La lutte contre la mortalité infantile et maternelle dans les communautés rurales
A l’heure qu’il est, en Roumanie, surtout en milieu rural, des mères et leurs bébés meurent encore lors de l’accouchement. Selon les statistiques, notre pays enregistre le taux de mortalité maternelle et infantile le plus élevés d’Europe. Malgré les fonds alloués pour la modernisation des cliniques, dans nombre de régions du pays les services de santé ne correspondent pas encore aux normes européennes. Pour améliorer la situation, la fondation World Vision Roumanie et MSD Roumanie ont mis en œuvre le projet « Mères pour la vie. Vie pour les mères ». Des débats ont été organisés, lors de son lancement, ayant pour objet la santé des femmes en situation vulnérable, les statistiques alarmantes qui les concernent, le grand nombre de grossesses non désirées et d’avortements, notamment chez les adolescentes, la baisse de l’âge auquel des enfants – pratiquement – mettent au monde des enfants et l’accès difficile des femmes vivant en milieu rural aux services de santé.
România Internațional, 12.10.2016, 13:09
A l’heure qu’il est, en Roumanie, surtout en milieu rural, des mères et leurs bébés meurent encore lors de l’accouchement. Selon les statistiques, notre pays enregistre le taux de mortalité maternelle et infantile le plus élevés d’Europe. Malgré les fonds alloués pour la modernisation des cliniques, dans nombre de régions du pays les services de santé ne correspondent pas encore aux normes européennes. Pour améliorer la situation, la fondation World Vision Roumanie et MSD Roumanie ont mis en œuvre le projet « Mères pour la vie. Vie pour les mères ». Des débats ont été organisés, lors de son lancement, ayant pour objet la santé des femmes en situation vulnérable, les statistiques alarmantes qui les concernent, le grand nombre de grossesses non désirées et d’avortements, notamment chez les adolescentes, la baisse de l’âge auquel des enfants – pratiquement – mettent au monde des enfants et l’accès difficile des femmes vivant en milieu rural aux services de santé.
Daniela Buzducea, directrice exécutive de World Vision Roumanie : « Ce programme a été lancé en mars dernier dans 3 comtés de Roumanie : Dolj, Vâlcea et Vaslui. Des taux élevés de mortalité maternelle et infantile y sont enregistrés. Comme dans beaucoup d’autres régions du pays d’ailleurs, dans ces 3 comtés il y a de grandes différences entre les milieux urbain et rural pour ce qui est de l’accès aux services de santé et des problèmes sociaux auxquels les gens sont confrontés se répercutent sur les indicateurs de santé et d’éducation. Nous déroulons ce programme dans 30 communautés rurales. Dans les 2 ans et demi à suivre, il devrait avoir un impact sur 15 mille jeunes filles et mères. La fondation World Vision Roumanie estime que les enfants doivent bénéficier des mêmes chances de développement à leur naissance. »
Ce programme a également comporté une recherche sur les difficultés que les femmes en situation de vulnérabilité vivant en milieu rural doivent surmonter pour avoir accès aux services d’assistance prénatale et de santé reproductive de Roumanie. Cornelia Paraschiv, le manager du projet, nous présente les résultats de cette recherche. « Dans ce communautés, on ne connaît pas les critères selon lesquels on fait le choix d’une méthode contraceptive efficace, on ne connaît pas l’utilisation correcte et les effets secondaires des différentes méthodes, ni la protection qu’elles offrent. Nombre des personnes interviewées, notamment des jeunes, ne connaissaient pas l’existence des services de planning familial. L’IVG est également une solution fréquemment adoptée pour éviter les conséquences d’une grossesse non désirée, bien que les femmes n’ignorent pas les complications possibles. Un nombre réduit de personnes étaient au courant du fait que les femmes enceintes bénéficient d’assurance maladie, même si, avant de tomber enceintes, elles n’ont pas payé leur contribution à la Caisse nationale d’assurance maladie. Les femmes très jeunes préfèrent abandonner les bébés issus d’une grossesse non désirée, rejetant l’IVG en vertu de leurs convictions religieuses. La grossesse chez les adolescentes est un phénomène qui prend de l’ampleur en Roumanie. Notre pays occupe la première place en Europe avec 90 mille adolescentes enceintes entre 2009 et 2012 et 37 mille mineures ayant eu recours à une IVG pendant cette même période. »
Selon la législation roumaine en vigueur, les femmes enceintes ont le droit à des analyses médicales gratuites, mais en fait, la plupart d’entre elles ne bénéficient pas de ce droit. Ignorant le fait qu’elles ne doivent pas payer, elles renoncent à aller chez le médecin ou paient ces examens. Se rapportant à cet aspect, la conseillère et secrétaire d’Etat au ministère de la Santé Raluca Zoiţanu précise : « Il s’agit là de deux problèmes distincts : primo – celui de la femme enceinte qui dispose d’une assurance maladie et qui ne réussit pas à avoir accès en temps utile aux analyses du sang ; secundo – celui de la femme enceinte non assurée. Bien que, selon la législation roumaine, toutes les femmes enceintes bénéficient d’assurance maladie, elles doivent, malheureusement, faire quelques démarches pour bénéficier de ce droit. C’est pourquoi le ministère de la Santé élabore à présent une loi qui réglemente mieux l’assistance médicale dans les communautés. »
Lidia Onofrei, conseillère supérieure au ministère de la Santé, coordinatrice de l’activité d’assistance au sein des communautés, explique : « Depuis un an, le ministère de la Santé a pratiquement doublé le personnel actif dans les services d’assistance médicale aux sein des communautés. Nous disposons actuellement de 1351 infirmières pour les communautés rurales, notamment des zones vulnérables. 200 personnes sont en train d’être embauchées, alors que dans les communautés de Roms, nous disposons de 460 médiateurs sanitaires et d’autres vont occuper prochainement leur postes. Nous avons procédé à une analyse des zones pauvres de Roumanie et nous tâchons de trouver des fonds pour y améliorer la situation. Nous tentons une actions intégrée socio-médico-éducative. Il y a déjà des projets au niveau national dont le ministère de la Santé est partenaire, et des projets de l’UNICEF sont déroulés dans le nord de la Roumanie. Un projet a été mis en œuvre à Bacău, dans l’est du pays, où l’on travaille avec des équipes constituées d’une infirmière, d’un assistant social, d’un médecin traitant, d’un conseiller scolaire et d’autres spécialistes de la communauté. Nous sommes contents que World Vision ait déjà fait les premiers pas dans les comtés de Dolj, Vâlcea et Vaslui et nous dirigerons nos propres ressources humaines vers ces communautés. A partir de cette année, le comté de Dolj bénéficie de 90 infirmières actives dans les communautés, ce qui couvre 90% des besoins de la région. »
Les 3 comtés – Dolj, Vâlcea et Vaslui – ont été choisis compte tenu de leurs taux de pauvreté et de mortalité maternelle. Dans le comté de Dolj, le taux de mortalité maternelle est 4 fois plus grand par rapport au taux enregistré au niveau national, alors que dans les comtés de Vâlcea et Vaslui, il est deux fois plus grand. Les interventions dans les 30 communautés visées contribueront à améliorer les compétences des personnels de santé par des services médicaux intégrés de suivi pré et post-natal.
Le programme « Mères pour la vie. Vie pour les mères » mis en œuvre par la fondation World Vision Roumanie et la compagnie MSD Roumanie se déroulera pendant les 3 prochaines années. Il bénéficie de fonds obtenus par World Vision Roumanie, représentant une partie d’un financement total MSD for Mothers de 500.000 dollars. (Trad. : Dominique)