L’UE soutient les entreprises sociales de Roumanie
Depuis plusieurs années, l’Union européenne soutient les entreprises sociales, un secteur de l’économie qui vise plutôt à appuyer les catégories de population vulnérables et la mobilisation de la communauté autour d’une activité et non du profit financier. Afin de s’adapter à la législation communautaire, mais aussi pour répondre à des besoins sociaux réels, les entreprises sociales ont peu à peu commencé à se développer en Roumanie aussi, surtout qu’une loi de l’économie sociale est entrée en vigueur l’année dernière. Nombre de ces projets sont financés, dès le début, par des fonds européens. Et puisque de telles idées méritent bien d’être connues, la représentation de la Commission européenne à Bucarest leur a dédié une campagne de promotion. Intitulée Yes we care/Oui, on est concerné et organisée depuis trois ans, la campagne a prévu pour cette année une série de visites d’ambassadeurs des pays membres de l’UE là où se déroulent des projets sociaux financés par l’UE.
Christine Leșcu, 28.09.2016, 16:41
Depuis plusieurs années, l’Union européenne soutient les entreprises sociales, un secteur de l’économie qui vise plutôt à appuyer les catégories de population vulnérables et la mobilisation de la communauté autour d’une activité et non du profit financier. Afin de s’adapter à la législation communautaire, mais aussi pour répondre à des besoins sociaux réels, les entreprises sociales ont peu à peu commencé à se développer en Roumanie aussi, surtout qu’une loi de l’économie sociale est entrée en vigueur l’année dernière. Nombre de ces projets sont financés, dès le début, par des fonds européens. Et puisque de telles idées méritent bien d’être connues, la représentation de la Commission européenne à Bucarest leur a dédié une campagne de promotion. Intitulée Yes we care/Oui, on est concerné et organisée depuis trois ans, la campagne a prévu pour cette année une série de visites d’ambassadeurs des pays membres de l’UE là où se déroulent des projets sociaux financés par l’UE.
Pourquoi ce thème? Réponse avec Monica Loloiu, membre de la Représentation de la Commission européenne à Bucarest. La Roumanie commence à rattraper les autres pays. Le fait qu’une loi de l’économie sociale vient d’être votée par le Parlement est un pas important. Il existe déjà beaucoup d’organisations et d’entreprises qui mettent en œuvre des projets liés à l’économie sociale, ce qui signifie qu’en Roumanie, des personnes informées se rendent compte de leur capacité de faire changer les choses par le biais des projets. En fait, qu’est-ce que l’économie sociale? C’est imaginer un projet censé résoudre des inégalités sociales ou pour mieux intégrer sur le marché du travail des personnes défavorisées qui ont ainsi accès à de bons emplois.
C’est exactement ce qu’a réalisé le projet MamaPan, une boulangerie où le pain est fabriqué selon toutes les règles de la tradition, sans additifs, ni conservant, ni levure industrielle. L’entreprise sociale, bénéficiaire d’un financement européen, a été inauguré surtout afin d’aider les mères seules, fait savoir Irina Sorescu, manager de cette petite entreprise. Ecoutons-là : Le projet existe depuis novembre 2014, suite au financement que nous avons reçu. L’idée est née au sein de la fondation Parteneriat pentru egalitate/Partenariat pour l’égalité, qui a fondé cette entreprise sociale ; la boulangerie MamaPan, est une ONG dédiée notamment aux femmes appartenant aux groupes vulnérables. Suite à nos contacts avec ces femmes, nous nous sommes rendus compte que leur besoin le plus important est d’avoir un emploi stable. Parmi ces groupes vulnérables, nous avons pensé que les mères qui élèvent seules leurs enfants se trouvaient dans une zone à haut risque. Nombre d’employeurs ne souhaitent pas les embaucher à cause de leurs responsabilités familiales et du fait qu’elles ne peuvent pas être disponibles à tout moment.
Même si le marché des produits de boulangerie est assez important et très concurrentiel, notamment à Bucarest, MamaPan a résisté. Les clients ont été attirés non seulement par le pain artisanal, mais aussi par la perspective d’aider les six mères seules qui travaillent dans cette entreprise sociale. Par conséquent, l’affaire résiste toujours, une année après l’expiration du financement européen, que l’ONG « Partenariat pour l’égalité » avait obtenu sans aucun problème, raconte Irina Sorescu : Vu notre expérience dans la gestion des projets à financement européen, nous ne nous sommes pas confrontés à des problèmes dans l’élaboration du projet, surtout que notre idée était clairement définie. Les seuls problèmes auxquels ce projet s’est heurté ont été liés aux retards enregistrés dans le versement de l’argent et à d’autres demandes bureaucratiques. En échange, il nous aurait été impossible de démarrer l’affaire sans cette aide de départ. Il nous a été beaucoup plus difficile de clôturer le projet, au moment où on a dû fonctionner comme n’importe quelle affaire, sans aucun appui de l’extérieur, alors que ce que nous offrons à nos salariées est supérieur aux offres des entreprises classiques. Il est assez difficile de créer un réseau de distribution, surtout à Bucarest, où le marché des produits de boulangerie est assez concurrentiel. Il est très difficile de se maintenir sur ce marché et d’avoir une affaire sociale durable.
Devenir durable, ce fut le défi à relever par les fondateurs d’une autre entreprise sociale reposant sur les métiers traditionnels. Le projet Clayplay a démarré grâce à la passion pour la poterie de l’initiatrice du projet, Gabriela Hobeanu. Ecoutons-là: C’est un projet financé par des fonds européens. Nous avons reçu un financement de 25 mille euros, qui m’a beaucoup aidé à acheter tous les équipements nécessaires, assez chers d’ailleurs. Pour ce qui est du chapitre économie sociale, nous avons embauché deux personnes à plein temps. Une des conditions du projet a été qu’au moins un salarié soit âgé de moins de 30 ans. Pour le reste nous collaborons beaucoup avec les étudiants, c’est à dire avec ces personnes qui n’ont pas de qualification, mais qui sont passionnées et adroites. Clays play est un mélange de production de poterie décorative et utilitaire, d’organisation d’ateliers de modelage en argile pour adultes et enfants. J’ai choisi cet élément aussi parce qu’il s’agit d’un très beau métier, malheureusement, pratiqué de moins en moins.
Finalement il a fallu que le public arrive à découvrir ces ateliers pour que leur intérêt pour la poterie traditionnelle soit éveillé. Gabriela Hobeanu : Je remarque le fait que les personnes qui participent aux ateliers sont heureuses, surtout parce qu’ils se déroulent à Bucarest. C’est beau, c’est relax, c’est comme une thérapie. Comme dans le cas de toutes les industries créatives, lorsqu’on fait quelque chose de ses propres mains, on éprouve des sentiments merveilleux.
Dans le cadre de la campagne Yes We care/ « Oui on est concernés » les entreprises sociales roumaines ont été présentées aux ambassadeurs des Etats membres de l’UE à Bucarest en tant qu’exemples d’histoires à succès, réalisées avec des fonds structurels.