Thérapies non-interventionnistes pour les enfants handicapés
Aidés, durant leurs premières années de vie par les parents, les enfants atteints de déficiences ou de troubles physiques ou mentaux doivent pourtant, à un moment donné, s’approprier les habiletés leur permettant de devenir indépendants. Les associations, qui leur viennent en aide, proposent des activités et des cours en ce sens. C’est le cas aussi du Centre éducationnel Raluca”, de la ville de Cluj (centre-nord du pays), qui s’investit dans l’aide aux jeunes atteints du syndrome de Down. Le centre a été créé par Adriana Avram et son époux, dont la fille, Raluca, est trisomique. A la fin de son parcours scolaire, Raluca a été en quelque sorte marginalisée, puisqu’elle n’a pas réussi à trouver un emploi.
Christine Leșcu, 10.09.2014, 14:20
Aidés, durant leurs premières années de vie par les parents, les enfants atteints de déficiences ou de troubles physiques ou mentaux doivent pourtant, à un moment donné, s’approprier les habiletés leur permettant de devenir indépendants. Les associations, qui leur viennent en aide, proposent des activités et des cours en ce sens. C’est le cas aussi du Centre éducationnel Raluca”, de la ville de Cluj (centre-nord du pays), qui s’investit dans l’aide aux jeunes atteints du syndrome de Down. Le centre a été créé par Adriana Avram et son époux, dont la fille, Raluca, est trisomique. A la fin de son parcours scolaire, Raluca a été en quelque sorte marginalisée, puisqu’elle n’a pas réussi à trouver un emploi.
Adriana Avram: « Les activités professionnelles ont démarré au printemps 2013. C’est alors que nous avons aménagé une cuisine semi-professionnelle à l’inauguration de laquelle a participé le premier gagnant du Concours MasterChef Roumanie. Après avoir constaté que ces jeunes s’y connaissaient très bien, l’idée nous est venue de renoncer au sandwich fait maison en faveur de plats cuisinés dans les locaux de notre association. Depuis, deux jeunes gens assument chaque jour, à tour de rôle, la préparation du repas ».
La cuisine mise à part, une autre activité prisée par les jeunes du Centre éducationnel Raluca est la peinture. Ils aiment réaliser des décors floraux et des ornements pour les fêtes et aspirent à des formations professionnelles dans des domaines similaires.
Adriana Avram: « Cette année nous avons achevé un module de formation pour le métier de paysagiste — horticulteur, le diplôme que nous délivrons étant reconnu dans le monde du travail. A présent, nous organisons aussi des cours d’agent commercial. Pourtant, la vérité toute nue c’est qu’il y a de bien maigres chances que ces jeunes trouvent un emploi, car leur potentiel est plutôt méconnu. Et puis, les gens sont très pressés, peu enclins à faire preuve de patience quand il s’agit de travailler avec quelqu’un qui vit avec le syndrome de Down. Nous avons donc décidé d’ouvrir cette année une unité protégée qui embauche toutes les personnes inscrites auprès de notre centre. Nous visons aussi à quelque chose de similaire dans le domaine de l’alimentation, sans pour autant en avoir une idée précise, car nous nous heurtons à bien des préjugés et à une forte réticence de la part des gens ».
Cette réticence n’a pas sa place dans une pizzeria de Cluj, qui a accepté en stage un des jeunes du Centre éducationnel Raluca. On peut donc espérer qu’un jour le jeune en question ou d’autres comme lui y trouveront un emploi.
Moins connue des Roumains, la dyslexie est un trouble d’apprentissage qui devient visible dans les premières années de scolarité de l’enfant. Elle survient chez des enfants d’intelligence normale et se manifeste par des difficultés au niveau de la lecture, de l’écriture et de la rédaction. Lorsque ces difficultés concernent l’apprentissage des notions de maths, on parle de dyscalculie. Avec l’aide de l’Association roumaine pour les enfants dyslexiques de Târgu Mureş, la société OMV România a mis en place la première colonie de vacances destinée à développer la personnalité et la créativité des enfants et des ados dyslexiques de Roumanie. Cette action fait partie du programme social de la campagne En lisant, on va de l’avant”, soit le premier programme consacré à la dyslexie en Roumanie.
L’actrice Angela Ioan, fondatrice de l’Association pour les enfants dyslexiques de Bucarest” et mère d’une fillette atteinte de ce trouble, nous présente le fonctionnement de cette colonie de vacances : « La colonie a deux sections. Dans une première étape, nous avons accueilli des enfants âgés de moins de 10 ans et un groupe de grands frères, qui ont eu eux aussi des troubles dapprentissage quils ont presque entièrement dépassés. Y ont participé entre autres ma fille qui a 15 ans, une jeune fille de 17 ans et une autre jeune femme qui est aujourdhui psychologue et qui avait été dyslexique. Elle a réussi à surmonter ce trouble et à se spécialiser dans le domaine même qui lui avait créé tant dennuis. La seconde section réunit des enfants âgés de 10 à 15 ans, accompagnés eux aussi dun groupe de grands frères. Les exercices que nous proposons visent la connaissance et lautoconnaissance afin détablir des relations entre enfants et parents. Nous avons beaucoup insisté sur la cohésion des parents, puis sur celle des enfants, pour développer ensuite la cohésion entre le groupe des parents et celui des enfants. En fin de compte, on pourrait dire que cette colonie a été plutôt destinée aux parents denfants dyslexiques. Ceux-ci ont découvert que, les difficultés scolaires mises à part, leurs enfants sont en fait des jeunes exceptionnels ».
En témoigne aussi le fait que, par compensation peut-être, les enfants dyslexiques ont beaucoup de talent artistique, un talent impossible à développer sans avoir de la confiance en soi, ou sans la confiance des parents.
Angela Ioan explique: « La confiance a été le thème principal de nos discussions et de nos activités. Nous avons constaté que ce chapitre posait des problèmes et que nous étions venus dans cette colonie avec trop peu de confiance dans notre capacité à maîtriser le problème de nos enfants, avec trop peu de confiance en nos propres enfants, bien quen théorie nous sachions quils peuvent être exceptionnels. De même, le contact avec dautres jeunes comme eux a permis à plusieurs enfants de constater que leur problème avait une solution. Ils ont donc surmonté cet obstacle, et nous, les parents, nous avons dépassé les limites imposées par le manque de confiance et nous avons quitté la colonie, animés par un sentiment positif ».
Voici donc la recette qui nous aidera à surmonter les réticences et à faire un peu de place dans la société à ces jeunes, qui ont tout simplement besoin dencouragement. (Trad; Mariana Tudose, Valentina Beleavski)