Portrait du touriste roumain en 2015
Ces 10 dernières années, l’économie et la société roumaine ont connu des changements fondamentaux. L’adhésion à l’UE, la crise économique et la sortie de la crise ont influencé le pays non seulement au niveau macro, mais aussi au niveau micro, modifiant les habitudes et les choix individuels. Ainsi, selon une étude récente réalisée par l’Association nationale des agences de tourisme, depuis plusieurs années, les Roumains ont commencé à voyager de plus en plus souvent, tendance qui se fait jour aussi parmi les seniors et les personnes à revenus modiques.
Christine Leșcu, 15.07.2015, 13:13
Ces 10 dernières années, l’économie et la société roumaine ont connu des changements fondamentaux. L’adhésion à l’UE, la crise économique et la sortie de la crise ont influencé le pays non seulement au niveau macro, mais aussi au niveau micro, modifiant les habitudes et les choix individuels. Ainsi, selon une étude récente réalisée par l’Association nationale des agences de tourisme, depuis plusieurs années, les Roumains ont commencé à voyager de plus en plus souvent, tendance qui se fait jour aussi parmi les seniors et les personnes à revenus modiques.
Adrian Voican, président de la commission de marketing de l’Association nationale des agences de tourisme de Roumanie, passe en revue les principaux changements qui se sont fait jour dans ce domaine depuis 10 ans: «A mon avis, la chose la plus intéressante est le fait que le nombre des Roumains qui ne partent pas en vacances a chuté de moitié. Si, il y a 10 ans, 44% des Roumains déclaraient qu’ils ne partaient jamais en vacances, en 2014, 22% seulement des personnes interrogées n’avaient pas passé leurs vacances ailleurs. Il faut dire aussi que 50% des Roumains passent leurs vacances dans le pays – là, rien n’a changé par rapport à 2004. Qu’est-ce qui a changé ? Le nombre de Roumains qui passent leurs vacances à l’étranger a triplé. Il y a 10 ans, moins de 10% s’orientaient vers de telles destinations. Actuellement, 24%-25% choisissent d’autres pays comme destinations de vacances. »
Cette évolution s’explique non seulement par le changement des conditions économiques, mais aussi par la diversification des offres touristiques, par la baisse de certains coûts et par un changement au niveau des mentalités.
Adrian Voican : « Le tourisme est devenu plus accessible, plus populaire. Il y a 10 ans, le tourisme était considéré plutôt un luxe et les vacances dépendaient de certaines conditions conjoncturelles. Certains salariés bénéficiaient d’une prime de vacances accordée par l’entreprise. Les personnes plus âgées – retraités ou non – restaient chez elles. D’autres paramètres ont également changé. Il y a 10 ans, un tiers de ceux qui partaient en vacances choisissait un deux étoiles. Actuellement, leur nombre à baissé à 15%, un nombre croissant de vacanciers s’orientant vers des hôtels 4 et 5 étoiles. En 2004, 11% des touristes allouaient aux vacances un budget de 1.000 lei (250 euros). Ceux qui avaient des revenus modiques ne partaient pas en vacances. Actuellement, 34% des Roumains dépensent 1.000 lei pour leurs vacances – un budget considéré comme modeste, en 2014. Qu’est-ce qui explique ce changement ? Entre autres le système des vacances achetées à l’avance à des prix promotionnels. Les vacances ne sont plus considérées comme un luxe, mais comme une nécessité, comme une habitude de consommation. Les vacances font partie du panier d’achat habituel d’une famille même à revenus modiques. »
Quelles sont les destinations préférées des touristes roumains dans leur propre pays? Réponse avec Traian Bădulescu, conseiller en tourisme: «En Roumanie, la première destination est le littoral de la mer Noire. La plupart des touristes partent en vacances en été, c’est pourquoi l’on recense souvent plus de 2 millions de touristes au bord de la mer en week-end. D’autres optent pour des séjours de 6 – 7 nuitées. Le tourisme balnéaire est tout aussi recherché sur l’ensemble du pays. Puis, ces dernières années, le delta du Danube a été de plus en plus demandé auprès des tours-opérateurs. On ne saurait oublier non plus les montagnes, qui ont toujours été au top des préférences des Roumains. Côté tourisme rural, les gîtes ruraux sont moins recherchés à l’aide des agences. Néanmoins, les Roumains choisissent de plus en plus souvent les pensions touristiques. Ensuite, le tourisme d’aventure se développe d’une année à l’autre, d’où l’apparition d’agences spécialisées en tourisme de montagne et d’aventure. S’y ajoutent les clubs de tourisme qui organisent des expéditions en Roumanie et à l’étranger car le secteur des explorations est lui aussi à la hausse. »
Ce n’est pas une surprise : à l’heure actuelle les Roumains préfèrent l’avion pour se déplacer à l’étranger, alors qu’il y a une dizaine d’années la plupart prenaient l’autocar. Aujourd’hui, 55% des touristes roumains voyagent en avion, par rapport à 21% il y a une décennie.
Où se rendent-ils? Traian Bădulescu répond: «Il s’agit notamment de destinations estivales. La Grèce est à l’heure actuelle la destination numéro 1 des touristes roumains. Elle est suivie par la Turquie et la Bulgarie. S’y ajoutent des destinations du bassin méditerranéen, notamment l’Espagne, l’Italie et Malte. Voici les destinations préférées des Roumains selon les critères de la proximité et de la qualité des services. En même temps, de plus en plus de Roumains découvrent les circuits européens, y compris en Grande Bretagne et en Irlande, ainsi que dans des zones plus éloignées, comme l’Extrême Orient, la Thaïlande, le Vietnam, le Laos, le Cambodge ou l’Amérique Latine. Les demandes de croisières se multiplient elles aussi. Celles en Méditerranée ont des tarifs plus accessibles pour les Roumains. Par ailleurs, bien que la majorité des vacances soit en été, les touristes qui voyagent en hiver préfèrent le plus souvent des city-breaks dans les grandes villes européennes. Et c’est toujours en hiver qu’ils recherchent les montagnes, notamment celles d’Autriche, la destination préférée des Roumains depuis des années. »
Repos au bord de la mer en été et sports d’hiver à la montagne, voilà les vacances idéales des Roumains. (Trad. Dominique, Valentina Beleavski)