Societate: Des initiatives contre le bullying en Roumanie
Le thème est débattu aussi bien par les médias que sur les réseaux sociaux, afin de sensibiliser la société à ce sujet et de trouver des méthodes censées le combattre. Ainsi, la campagne « Cartoon Network le Club de l’Amitié » de la chaîne de télé pour enfants susmentionnée et l’ONG « Le numéro vert de l’enfance » mènent un combat depuis cinq ans déjà sous le slogan « Sois bon, pas méchant! ». La gymnaste Catalina Ponor, pluri championne olympique, mondiale et européenne, est devenue l’effigie de cette initiative qu’elle considère extrêmement utile :« C’est un message très beau, plein d’amitié, qui se propose de nous apprendre à être meilleurs, à ne pas nous conduire méchamment les uns envers les autres, à offrir soutien à nos semblables comme le font les vrais amis. L’ONG est là pour apporter soutien aux victimes du bullying. Personnellement, je n’ai jamais connu ce phénomène. Pourtant, j’ai vu des scènes de harcèlement dans les salles de sport, dans la cour de l’école ou même dans la rue et j’avoue que je n’ai pas su quoi faire. Je ne suis pas fière de l’avouer, car il vaut mieux avoir le courage d’intervenir ou encore d’en parler aux autres. Il faudrait apprendre comment faire pour aider la personne victime de l’agression. »
Christine Leșcu, 13.11.2019, 13:38
Le thème est débattu aussi bien par les médias que sur les réseaux sociaux, afin de sensibiliser la société à ce sujet et de trouver des méthodes censées le combattre. Ainsi, la campagne « Cartoon Network le Club de l’Amitié » de la chaîne de télé pour enfants susmentionnée et l’ONG « Le numéro vert de l’enfance » mènent un combat depuis cinq ans déjà sous le slogan « Sois bon, pas méchant! ». La gymnaste Catalina Ponor, pluri championne olympique, mondiale et européenne, est devenue l’effigie de cette initiative qu’elle considère extrêmement utile :« C’est un message très beau, plein d’amitié, qui se propose de nous apprendre à être meilleurs, à ne pas nous conduire méchamment les uns envers les autres, à offrir soutien à nos semblables comme le font les vrais amis. L’ONG est là pour apporter soutien aux victimes du bullying. Personnellement, je n’ai jamais connu ce phénomène. Pourtant, j’ai vu des scènes de harcèlement dans les salles de sport, dans la cour de l’école ou même dans la rue et j’avoue que je n’ai pas su quoi faire. Je ne suis pas fière de l’avouer, car il vaut mieux avoir le courage d’intervenir ou encore d’en parler aux autres. Il faudrait apprendre comment faire pour aider la personne victime de l’agression. »
Cela fait plusieurs années que l’association « Le numéro vert de l’enfance » met à la disposition des enfants un numéro pour que les petits puissent demander de l’aide en cas de bullying. Dernièrement, on constate une recrudescence des appels, déplorent les experts, selon lesquels le nombre réel des victimes du harcèlement dépasse largement les statistiques. Même les parents peuvent appeler le numéro en question et sur leur ensemble, presque 8% dénoncent le bullying dans les maternelles, 40,29% dans les écoles primaires, 48% dans les collèges et seulement 3% dans les lycées. Catalina Surcel, à la tête de l’Association « Le numéro vert de l’enfance »: « Sur l’ensemble des parents nous ayant contacté, la plupart avaient des enfants à l’école primaire ou au collège. Quant aux victimes du harcèlement, 70% de ces enfants sont des garçons, âgés de moins de 10 ans. Pourquoi un parent voudrait-il nous contacter? Eh bien, tout simplement pour chercher une solution légale. 65% des parents qui nous appellent le font pour cette bonne raison. Pourtant, en l’absence d’un cadre législatif performant, les parents nous demandent souvent conseil pour savoir comment aborder la situation par eux-mêmes. On parle d’un pourcentage de presque 23% dans cette situation. Par ailleurs, 15% des parents affirment avoir réclamé le soutien des institutions agréées. 55,24% d’entre eux ont saisi la direction de l’école ou encore des responsables de l’Inspection scolaire, sans être satisfaits des réponses reçues. Le manque d’un cadre législatif à l’échelle nationale fait que les autorités n’arrivent pas à adopter les mesures qui s’imposent. »
Quelles mesures attendent les parents? A en croire les statistiques, 44% d’entre eux voudraient que l’agresseur soit sanctionné, 27% qu’il soit viré et 29% que leur enfant soit transféré. Il faudrait donc que la Roumanie adopte le plus vite possible une loi censée réglementer les sanctions en cas de harcèlement. Le projet législatif de modification de la loi de l’Education nationale a déjà reçu le feu vert du Parlement et attend maintenant la validation par le chef de l’Etat. Le document prend en considération les recommandations formulées par « Le numéro vert de l’enfance », à savoir: « La nécessité que les établissements scolaires développent leurs propres procédures d’identification du bullying, la présence, dans les écoles, des conseillers scolaires agréés pour résoudre les cas de harcèlement, faire connaître aux enfants le phénomène du bullying qui devrait trouver sa place dans les manuels d’éducation civique. La surveillance audiovisuelle dans les écoles et maternelles et l’instruction du personnel éducatif pour faire face à ce défi. En même temps, il faudrait que les parents s’impliquent aussi pour une meilleure collaboration école-famille », a affirmé Catalina Surcel du « Numéro vert de l’enfance ».
Le point de vue des enfants compte aussi. Pour eux, c’est très important de se faire entendre et comprendre. Ils ne souhaitent pas que d’autres personnes interviennent dans leur vie pour solutionner leurs problèmes, affirme Catalina Surcel: « Ce que les enfants ne veulent surtout pas, c’est que les parents se laissent emporter par leur instinct primaire, à savoir se rendre à l’école pour les défendre. Les gamins souhaitent résoudre tout seuls leurs problèmes. A la limite, ils espèrent bénéficier du soutien de leurs parents pour décider ensemble des pas à suivre. »
C’est là un argument supplémentaire pour que la Roumanie se dote le plus vite possible d’une loi spéciale contre le harcèlement dans les écoles, à même de mettre un terme aux prises de position individuelles.