Femmes en affaires
L’égalité des chances et l’encouragement des PMEs comptent parmi les priorités de l’UE et les politiques visant à les promouvoir pourraient offrir des solutions de sortie de la crise. Sortir d’une crise — globale ou personnelle — dépend des opportunités et du courage des futurs entrepreneurs, ce qui peut être un défi, notamment pour les femmes. Selon les statistiques de l’UE, en 2013, parmi les entrepreneurs européens menant une activité indépendante, 34,4% seulement étaient des femmes. Celle-ci détenaient 30% des entreprises nouvellement créées. Pourtant, leur nombre ne cesse d’augmenter.
Christine Leșcu, 14.01.2015, 13:40
L’égalité des chances et l’encouragement des PMEs comptent parmi les priorités de l’UE et les politiques visant à les promouvoir pourraient offrir des solutions de sortie de la crise. Sortir d’une crise — globale ou personnelle — dépend des opportunités et du courage des futurs entrepreneurs, ce qui peut être un défi, notamment pour les femmes. Selon les statistiques de l’UE, en 2013, parmi les entrepreneurs européens menant une activité indépendante, 34,4% seulement étaient des femmes. Celle-ci détenaient 30% des entreprises nouvellement créées. Pourtant, leur nombre ne cesse d’augmenter.
Fin 2014, Bucarest accueillait la première foire des femmes d’affaires de Roumanie — « B-Fair » – organisé par l’association « Femmes en affaires ». Fondée en 2009 par une jeune femme entrepreneur, cette organisation était censée soutenir les femmes qui souhaitent démarrer une affaire. La foire était en quelque sorte une extension de ce réseau rendant possible un plus ample échange d’expérience.
Adina David, responsable de communication de l’organisation « Femmes en affaires », explique : « La foire « B-Fair » a eu lieu en 2014 pour la première fois. Jusqu’ici nous avons organisé uniquement des rencontres de réseautage d’affaires où les intervenants étaient des femmes. La foire a réuni des affaires gérées par des femmes dans un cadre plus officiel et plus général, qui, à part le réseautage, leur a permis de présenter leurs produits. »
20 exposants ont participé à cette première édition de B-Fair, dont les stands ont été visités par 200 à 300 personnes pendant le week-end. Les sociétés présentes n’étaient pas uniquement des PMEs. Y ont également participé de grandes compagnies, voire des multinationales dirigées par des femmes et dont les produits sont destinés aux femmes.
Faut-il conclure que les sociétés gérées par des femmes doivent s’orienter vers le marché féminin ou vers un domaine d’intérêt pour les femmes ? Adina David: « J’ai remarqué une tendance des femmes d’affaires à s’orienter vers des domaines typiquement féminins, tels le conseil ou la cosmétique. Pourtant, nombre de femmes commencent à démarrer des affaires dans les domaines informatique ou automobile. »
Présente à la foire « B-Fair » et membre de l’organisation « Femmes en affaires », Adina Filculescu est la patronne d’une société active dans un domaine où les femmes excellent : les arrangements floraux et l’organisation d’événements. Elle s’est lancée à la fin de ses études universitaires. Elle ne s’est jamais sentie discriminée face à la concurrence masculine et n’a pas eu de difficultés supplémentaires parce qu’elle est femme. En échange, elle a dû travailler dur, mais elle aime son travail.
Adina Filculescu: « Le travail ne manque pas, parfois je bosse 17 heures par jour sans me sentir fatiguée, parce que je pense au résultat, à la satisfaction des autres et à la mienne. Si j’avais travaillé pour quelqu’un d’autre, je ne l’aurais probablement pas fait avec autant de plaisir et de succès. J’ai passé des nuits blanches, des week-ends à la maison au lieu d’aller à la montagne avec mes amis. Quant à la bureaucratie, nous savons tous comment cela se passe : on fait la queue aux guichets, il y a toujours un nouvel impôt à payer. Il faut s’y faire. »
En tant que membre de l’Association « Femmes en affaires », Adina Filculescu a suivi attentivement les tendances des dernières années et elle a fait plus d’une découverte : « De nombreuses femmes se sont orientées vers une carrière dans les affaires, renonçant à leurs emplois dans les multinationales ou dans les institutions publiques. Elles se sont tournées vers des domaines qui leur font plaisir. J’ai remarqué que c’était la passion qui se trouvait à l’origine de leur choix. A part un certain capital, elles ont eu besoin aussi de beaucoup de courage pour changer de vie — échanger, en fait, leur vie d’employée contre une vie de femme entrepreneur. »
Leur courage trouve son origine dans le désir d’être indépendantes et dans un changement de leurs priorités. Adina David: « Quand elles travaillaient pour une multinationale, elles n’avaient plus de temps pour leur famille. Et si un enfant arrivait, le temps qu’elles pouvaient lui consacrer était très limité. C’est pourquoi elles ont préféré devenir femmes entrepreneurs, ce qui leur permet un emploi du temps très flexible. Même si, dans un premier temps, elles gagnaient davantage lorsqu’elles travaillaient pour la multinationale, une affaire peut se développer et assurer avec le temps des revenus substantiels. Que le début puisse être difficile, cela ne les effraie pas. »
Nombre d’employées de compagnies publiques ou privées qui souhaitent devenir à un moment donné leurs propres patronnes gardent leur emploi un certain temps et s’occupent parallèlement de leur nouvelle affaire. Ce n’est pas facile ; pourtant, le désir d’indépendance l’emporte, dans ce cas. Et cette tendance est encouragée par les institutions de l’UE, qui ont déjà créé un réseau européen de mentors destiné aux femmes entrepreneurs, rattaché à la Direction générale pour les PMEs. (trad.: Dominique)