Cours optionnels au collège et au lycée
Les élèves de CP (soit de 3e et 4e année d’étude) qui optent pour cette discipline scolaire ont à leur disposition un manuel rédigé par l’association « De-a arhitectura » aux côtés de l’Ordre des Architectes. Le cours peut durer une année ou deux. Détails sur ce cours optionnel d’architecture, avec Miruna Georgescu, architecte et fondatrice de l’association mentionnée : «Ce cours a été présenté dans le cadre d’un projet pilote dans 7 classes de Bucarest au cours de l’année scolaire 2012 – 2013. L’année suivante, le nombre de classes a augmenté à 60. Depuis lors, leur nombre a atteint la centaine à travers le pays. L’année dernière nous avons envoyé des manuels dans 37 localités. »
Christine Leșcu, 04.05.2016, 14:08
Les enfants qui s’inscrivent au cours optionnel d’architecture bénéficient de la présence d’un architecte bénévole en classe, qui aide l’institutrice. C’est un cours qui mélange théorie et pratique, mettant l’accent sur la découverte, pas à pas, de la ville que les enfants habitent. Miruna Georgescu: «A l’âge de 9, 10 ou 11 ans il est essentiel pour les enfants de découvrir leur ville, d’être guidés et encouragés à la comprendre sous toutes ses facettes. De retour en classe, ils analysent aux côtés de l’architecte ce qu’ils ont découvert et par la suite ils construisent eux – mêmes des maquettes, des villes en miniatures. Les enfants apprennent à réduire à l’échelle les dimensions de la ville, à comprendre ce que c’est que l’ergonomie ou la façade, par exemple. Ils étudient les différents matériaux et leurs textures, tout comme le contexte géographique, climatique et historique des bâtiments. Ils apprennent comment fonctionne la ville en tant que mécanisme ou organisme. Ils se familiarisent avec les règles d’urbanisme et en saisissent l’importance»
Vu la popularité des cours optionnels figurant déjà dans le programme scolaire, les responsables de l’éducation nationale et la société civile débattent de l’introduction d’autres disciplines en tant que matières optionnelles. Parmi elles: l’éducation juridique. Le juge Cristi Danilet est membre du Conseil supérieur de la magistrature. Il a participé aux débats et réalisé un manuel d’éducation juridique que les lycéens pourront utiliser au moment où cette discipline figurera au programme scolaire. De quoi devrait parler cette nouvelle discipline ? Voici la réponse du juge Cristi Danilet: « Il faut dépasser le niveau de la théorie et parler concrètement aux enfants de ce qu’ils ont le droit de faire ou de ce qu’il leur est défendu, de sorte à ne pas transgresser les lois de l’Etat. Il faut leur parler de la Constitution, du Code Pénal, de leurs obligations au moment où ils marchent dans la rue vers l’école, de leurs obligations envers leurs familles mais aussi de leurs droits. Ils sauront également quels sont leurs droits lorsqu’ils entrent en contact avec une institution publique. Ces dernières années, en Roumanie, le nombre des enfants à avoir eu maille à partir avec la justice est allé croissant. Il y a de plus en plus d’enfants-délinquants, de plus en plus d’enfants – victimes ou d’enfants abusés par leurs propres parents. Si la société ne fait pas quelque chose pour prévenir la transgression des lois, d’ici 5 ou 10 ans, ces enfants seront peut-être des adultes qui ne respectent pas les lois de l’Etat. »
Le manuel d’éducation juridique contient déjà des chapitres censés familiariser les enfants avec la législation en vigueur. Cristi Danilet : « Il contient une quinzaine de leçons d’éducation juridique qui expliquent aux enfants par le biais d’un langage moins technique et de nombreux exemples comment il faut se comporter dans la société, quels sont leurs droits citoyens et quelles démarches sont nécessaires pour se faire remettre une carte d’identité. Grâce à ce manuel, les enfants apprennent ce qui se passe légalement avec eux si leurs parents partent travailler à l’étranger, ou si ceux-ci décident de divorcer, comment ils sont protégés en cas de violence domestique et ce que signifie l’enlèvement d’un mineur. Ils apprennent quelles sont les substances interdites aux mineurs : à savoir l’alcool, le tabac et la drogue ou comment la loi protège le consommateur si celui-ci achète un produit expiré ou un appareil électronique qui ne fonctionne pas comme il le faut, par exemple. D’autres chapitres visent les règles de circulation, de transport en commun. Ils répondent à d’autres questions aussi, dont celles concernant l’âge auquel les jeunes peuvent ouvrir un compte en banque ou l’âge à partir duquel ils peuvent conclure un contrat de prestation de services et même un contrat de travail. »
Tous ces aspects pratiques sont très appréciés par les élèves, dit Horia Onita, président du Conseil national des élèves. « Nous avons soutenu cette initiative dès le début en partant de notre idée que l’école devrait préparer l’élève à devenir citoyen et pour le moment où il intégrera le marché du travail. Malheureusement, actuellement l’école ne répond pas à cette attente. Elle offre un bagage de connaissances théoriques, pas du tout intéressantes pour l’élève. L’école ne lui apprend pas à apprendre, donc comment se préparer tout seul. Ces matières optionnelles et très diverses apportent de la plus-value au système et certaines d’entre elles peuvent être appliquées dans beaucoup de domaines. Je pense aux éducations juridique et financière. J’ai moi-même réalisé un sondage auprès de 7 mille élèves, il y a quelques mois. Ils se déclaraient déçus parce qu’au bout de 12 années d’école primaire, de collège et de lycée, ils savent beaucoup de choses, mais ignorent ce que c’est qu’est un contrat de travail, quelle est la différence entre une loi et un décret gouvernemental, quelles sont les attributions du Parlement. N’importe quel boulot ils auront, ils vont toujours se heurter à ce genre d’aspects, tels la TVA et les impôts. Ce sont autant de choses qui n’existent pas dans l’enseignement roumain ».
Malheureusement, même les cours optionnels approuvés ne sont pas choisis et dispensés comme l’aimeraient les élèves roumains. Horia Onita. « Malheureusement, toutes les écoles ne choisissent pas ces disciplines optionnelles comme il le faut, c’est-à-dire par majorité simple. Les élèves et les parents ont à sélecter les cours optionnels parmi l’offre de cours que l’école a le droit de proposer. Malheureusement, cette offre ne contient pas de matières telles l’éducation juridique, l’architecture et autres, parce que l’école propose uniquement des cours classiques, afin de compléter l’horaire des enseignants. » Sachez enfin que le ministre roumain de l’Education nationale, Adrian Curaj, vient de lancer un débat public sur le plan cadre de l’enseignement collégial, qui contient davantage de cours optionnels. (Trad. Valentina Beleavschi, Alex Diaconescu)