Le jeu d’échecs dans les écoles
Les élèves roumains de l’enseignement primaire pourront apprendre le jeu d’échecs à l’école, à partir de l’automne prochain. La nouvelle discipline, intitulée «Education à travers le jeu d’échecs», sera facultative et enseignée à raison d’une heure par semaine. Les élèves pourront opter pour une ou deux années d’étude.
Ștefan Baciu, 20.08.2014, 13:00
Les élèves roumains de l’enseignement primaire pourront apprendre le jeu d’échecs à l’école, à partir de l’automne prochain. La nouvelle discipline, intitulée «Education à travers le jeu d’échecs», sera facultative et enseignée à raison d’une heure par semaine. Les élèves pourront opter pour une ou deux années d’étude.
Le ministre roumain de l’Education, Remus Pricopie, nous présente les bénéfices de cette initiative: « Les bénéfices en sont nombreux et je parle en tant qu’enseignant et parent d’un enfant qui joue aux échecs. Tout d’abord les échecs développent la capacité de concentration et d’analyse, ainsi que la logique de l’enfant. Celui–ci apprend aussi à avoir de la patience, car il arrive parfois de réfléchir devant l’échiquier 3, 4, voire 5 heures. C’est une chose extraordinaire. A ne pas oublier non plus l’esprit d’équipe. Ceux qui ne s’y connaissent pas pensent probablement qu’il s’agit d’un jeu individuel. Ce n’est pas vrai. L’équipe s’avère importante dans pas mal de cas, depuis les préparatifs jusqu’à la compétition. Les recherches à ce sujet font état d’une amélioration considérable des résultats scolaires ».
Vladimir Danilov est le secrétaire général de la Fédération roumaine des échecs. Ce jeu, il l’a appris dans la ville de Iasi, une ville devenue exemple de bonnes pratiques pour ce qui est de l’enseignement des échecs dans les établissements scolaires: « Les échecs sont enseignés dans les écoles depuis 1986, et ce sous une forme ou une autre et non pas nécessairement comme discipline inscrite dans les catalogues. Ce fut alors qu’est née la première classe d’échecs de Roumanie. Après 1990, les échecs ont pénétré dans toutes les maternelles et écoles, il est vrai notamment dans le régime école après école. A Iasi, on recense 3 mille élèves qui apprennent les échecs. Beaucoup d’entre eux atteignent le niveau professionnel. Depuis l’an 2000, à l’école Bogdan Petriceicu Hasdeu, le jeu d’échecs a été introduit comme discipline notée dans le catalogue. « Echecs sur l’ordinateur » ou encore « Echecs et mathématiques » – elle y est enseignée sous différentes formes, compte tenu de la spécialisation du professeur d’échecs. La classe est fréquentée par 600 élèves de l’école primaire, de 1 à 4 heures par semaine ».
Selon un protocole récemment conclu avec le Ministère roumain de l’Education et la Fédération roumaine des échecs, dans la période à venir on devra choisir les écoles où le jeu d’échecs sera enseigné en tant que discipline ainsi que les enseignants. Le ministre roumain de l’Education, Remus Pricopie explique: « Le premier problème à résoudre porte sur la mobilisation des enseignants sur la pratique de ce jeu qui n’a jamais figuré parmi les disciplines scolaires dans les écoles de Roumanie. On manque donc d’un système de formation des enseignants en cette direction. Mais, au terme d’un accord signé avec la Fédération roumaine des échecs, tout professeur, soit-il de maths, biologie, chimie ou autres, peut enseigner le jeu d’échecs en classe à condition de se voir remettre une attestation délivrée par la Fédération. C’est un premier pas dans cette direction avant que la formation des enseignants ne soit prise en charge par les universités avec le concours du Ministère de l’Education. Un deuxième pas consiste en la dotation de 500 établissements scolaires d’ensembles d’échecs complets et de plusieurs manuels d’apprentissage. Ces 500 ensembles seront offerts aux écoles du milieu rural, puisqu’en ville il existe pas mal de centres d’animation où l’on peut s’initier à ce jeu ».
Stefan est au lycée et à son âge il est joueur d’échecs de compétition, ayant aussi d’excellents résultats aux concours de maths. Apparemment, il y a un rapport étroit entre les deux, affirme Stefan: «Le jeu d’échecs développe les compétences intellectuelles, il nous aide à mieux raisonner non seulement à l’école, mais dans la vie de tous les jours. Nous apprenons à faire notre choix et à devenir maîtres de nous-mêmes. »
Et puisque nous parlons des bienfaits de ce jeu, passons la parole à Victor, un lycéen médaillé aussi bien aux Championnats nationaux d’échecs qu’aux différentes compétitions scolaires : « Savoir gérer ses émotions, cela compte énormément lors des concours de maths ou d’informatique. C’est comme cela que je suis arrivé à décrocher des médailles aux concours nationaux de mathématiques »
Quand il n’est pas à l’hôpital, le médecin Lucian Vasilescu s’amuse à participer aux tournois d’échecs, un jeu dont il se passionne depuis son enfance. C’est à l’époque de l’adolescence qu’il a commencé à enregistrer ses premières performances. Ecoutons-le parler de l’influence des échecs sur l’éducation et la carrière professionnelle:
« J’ai commencé à jouer aux échecs en CE1 par pur plaisir. J’ai continué à le faire en lycée, à la faculté et je le fais même à présent pour mon propre bonheur. Moi, j’ai été aussi joueur de compétition. J’ai même figuré parmi les meilleurs. Cela m’a donc permis de développer certaines de mes compétences, telles la ténacité, l’ambition et aidé à fonctionner au sein d’une équipe avec laquelle j’ai voyagé partout dans le monde. Je suis très fier qu’à mes 50 ans, je puisse toujours jouer aux échecs contre les meilleurs de Roumanie. J’ai hâte de prendre ma retraite, car j’aurai ainsi plus de temps pour jouer aux échecs ». (trad. : Alexandra Pop, Ioana Stancescu)