Les enfants et l’environnement numérique
A l’heure où l’on parle, le nombre d’enfants à avoir accès à Internet dès un âge tendre est à la hausse. Ce n’est pas une simple perception subjective, mais une réalité confirmée par les statistiques: selon une étude de l’UNICEF, sur l’ensemble des internautes mondiaux, les jeunes âgés de 15 à 24 ans y passent le plus de temps. Parmi eux, ce sont les moins de 18 ans qui préfèrent naviguer le plus. Une situation qui n’est pas sans risques, vu les cyber-dangers potentiels. Au pôle opposé, l’UNICEF fait état de quelque 346 millions de jeunes laissés pour compte. Les pourcentages parlent d’eux-mêmes: on recense 60% de jeunes africains à naviguer très peu sur Internet par rapport à seulement 4% en Europe. Autant dire que l’accès à Internet reflète à lui seul les décalages économiques et culturels entre les différents pays du monde. Pieter Bult, le représentant Unicef Roumanie, affirme:
Christine Leșcu, 27.12.2017, 14:25
A l’heure où l’on parle, le nombre d’enfants à avoir accès à Internet dès un âge tendre est à la hausse. Ce n’est pas une simple perception subjective, mais une réalité confirmée par les statistiques: selon une étude de l’UNICEF, sur l’ensemble des internautes mondiaux, les jeunes âgés de 15 à 24 ans y passent le plus de temps. Parmi eux, ce sont les moins de 18 ans qui préfèrent naviguer le plus. Une situation qui n’est pas sans risques, vu les cyber-dangers potentiels. Au pôle opposé, l’UNICEF fait état de quelque 346 millions de jeunes laissés pour compte. Les pourcentages parlent d’eux-mêmes: on recense 60% de jeunes africains à naviguer très peu sur Internet par rapport à seulement 4% en Europe. Autant dire que l’accès à Internet reflète à lui seul les décalages économiques et culturels entre les différents pays du monde. Pieter Bult, le représentant Unicef Roumanie, affirme:
« Ces inégalités touchent notamment les enfants vivant dans des régions isolées, contraints à se battre contre la pauvreté, contre l’exclusion sociale et à faire face à des situations d’urgence. Il convient de préciser que même en Roumanie – pays où la vitesse de connexion à Internet est parmi les plus rapides au monde – on remarque de fortes disparités entre les villes en fonction du niveau de vie des habitants. Selon les statistiques, 87,3% des Bucarestois ont utilisé au moins une fois Internet, contre 70% des habitants du nord-est du pays et les pourcentages diminuent encore en milieu rural, où le taux de pauvreté est plutôt élevé. »
Du coup, les décalages numériques provoqués par l’accès au numérique nous inquiètent tout comme le font les actes d’agression ou la délinquance en ligne, affirme Pieter Bult:
« On remarque dernièrement, sur Internet, de nouvelles formes d’intimidation, de violence, d’abus et d’exploitation des enfants. Je pense, par exemple, à toute sorte d’enregistrements vidéo de mineurs abusés sexuellement, réalisés sur demande des clients, ou encore à la diffusion en direct des abus auxquels des enfants sont soumis. C’est par l’intermédiaire de profils anonymes, créés sur les réseaux sociaux et sur des sites non sécurisés associés aux jeux en ligne que les enfants risquent de tomber entre les mains des agresseurs. Or, une fois de plus, les enfants vulnérables, comme par exemple ceux moins alphabétisés, seront toujours les plus exposés aux risques. »
En Roumanie, une étude réalisée par la fondation « Sauver les enfants » indique que 78% des enfants accèdent, quotidiennement ou presque, à Internet et que 90% d’entre eux utilisent au moins un des réseaux sociaux. Il est pourtant vrai qu’à en croire les statistiques, ils ne sont que 17% des jeunes roumains à consacrer moins de temps à la famille, aux amis ou aux devoirs scolaires en raison des heures passées en ligne. N’empêche : 45% des enfants roumains ont déjà été victimes d’au moins un acte de cyber-harcelement, informe l’ONG « Sauver les enfants ». Une réalité qui rend impératives des mesures appropriées, pour mieux sécuriser Internet et pour en faire plutôt une ressource éducationnelle qu’un passe-temps imprudent. Loin d’être dupes, les enfants sont parfaitement conscients de la manière dont la technologie numérique risque d’affecter leur vie. Constantin Eugen Gheorghe, élève en cinquième, à Bucarest, avoue:
« Pour moi, Internet est une source aussi bien d’inspiration que d’information. Je sais qu’il est très utile, mais qu’il cache des menaces. Par exemple, on peut s’en servir pour nos devoirs et nos projets, surtout qu’il nous permet de trouver rapidement des informations. On y trouve aussi des jeux nous permettant d’entrer en contact avec des enfants de notre âge. En revanche, on doit faire attention aux sites que l’on visite, car on risque de nous exposer à des dangers. A mon sens, au lieu de nous interdire l’accès à Internet, nos parents et nos professeurs devraient nous le permettre et rester à nos côtés pour nous aider. »
Pour répondre au besoin des adultes de mieux surveiller les activités en ligne des enfants, les autorités roumaines ont élaboré « Le guide des premiers pas vers la sécurité numérique ». Réalisé par le Centre roumain de réponses aux incidents de cyber-sécurité, la brochure propose des informations et des conseils basiques pour une navigation en ligne sécurisée. Catalin Arama est le directeur général du Centre:
« Nous avons examiné les informations qui nous sont parvenues sur les principales catégories d’activités des enfants en ligne et on a découvert qu’ils sont friands notamment de socialiser, de partager des informations sur eux-mêmes et de chercher des informations. Du coup, notre guide dresse une liste de menaces pour chacune de ces trois catégories d’activités, tout en offrant des solutions à caractère technique. Par exemple, on donne des adresses et des liens censés offrir aux parents intéressés la démarche à appliquer pour surveiller les activités en ligne de leurs enfants. »
Pour un meilleur accès à Internet et pour la diminution de ses menaces cachées, l’UNICEF recommande de placer les enfants au cœur des politiques numériques actuelles. (Trad.: Ioana Stàncescu)