L’Etat d’esprit des Roumains dans l’UE.
74% d’entre eux se déclarent contents de l’évolution de l’UE, en hausse de 12% par rapport à l’année 2013, selon l’édition d’automne de l’Eurobaromètre de l’opinion publique récemment rendu public par la Commission européenne. La majorité des Roumains croit que la situation économique de l’UE devrait s’améliorer cette année, mais seuls 35% d’entre eux déclarent s’attendre à une amélioration de la situation économique dans leur propre pays.
România Internațional, 01.04.2015, 13:57
74% d’entre eux se déclarent contents de l’évolution de l’UE, en hausse de 12% par rapport à l’année 2013, selon l’édition d’automne de l’Eurobaromètre de l’opinion publique récemment rendu public par la Commission européenne. La majorité des Roumains croit que la situation économique de l’UE devrait s’améliorer cette année, mais seuls 35% d’entre eux déclarent s’attendre à une amélioration de la situation économique dans leur propre pays.
Ce qui plus est, les Roumains sont familiarisés avec les institutions européennes et soutiennent les priorités de la Commission Juncker. 72% d’entre eux sont favorables à la politique d’élargissement de l’UE, par rapport à une moyenne européenne de 39%, les Roumains se situant en première position en ce sens. L’UE bénéficie d’une image positive en Roumanie, aux yeux de 59% des Roumains, ce qui nous situe en deuxième position après les Polonais.
Angela Filote, la chef de la Représentation de la Commission européenne en Roumanie, déclare : « Ce sondage ne fait que re-confirmer l’optimisme européen des Roumains par rapport aux autres citoyens de l’UE. Certes, cela nous réjouit beaucoup. Les Roumains font confiance à l’UE et l’UE bénéficie d’une image positive, les Roumains croient en l’avenir de l’UE. Cela est également une charge qui implique une responsabilité majeure pour nous, parce que nous espérons ne pas décevoir cette confiance. Il faut également analyser si cette confiance est basée sur des attentes plus ou moins réalistes au sujet de ce que l’UE pourrait faire afin d’améliorer la vie des Roumains. »
Le sondage européen révèle aussi le fait que les Roumains apprécient la liberté de voyager (53%), la démocratie (29%) et la monnaie unique (25%). D’ailleurs la libre circulation des marchandises, des travailleurs et des services à l’intérieur de l’Union constitue la plus importante réussite de l’UE pour pas moins de 39% des Roumains. La manière dont fonctionne la démocratie à travers l’Union plaît à plus de la moitié des Roumains. Au niveau national, le fonctionnement de la démocratie plaît à seulement un quart des Roumains. Ce qui plus est, 77% des citoyens roumains affirment que l’UE produit les conditions nécessaires pour créer de nouveaux emplois en Europe et pour développer le milieu des affaires.
En outre, la majorité de nos compatriotes n’apprécient pas trop le marché roumain de l’emploi et seuls 34% d’entre affirment que la Roumanie va dans la bonne direction. Et pourtant, par rapport à l’Eurobaromètre du printemps dernier, les sociologues remarquent une forte tendance d’amélioration du climat social. Les Roumains sont plus optimistes, plus contents de leur propre vie. L’optimisme des Roumains peut s’expliquer par le fait que les données pour l’Eurobaromètre ont été recueillies en novembre 2014 entre les deux tours du scrutin présidentiel, qui semblent avoir influencé les options et les évaluations des sujets questionnés.
De l’avis du sociologue Dumitru Sandu, une autre raison à l’origine de ces évolutions positives serait la libéralisation de l’accès sur le marché de l’emploi de tous les Etats membres pour les citoyens roumains, à compter du 1er janvier 2014. En moins de six mois, le taux de ceux qui affirment que les choses vont dans une mauvaise direction a baissé de 61% à 43%. Ecoutons Dumitru Sandu : « 2014 m’a totalement surpris, puisqu’au printemps dernier, il n’y avait que 32% du total des personnes interviewées qui pensaient que leur niveau de vie serait meilleur dans un an, tandis qu’en novembre dernier, leur nombre s’est élevé à 40%. La vie sociale ne s’améliore pas si vite. Or, huit points de pourcentage de plus au bout de quelques mois, c’est important. D’autres chiffres portent sur la direction dans laquelle se dirige le pays. Si au printemps dernier, il y avait 20% des sujets selon lesquels la Roumanie allait dans le bon sens, leur nombre a augmenté à 34% en automne 2014. Vous imaginez ? 14 points de pourcentages au bout de six mois, cela est immense ! Un changement positif de tous les points de vue ! Mais d’où vient ce changement ? On pourrait penser que ce sont les cadeaux électoraux offerts à la population qui ont changé la donne, vue que l’enquête a été menée entre le premier et le second tour des dernières élections présidentielles de novembre. Or, c’est plutôt l’espoir ressenti par l’électorat qui se reflète dans le résultat de ce rapport ».
Selon ce dernier Eurobaromètre, la majorité des Roumains, à savoir 80%, pensent que leur pays a besoin de réformes pour faire face à l’avenir, une perspective partagée par la plupart des Européens, soit 87%. Il convient de mentionner que les Roumains soutiennent la lutte anti corruption menée par les autorités locales, un aspect que les sociologues rattachent à la vague d’optimisme et de confiance ressentie par la population devant le nouveau président roumain : « De l’automne 2010 à l’automne 2014, la confiance des Roumains en la Justice a augmenté de 23% à 46% ! Un progrès immense ! Cela veut dire que tout ce que l’on voit à la télé n’est pas un simple show télévisé, c’est de la réalité à impact fort sur la population. Or, la confiance de la population implique aussi son soutien important. »
Au niveau national, les Roumains se disent préoccupés notamment par l’inflation, le chômage, le système médical et les institutions publiques auxquelles ils ne font guère confiance. Dumitru Sandu : « La population roumaine s’avère extrêmement sensible aux changements institutionnels et surtout aux promesses de changements institutionnels. Les Roumains réagissent quand ils sont privés de quelque chose. En plus, on a constaté un changement important dans les stimuli qui provoquent les réactions au sein de la population. Celle-ci n’est pas forcément effrayée par l’insécurité du lendemain, par la peur de rester sans emploi, sans revenus, sans la possibilité de satisfaire à ses besoins. Elle commence à s’intéresser de plus en plus au niveau de santé, d’éducation. Du coup, il ne suffira pas d’offrir aux ressortissants roumains d’Espagne, d’Italie, d’Allemagne ou de France des salaires similaires pour les faire regagner le pays. Il faut leur offrir les mêmes écoles, les mêmes structures administratives, les mêmes services. La composante institutionnelle est actuellement fondamentale. »
Les sociologues précisent que le rapport a été élaboré une semaine après le début du mandat de la nouvelle Commission européenne et a inclus des questions portant sur les priorités à l’agenda du président Jean-Claude Juncker. Par ailleurs, les prévisions économiques de l’automne dernier montraient une croissance économique au niveau des 28 pays membres et un taux du chômage en baisse par rapport à 2013. Le sondage a été fait auprès de 1016 personnes. (Trad Ioana Stancescu, Alex Diaconescu)