Le festival des étudiants, entre implication civique et orientation professionnelle
Un mois après le commencement de l’année universitaire, les étudiants ont déjà une tradition qui mélange divertissement et apprentissage, implication sociale et préparation pour leur future carrière. UNIFEST, le plus grand festival estudiantin, est organisé chaque année depuis 2001 par l’Union des étudiants de Roumanie (USR). Il dure 11 jours et a lieu simultanément dans 17 centres universitaires, par l’intermédiaire des 107 associations membres de l’USR. Le thème de 2017 étant « Un festival comme un voyage », les étudiants ont profité d’un grand éventail d’activités – culturelles notamment – telles que spectacles de théâtre et concerts pour lesquels ils se sont vu offrir des billets gratuits. Alin Grigore, président de l’Union des étudiants de Roumanie, nous en parle : « Nous avons aussi des activités sportives, comme un championnat de football par exemple ou un cross-country estudiantin. Nous organisons aussi des activités d’éducation non formelle, soit plusieurs formations gratuites destinées aux étudiants. Nous organisons des sessions de formation tout au long de l’année. Nous avons un programme appelé « L’Académie de formation », et depuis deux ans, nous disposons aussi d’un programme connexe intitulé « L’Académie de formation pour les élèves ». Dans ce programme, les cours de formation sont dispensés par des professeurs formés par nous et sont gratuits tant pour les étudiants que pour les élèves. Quant aux thématiques, elles sont fixées suivant les priorités des élèves et des étudiants. Cette année, les cours les plus demandés ont été ceux d’art oratoire, de communication, de leadership et de gestion de projet. Ce sont des cours choisis selon les besoins des jeunes d’aujourd’hui. »
Christine Leșcu, 22.11.2017, 13:43
En dehors du besoin de se former, les jeunes ressentent aussi le besoin d’implication sociale. A cet effet, la campagne « Fais un don de sang, sois un héros ! » a eu lieu pour la deuxième fois cette année, toujours dans le cadre de l’UNIFEST. Cet événement est organisé par la Société des étudiants en médecine de Bucarest. Sa première édition a eu lieu au printemps dernier, nous dit sa coordinatrice, Andreea Galiţă : « Pratiquement, nous essayons d’aider le Centre de transfusions sanguines à améliorer la situation de déficit de sang en Roumanie. Nous organisons cette campagne dans le Hall d’honneur de la Faculté de médecine de Bucarest, parce que nous estimons que c’est plus facile pour nos étudiants de faire le don dans notre faculté, vu qu’il ne faut plus se déplacer ailleurs. Comme nous avons une tradition de plus de 10 ans, nous avons constaté que nous pouvons faire venir beaucoup de gens, c’est pourquoi nous avons essayé de faire le plus de publicité possible, pour trouver des donateurs dans les autres facultés aussi. »
Les statistiques les plus récentes indiquent que moins de 2% de la population roumaine fait un don de sang par an, soit près de 4 fois moins que la moyenne européenne. Y a-t-il une réticence des gens de venir faire un don de sang ? Voici la réponse d’Andreea Galiţă : « Les gens sont réticents, pas parce qu’ils ne veulent pas faire de dons, mais parce qu’ils ne sont pas informés. C’est pourquoi nous nous donnons pour tâche d’informer un nombre aussi grand que possible de gens. Cela n’a pas été difficile pour nous, parce que nous comptons sur beaucoup de volontaires. Nous sommes 130 personnes à nous occuper de ce projet. Et nous essayons de nous aider les uns les autres. »
Pourtant, cette fois-ci, les trois premiers jours de l’UNIFEST, plus de 500 étudiants ont dépassé leur réticence et sont venus donner du sang, dans une tentative d’arriver à 600 poches de sang. Nous nous sommes entretenus avec quelques-uns d’entre eux : une étudiante en chimie et son amie : « Je m’étais proposé d’aller à cet effet dans un hôpital, et puis, j’ai appris sur Internet l’existence de cette campagne. Il me semble que tout le monde évite de donner du sang et je pense que tous les jeunes de Roumanie devraient essayer de le faire au moins une fois par an. »Une partie des étudiants en médecine n’en sont pas à leur premier don de sang, comme nous le dit notre prochain interlocuteur : « Je trouve cela très important. C’est une chance de sauver une vie, en fin de compte. Je trouve que c’est un geste noble et très beau. Je sais qu’en général, il n’y a pas assez de sang dans tout le pays. Et ce genre d’activités, comme celui de la Faculté de médecine, est très bénéfique. »Ceux qui donnent pour la première fois peuvent ressentir certaines émotions, mais ils arrivent à les dépasser : « Je pense qu’il s’agit aussi d’une satisfaction personnelle. J’ai pensé qu’il convenait de faire cela au moins une fois dans la vie. J’ai également réfléchi à tout ce qui pourrait se passer, mais je sais que je suis là entre les mains de spécialistes et je ne devrais ressentir aucune crainte. J’ai juste une petite inquiétude : je crains que je pourrais m’évanouir, après. »
L’Union des étudiants de Roumanie est active tout au long de l’année. Une de ses initiatives s’est concrétisée par la récente loi sur les stages rémunérés auprès de sociétés et de pouvoirs publics. Alin Grigore, président de l’USR : « Au sujet des activités pour promouvoir l’employabilité, un pilier principal de l’Union des étudiants de Roumanie, nous avons eu l’initiative, voici quatre ans, de la Loi des stages, finalement adoptée cette année. Elle vise à ce que cette période de stage soit plutôt une activité d’apprentissage, pas nécessairement de performance sur les lieux de travail. Selon la nouvelle loi, les stages seront payés par un contrat spécial de stage, différent du contrat de volontariat, qui n’est pas rémunéré. »Cette année, UNIFEST a eu environ 100.000 participants de tous les centres universitaires où des événements ont été organisés, dans le courant des 11 jours de festival.