Etude et détente au troisième âge
Le vieillissement de la population mondiale, secondé par le déclin démographique est de nos jours une réalité que les spécialistes ne sont pas les seuls à constater. L’espérance de vie augmente, pouvant atteindre 81 ans avant la fin du siècle, selon l’ONU. Actuellement plus de 700 millions de personnes ont dépassé la soixantaine et on estime qu’en 2050, elles représenteront plus de 20% de la population mondiale. Dans l’UE, le nombre des personnes âgées de plus de 65 ans progressera rapidement, pouvant atteindre 150 millions de personnes en 2050. Toujours en 2050, le taux de dépendance économique des personnes âgées, soit le rapport entre la population inactive et la population en âge de travailler passera à 50%.
Christine Leșcu, 28.12.2016, 17:07
Le vieillissement de la population mondiale, secondé par le déclin démographique est de nos jours une réalité que les spécialistes ne sont pas les seuls à constater. L’espérance de vie augmente, pouvant atteindre 81 ans avant la fin du siècle, selon l’ONU. Actuellement plus de 700 millions de personnes ont dépassé la soixantaine et on estime qu’en 2050, elles représenteront plus de 20% de la population mondiale. Dans l’UE, le nombre des personnes âgées de plus de 65 ans progressera rapidement, pouvant atteindre 150 millions de personnes en 2050. Toujours en 2050, le taux de dépendance économique des personnes âgées, soit le rapport entre la population inactive et la population en âge de travailler passera à 50%.
Raison d’inquiétude qui devrait nous pousser à trouver rapidement des solutions. L’une d’entre elle serait de maintenir les seniors aussi longtemps que possible sur le marché du travail. Le Conseil économique et social européen (CESE) avance déjà des projets pour prévenir une crise démographique. Ionuţ Sibian, directeur exécutif de la Fondation pour le développement de la société nous en parle: « Selon une récente étude menée par l’OCDE, des pays comme le Royaume Uni pourraient augmenter de 5% leur PIB en 2017 s’ils adoptaient à présent des politiques visant à maintenir les seniors sur le marché de l’emploi. Dans le cadre du Conseil économique et social européen nous avons émis un avis sur l’accès à la numérisation des personnes âgées de plus de 50 ans. Plus de 150 millions de citoyens de l’UE rentreront dans cette catégorie d’ici 2050. Pour eux, l’accès au marché du travail offert par Internet est important pour qu’ils puissent rester en activité. Jusqu’ici, les Etats de l’Union avaient envisagé cette question uniquement du point de vue de l’accès de ces personnes aux services sociaux et médicaux. On doit pourtant élargir cet accès à d’autres domaines et offrir aux personnes âgées des opportunités de s’informer et de se former, ainsi que d’obtenir un complément de revenu au moment de la retraite.
Demeurer actif – physiquement et mentalement – est essentiel pour une personne âgée, tout comme se détendre et s’épanouir. Retourner à l’école, sans avoir à subir le stress des examens ou celui provoqué par la nécessité d’obtenir un diplôme pourrait être un bon moyen de combler ces besoins. L’«Université du Bas Danube » de Galaţi leur a offert cette opportunité pour l’année académique 2016-2017. Le projet de cette « Université du troisième âge » a été conçu justement pour répondre aux défis du vieillissement démographique. La vice-doyenne de cette université, Violeta Puşcaşu explique: « Parmi les grandes villes roumaines, Galaţi est la plus vieillie. Pour des raisons économiques, politiques et démographiques, les personnes âgées de plus de 60 ans représentent près d’un tiers de la population de notre ville. J’enseigne la démographie depuis une vingtaine d’années et j’ai pu constater l’évolution des indicateurs démographiques en Roumanie et en Europe. La proportion de personnes âgées progresse visiblement et la société doit se mobiliser et ne pas toujours adopter les solutions classiques : la maison de retraite ou l’isolement de la personne dans sa propre maison, devant la télé, avec un animal pour toute compagnie.
L’Université du troisième âge de Galaţi ne perçoit pas de taxe. A la fin de leur période d’étude, les séniors qui ont fréquenté ses cours se voient accorder un certificat qui, bien que sans valeur sur le marché de l’emploi, a une valeur sentimentale et scientifique: ils ont maintenu leur intellect actif et l’ont même enrichi, évitant les éventuelles dépressions causées par la solitude et le manque d’occupation. Qu’est-ce que les personnes âgées de Galaţi peuvent y étudier? Violeta Puşcaşu : « Nous leur offrons 10 modules choisis dans une liste plus ample d’options exprimées par des éventuels étudiants-seniors lors d’une enquête menée au printemps et en été. La liste initiale comptait une vingtaine de sujets. Nous en avons choisi 10, compte tenu aussi de la disponibilité de mes collègues de l’université à s’impliquer sans être payés dans une telle activité. Aussi, nos étudiants-séniors peuvent-ils suivre des cours de: droit, économie et les relations internationales, kinésithérapie, médecine, art, culture et civilisation, nutrition, histoire, philosophie, théologie, tourisme, science et ingénierie. »
160 étudiants-séniors âgés de plus de 55 ans fréquentent ces cours, étant inscrits à l’Université du Bas Danube de Galaţi. L’étudiant le plus âgé a 85 ans. Une fois les nouvelles connaissances acquises grâce à ces cours, elles peuvent fournir à ces « diplômés» âgés la chance de trouver un emploi. Ionuţ Sibian, membre du Conseil économique et social européen, considère l’embauche des séniors comme une priorité : « Une fois sortie de la crise économique, l’UE doit trouver une solution aux problèmes démographiques. Une partie de la solution suppose le maintien, le plus longtemps possible des seniors sur le marché du travail et l’octroi d’opportunités aux employeurs qui embauchent des séniors. L’économie sociale peut s’avérer un bon employeur pour cette tranche d’âge. »
(Trad.: Dominique)