/SIDA pris en charge actuellement étant d’environ 13.000. Entre temps, le ministère de la santé a élaboré un Programme national stratégique de surveillance, contrôle et prévention des cas d’infection VIH/SIDA pour 2019 – 2021. C’est un document finalisé, de stratégie de politique publique, mais qui n’a pas été approuvé ni mis en œuvre au cours du mandat ministériel précédent. »
Malheureusement, pour les malades, la stigmatisation sociale et la discrimination sont plus difficiles à supporter que la maladie elle-même. Ces gens cachent leur maladie, ce qui a pour conséquence sa dissémination, explique Horaţiu Moldovan.: « En tant que chirurgien cardiovasculaire, je me suis souvent trouvé dans des situations où j’ai opéré des malades séropositifs. Mais c’était encore plus difficile quand je devais envoyer de tels patients à des confrères chirurgiens, qui manifestaient une certaine réticence à s’impliquer dans de tels cas. Il ne suffit pas qu’un chirurgien accepte d’opérer un patient séropositif, encore faut-il que l’institution l’accepte, car la chaîne technologique médicale est plus longue. Il y a une peur à l’égard de ces patients, mais, au ministère de la santé, nous nous proposons d’atténuer ces aspérités, pour que tous ces malades puissent recevoir le traitement médical, chirurgical, dont ils ont besoin. »
Un autre problème qui nécessite une solution est celui de l’approvisionnement discontinu en médicaments, avec des effets négatifs sur le traitement. La Roumanie réalise en partie les objectifs d’accès à la thérapie antivirale continue, 67% des malades bénéficiant de traitement spécifique et 54% en étant arrivés à la suppression de la charge virale (ils ne transmettent plus la maladie). Le Pr Adrian Streinu Cercel, manager de l’Institut national des maladies infectieuses « Pr Matei Balş », ajoute: «Le patient séropositif d’aujourd’hui ne ressemble plus du tout à celui infecté au VIH en 1985. Celui d’aujourd’hui avale une pilule par jour, qui contient 3 ou 4 substances, et il mène une vie absolument normale. Certes, toutes sortes de choses peuvent se manifester durant la vie d’un tel patient, mais elles ne seront pas liées au VIH. Ce virus n’est pas prêt à disparaître, et c’est à cause de nous, parce que nous ne nous protégeons pas… Si on ne le fait pas, on assume le risque. La Roumanie a eu et continue d’avoir un programme exceptionnel, y compris de soutient pour les patients. »
Il est possible qu’à partir de cette année, les malades du VIH/SIDA de Roumanie se voient délivrer les médicaments à leur domicile. De l’avis des médecins, cette mesure est particulièrement bénéfique, notamment pour les malades actifs, qui ont un emploi et qui ne seront plus obligés à prendre une journée libre par mois pour aller chercher les médicaments à l’hôpital. A part cela, le programme de lutte contre le VIH/SIDA est très bien encadré, les coordonnées des séropositifs/malades sont connues, ce qui permettrait une distribution zonale des médicaments, ajoute Adrian Streinu Cercel: «Les évolutions en Roumanie sont très bonnes: le nombre de contaminations continue à baisser, les séropositifs sont bien pris en charge et redirigés vers les centres régionaux. La Roumanie est le seul pays européens à enregistrer chaque patient avec nom, prénoms et numéro de sécurité sociale, ce qui nous permet d’avoir une image juste de l’évolution du phénomène. En 2018, toutes les évolutions ont été à la baisse. Nous avons encore des problèmes avec des femmes enceintes qui refusent la prophylaxie pour le nouveau-né. C’est pourquoi nous avons créé un registre des nouveau-nés de mères séropositives, que font l’objet d’un suivi médical.Les experts estiment, pour 2020, un nombre global d’environ 500.000 infections au VIH et de 200.000 pour 2030. (Trad. : Ileana Ţăroi)