Des places de parking pour les personnes handicapées
Trouver une place pour se garer dans la zone centrale des grandes villes ou au parking des centres commerciaux c’est une rude épreuve que la plupart de nous connaissent très bien ! C’est aussi ce qui explique le soulagement éprouvé par de nombreux chauffeurs lorsqu’ils découvrent une place libre, même si elle est réservée aux personnes handicapées. « J’en ai juste pour, cinq minutes », « De toute façon, ces places sont libres quasiment tout le temps, puisqu’il n’y a pas beaucoup de chauffeurs handicapés », c’est ce que l’on entend comme justification. En êtes-vous sûr ? #Pe bune s’interrogent les destinataires de ces places de parking spéciales.
Christine Leșcu, 07.02.2018, 13:07
Trouver une place pour se garer dans la zone centrale des grandes villes ou au parking des centres commerciaux c’est une rude épreuve que la plupart de nous connaissent très bien ! C’est aussi ce qui explique le soulagement éprouvé par de nombreux chauffeurs lorsqu’ils découvrent une place libre, même si elle est réservée aux personnes handicapées. « J’en ai juste pour, cinq minutes », « De toute façon, ces places sont libres quasiment tout le temps, puisqu’il n’y a pas beaucoup de chauffeurs handicapés », c’est ce que l’on entend comme justification. En êtes-vous sûr ? #Pe bune s’interrogent les destinataires de ces places de parking spéciales.
La Fondation « Motivation » pour les handicapés moteurs est l’initiatrice d’une campagne de sensibilisation à travers laquelle les autres conducteurs deviennent conscients du besoin de ne pas occuper, quelles que soient leurs raisons, les places de parking destinées à leurs collègues handicapés. L’objectif de la campagne est, bien sûr, d’informer le public, mais aussi de chasser, même partiellement, les idées reçues concernant le manque de mobilité des handicapés moteurs, dont nombreux sont autonomes et actifs. Ils sont, en fait, plus nombreux que l’opinion publique ne le croit, affirme Erika Garnier, coordinatrice des relations avec les médias de la Fondation Motivation, s’appuyant sur les chiffres du Registre Automobile Roumain (Système d’immatriculation des véhicules).
Erika Garnier: « En 2017, sur les 10 premiers mois de l’année, plus de 1.700 véhicules ont été aménagés pour le transport des personnes à mobilité réduite. Cinq fois de plus qu’en 2012. Ces chiffres nous font penser que le nombre de ces personnes, qui sont autonomes et souhaitent participer activement à la vie de leur communauté, est plus important qu’on ne le croit. Les personnes à mobilité réduite sont des êtres humains, qui ont des besoins naturels et qui devraient pouvoir participer à toutes les activités souhaitées. Par exemple, faire leurs courses, sortir en voiture, sortir entre amis, faire donc des choses que nous autres faisons quotidiennement. Or, pour que cela soit possible, ils ont aussi besoin de places de parking dédiées ».
Elle-même handicapée moteur, Erika conduit sa voiture et, dans ses déplacements en ville, elle trouve souvent la place de parking réservée occupée abusivement. La campagne En êtes-vous sûr ? #Pe bune est partie tout simplement de l’idée qu’il faut informer les gens pour empêcher ce type de situation de se reproduire.
Erika Garnier envoie un message à tous ceux qui se garent sur les places réservées : « Premièrement, mes collègues et moi-même, qui nous déplaçons en fauteuil roulant, nous voulons dire que des motivations du genre «j’étais pressé», « j’en ai pour seulement cinq minutes », « de toute façon, personne ne l’occupe », ne passent pas. Et puis, ceux qui se comportent ainsi empêchent une personne handicapée de faire quelque chose de tout à fait naturel, comme par exemple faire les courses ou se rendre à un rendez-vous de travail ».
Erika Garnier, coordinatrice des relations avec les médias de la Fondation Motivation, souligne la nécessité d’expliquer pourquoi ces places de parking se trouvent près de l’entrée du bâtiment et pourquoi elles sont plus larges que les autres.
Erika Garnier : « Quand on est dans un fauteuil roulant, on est moins visible pour le conducteur d’une voiture en marche-arrière. Il est donc important que la place de parking se trouve près de l’entrée du bâtiment. Un handicapé moteur a aussi besoin d’un espace plus large pour pouvoir sortir de sa voiture, car il lui est impossible de le faire parmi des véhicules serrés les uns près des autres ».
Tudor Dărvăreanu, moniteur à la Fondation Motivation, est une personne sportive et très dynamique, dont la vie active ne s’est pas arrêtée après le fauteuil roulant. En tant que chauffeur, il s’est souvent trouvé devant une place de parking réservée occupée par quelqu’un qui n’en avait pas le droit.
Tudor Dărvăreanu: « J’ai eu la chance d’être accompagné par quelqu’un qui m’a aidé à trouver une autre place, sur le côté du parking, où il y avait un espace plus large et où j’ai pu me garer en toute sécurité. C’est un manque d’information et de prise de conscience de l’importance de ces places réservées. On ne voit pas beaucoup de handicapés moteurs conduire des voitures, justement à cause du nombre insuffisant de places aménagées et accessibles ».
Tudor Dărvăreanu constate aussi d’autres problèmes : « Premièrement c’est le problème du parking, ensuite il y a l’accès dans les institutions publiques, la largeur des trottoirs quand on se promène en ville dans un fauteuil roulant – l’accès en général -, l’aménagement des moyens de transport en commun… »
L’acte réglementaire sur les conditions d’accès dans les bâtiments publics de Roumanie précise que 4% des places de parking aménagées soient réservées aux personnes en situation de handicap. S’y ajoute une loi, adoptée en 2006, qui défend les droits des personnes handicapées et qui prévoit des amendes contre ceux qui se garent abusivement sur les places réservées. (Trad. Ileana Taroi)