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« 100 cœurs pour 100 enfants »

Intitulé « 100 cœurs pour 100 enfants », le projet contribue activement à sauver des vies.Dans les minutes suivantes, Cristian Grasu du ministère roumain de la Santé parle de la collaboration entre les institutions publiques et européennes afin de faciliter la mise en œuvre des projets dans le domaine sanitaire : « On déploie des efforts considérables, on cherche partout du soutien et du financement et la Commission européenne nous aide à chaque fois, je dirais même plus qu’elle ne le faisait lors du précédent exercice budgétaire. Le projet « 100 cœurs pour 100 enfants » prouve que la Roumanie peut elle aussi mettre à profit l’argent européen. D’ailleurs, ce projet n’est pas l’unique exemple en ce sens. Je pourrais vous parler d’autres initiatives aussi – certaines ayant reçu des fonds européens, d’autres fondées sur le bénévolat, mais toutes censées déboucher sur le même résultat final : sauver des vies et guérir des malades. A l’heure où l’on parle, le faible niveau d’investissements dans les infrastructures rend les Roumains mécontents du niveau qualitatif et quantitatif des services de soins qu’ils se voient offrir. Nous avons un manque sérieux d’infrastructure et il suffit de penser au fait que le dernier hôpital public construit par la Roumanie date de 1981. Depuis, un seul bâtiment médical a vu la lumière du jour, à Iasi. Tous les autres établissements sanitaires datent des années 1970 ou même d’avant. Certains sont classés monuments historiques ».

« 100 cœurs pour 100 enfants »
« 100 cœurs pour 100 enfants »

, 25.04.2018, 13:36

Le médecin Vlad Mixich, journaliste santé, a tiré la sonnette d’alarme quant à l’un des paradoxes qui caractérise notre système médical : « Parmi les principales causes de mortalité infantile en Roumanie, il convient de mentionner les malformations cardiaques congénitales. D’ailleurs, je vous invite à remarquer que chez nous, on parle très peu de la mortalité infantile – une fois par an tout au plus, à l’occasion d’une statistique ou d’un sujet qui fait débat dans la presse et qui déplore la situation. Or, on assiste à un véritable paradoxe : même si la Roumanie reste le pays de l’UE à afficher le taux le plus important de mortalité infantile, ses efforts de réduire cette mortalité depuis 1990 et jusqu’à présent sont – et les statistiques le confirment – parmi les plus à succès jamais déployés par la médecine roumaine. Car, même si elle est toujours en queue du peloton européen, la Roumanie s’enorgueillit d’afficher aussi une des baisses les plus significatives du taux de mortalité parmi ses enfants. C’est une chute importante intervenue dans un bref délai. Finalement, on assiste à une amélioration de la situation, beaucoup plus évidente que dans d’autres pays qui se confrontent au même problème ».

Sur l’ensemble des causes qui ont contribué à diminuer le taux de mortalité infantile figure aussi le projet « 100 cœurs pour 100 enfants ». Pour plus de détails, nous avons invité au micro le professeur des universités Grigore Tinica, qui dirige l’Institut des maladies cardiovasculaires Professeur George I. Georgescu de Iasi. Quand il a décidé de s’impliquer dans ce projet européen supposant des stages de perfectionnement à l’étranger, il a conditionné sa participation d’un nombre d’interventions chirurgicales réalisées une fois rentré en Roumanie. Dans un premier temps, le projet devait mener à une centaine d’opérations, mais le chiffre a été largement dépassé. Le docteur Grigore Tinica : « En Roumanie, entre 1500 et 2000 nouveau-nés par an ont une malformation cardiaque. Sur ce total, huit à neuf cents devraient se faire opérer durant leur première année de vie. Or pour l’instant, on n’arrive à faire opérer que 250 à 300. Nous avons beaucoup d’enfants non opérés âgés actuellement de 10, 11, 12 voire même 15 ans, certains même adultes. Du coup, à l’heure où l’on parle, la Roumanie recense presque un millier de cas d’anomalies congénitales que l’on devrait opérer. Nous avons plusieurs centres où de telles interventions sont possibles. Mais il convient de préciser que la chirurgie cardiovasculaire est beaucoup plus difficile dans le cas des bébés car un nouveau-né constitue un univers totalement différent ».

Le ministère peut mener des politiques, accéder à des fonds, même changer des mentalités. Pourtant, c’est au personnel sanitaire de mettre en place de tels projets, épaulé souvent par la société civile. Un tel exemple est représenté par l’Association Le cœur des enfants dont le principal but est de se battre pour aider les enfants malades, notamment ceux souffrant de cardiopathies congénitales. Son président, Alexandru Popa, affirme : « Nous avons décidé de soutenir la chirurgie cardiaque car en 2006, année de notre naissance, les anomalies congénitales du cœur figuraient en première position dans le classement des principales causes non accidentelles de mortalité infantile en Roumanie. Depuis, les choses ont légèrement changé. Je dis légèrement car on recense toujours un nombre important d’enfants qui meurent d’anomalies cardiaques soit parce qu’on a du mal à les diagnostiquer correctement, soit parce que l’on n’intervient pas à temps ou parce que les parents ne savent pas comment s’y prendre. On espère voir cette situation changer. En tant qu’association, on a essayé de soutenir activement tous ces centres plutôt que de nous concentrer sur des cas individuels, même si on a du mal à refuser les gens. Grâce à différentes sponsorisations ou donations individuelles, on est arrivé à financer à hauteur de 4 millions d’euros différents projets d’infrastructure dans le système de santé publique. Et on ne s’arrête pas là ».

Bien que couronné de succès, comme le prouvent les nombreuses interventions chirurgicales réalisées sur des bébés âgés, parfois, de deux semaines à peine, le projet se heurte malheureusement à des tas de difficultés.

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