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Options féminines contemporaines

Théoriquement, une grossesse devrait survenir lorsqu’elle est désirée et lorsque les futurs parents ont la maturité nécessaire pour élever et éduquer un enfant. Pratiquement, ce n’est pas toujours le cas. Selon une statistique de l’UNICEF, en 2012, parmi tous les pays européens, la Roumanie enregistrait le plus grand nombre de mères adolescentes. En outre, entre janvier 2012 et mars 2013, sur les quelque 12.000 adolescentes enceintes âgées de 15 à 19 ans, environ 7.500 ont choisi l’IGV – indique une étude réalisée par l’Institut national de la statistique. D’ailleurs, depuis plusieurs années, le taux d’IGVs ne cesse d’augmenter en Roumanie.

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, 16.11.2016, 14:01

Théoriquement, une grossesse devrait survenir lorsqu’elle est désirée et lorsque les futurs parents ont la maturité nécessaire pour élever et éduquer un enfant. Pratiquement, ce n’est pas toujours le cas. Selon une statistique de l’UNICEF, en 2012, parmi tous les pays européens, la Roumanie enregistrait le plus grand nombre de mères adolescentes. En outre, entre janvier 2012 et mars 2013, sur les quelque 12.000 adolescentes enceintes âgées de 15 à 19 ans, environ 7.500 ont choisi l’IGV – indique une étude réalisée par l’Institut national de la statistique. D’ailleurs, depuis plusieurs années, le taux d’IGVs ne cesse d’augmenter en Roumanie.

Monica Cârstoiu, obstétricienne à l’Hôpital universitaire de Bucarest, explique : « Selon les études de l’UNICEF, la Roumanie a occupé la première place en Europe pour ce qui est du nombre d’accouchements chez les mineures – actuellement environ 8500 par an. Notre but est de faire en sorte que l’IGV cesse d’être la méthode contraceptive la plus utilisée, alors qu’il y a d’autres moyens pour prévenir une grossesse non-désirée. Selon les données fournies par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Roumanie enregistre le taux le plus élevé d’IGV en Europe, soit 480 interruptions volontaires de grossesse pour un millier de nouveau-nés. »

Monica Cârstoiu et ses confrères obstétriciens pensent que « ces statistiques alarmantes confirment la réticence des femmes de Roumanie à se soumettre à des examens gynécologiques réguliers. La principale cause de ce désintérêt est le manque d’éducation sexuelle notamment pour ce qui est du suivi gynécologique. » Il ne s’agit pas là uniquement d’un manque d’éducation concernant la santé reproductive, mais aussi d’un manque de connaissances sur les choix liés à son propre corps qu’une femme moderne peut faire – estiment les représentants de la société civile.

Daniela Drăghici est spécialiste du plaidoyer en faveur de l’éducation et de l’information sexuelles au sein de la Société d’analyses féministes ANA : « Le gros problème, c’est le moyen et la capacité d’informer les jeunes femmes – et non seulement – sur leur droit de faire des choix en connaissance de cause en matière de santé reproductive. En 2003, en Roumanie la situation était beaucoup meilleure; un protocole de collaboration avait été signé entre les ministères de la Santé, de l’Education et de la Jeunesse et le gouvernement roumain. En vertu de ce document, des cours sur la sexualité devaient être dispensés dès l’école primaire par des professeurs ayant suivi une formation spéciale dans ce domaine. Ces initiatives n’ont pourtant pas été mises en œuvre, surtout que les fondations américaines qui avaient alloué des fonds à cette fin ont retiré leur financement après l’adhésion de la Roumanie à l’UE. »

Dans le cadre de ce programme, qui n’est plus d’actualité, on avait même élaboré un manuel d’éducation sexuelle approuvé par tous les ministères signataires du protocole. Son contenu était le fruit d’une collaboration avec des ONGs spécialisées. Tout avait été conçu de manière à ce que les cours d’éducation pour la santé de la famille – comme on les avait appelés – ne heurtent pas la sensibilité des personnes impliquées. Daniela Drăghici : « Si l’on avait continué sur cette voie, on aurait avancé en douceur, de sorte que ni les parents, ni les enfants ne soient choqués. On aurait pu utiliser le réseau de médecins du planning familial. C’est toujours par des fonds venus de l’étranger que des médecins généralistes se sont spécialisés dans le planning familial. Ils ont une formation très solide qui, malheureusement, ne sert à rien. »

Iuliana Balteş compte parmi ces médecins. Elle est adjointe au directeur d’un établissement de santé qui comporte entre autres un cabinet de planning familial, un des rares cabinets de ce genre qui fonctionne encore, étant financé par la mairie du 1er arrondissement de la capitale. Elle nous a parlé des conséquences du manque d’information sur la santé reproductive : « Il y a quelques années, nous avons mis au point un programme de planning familial et les choses allaient bon train, même le taux d’IGV avait baissé. Malheureusement nous sommes confrontés à présent à une augmentation du nombre d’interruptions volontaires de grossesse et de grossesses non désirées chez les adolescentes. Un programme national de planning familial bien structuré coûterait beaucoup moins cher que le traitement de toutes les conséquences liées soit à une grossesse non désirée, soit à une IGV. »

Selon le médecin Iuliana Balteş, aux débuts du planning familial en Roumanie, il y avait près de 240 cabinets spécialisés à travers le pays. Leur nombre a baissé depuis; à Bucarest il n’en reste que 4 ou 5. Et les femmes ne s’empressent pas d’y venir en consultation. Pourquoi ? Iuliana Balteş : « Parce qu’elles ne bénéficient pas d’une source d’information correcte. D’habitude, elles s’informent les unes les autres et c’est ainsi qu’elles finissent par s’y rendre. Deuxième raison: ce programme national, auquel on a renoncé il y a quelques années, nous permettait de distribuer gratuitement certains types de contraceptifs, avant tout aux élèves et aux étudiants, une catégorie courant un grand risque de ne pas pouvoir se procurer des contraceptifs efficaces, pour des raisons financières. Malheureusement, le gouvernement a complètement oublié ce programme et à présent nous ne pouvons plus aider personne en distribuant gratuitement des contraceptifs. Du même coup, le nombre de femmes qui se présentent à ces cabinets a baissé. Ce qui est étonnant, c’est que deux tiers des femmes qui s’y rendaient provenaient du milieu rural. Et puis, beaucoup de femmes s’adressaient à nous parce que nous pouvions leur offrir quelque chose gratuitement. »

Par conséquent, les spécialistes préconisent une relance de la collaboration entre les autorités, les ministères concernés et les ONGs en vue de l’élaboration d’un programme d’information sur la santé reproductive. (Trad. : Dominique)

(sursa foto pixabay@Vertax)
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