Découverte de l’histoire du parfum en Roumanie
En
2014, BEAUTIK Haute Parfumerie a inauguré le premier Musée de la parfumerie de
Roumanie. Une collection privée, unique dans le pays, et à la valeur historique
inestimable. Elle rassemble, en effet, des parfums issus de différentes maisons
de tradition et d’envergure internationale, ainsi que des parfums roumains,
témoins de l’âge d’or de la parfumerie roumaine de l’entre-deux guerre.
Ana-Maria Cononovici, 08.08.2023, 06:56
En
2014, BEAUTIK Haute Parfumerie a inauguré le premier Musée de la parfumerie de
Roumanie. Une collection privée, unique dans le pays, et à la valeur historique
inestimable. Elle rassemble, en effet, des parfums issus de différentes maisons
de tradition et d’envergure internationale, ainsi que des parfums roumains,
témoins de l’âge d’or de la parfumerie roumaine de l’entre-deux guerre.
Georgian Gheorghe, directeur des relations publiques du Musée du parfum nous
raconte l’histoire de ce lieu singulier :
« Tout a commencé en 2006 avec l’achat
d’une petite bouteille de parfum tout à fait spéciale pour nous, et
emblématique pour le Musée. Il s’agissait, en effet, d’un parfum porté par la
Reine Maria de Roumanie, ce qui lui confère une place toute particulière. Il
s’agit du parfum « Mon boudoir » de la Maison parisienne Houbigant.
Ensuite, en 2014, nous avons inauguré le Musée au mois de décembre. Il présente
une collection de parfums roumains de l’époque communiste, ainsi qu’une
collection internationale avec des parfums issus de plusieurs maisons de
différents pays européens, mais aussi des Etats-Unis, d’Australie ou d’Asie. »
Georgian
Gheorghe a retracé pour nous l’histoire du parfum en Roumanie :
« Actuellement il n’existe pas de telle
tradition en Roumanie et je ne pense pas que l’on puisse renouer avec celle
d’autrefois. Simplement parce qu’avant la période communiste, la Roumanie
copiait tout ce qui se faisait à l’étranger afin de pouvoir développer sa
propre industrie. Par la suite, des fabricants roumains ont vu le jour pendant
la période communiste, et ont commencé à écrire l’histoire du parfum en
Roumanie. A l’époque il existait plusieurs marques roumaines : Macul Roșu
par exemple (Le coquelicot rouge). Ceux de chez Mirage ont en quelque sorte
repris l’usine de Macul Roșu, ou la célèbre usine de Farmec à Cluj-Napoca. Mais
avant cela, pendant l’entre-deux-guerres, la Roumanie était à l’avant-garde de
la parfumerie en Europe. De nombreuses marques de l’époque étaient fabriquées
chez nous ou disposaient de succursale en Roumanie. C’était le cas par exemple
de Coty, de Guerlain ou de Maison Lubin. Mais il n’existe pas en Roumanie de
savoir-faire en termes de parfumerie. Nous étions plutôt un hub pour les
grandes maisons internationales. »
Georgian
Gheorghe nous a donné quelques détails sur la collection présentée au Musée :
« Le Musée de la Parfumerie met actuellement
en avant environ 400 exposants, avec une collection importante composée de près
de 10 000 articles. Je fais référence ici aux bouteilles de parfums d’une part,
mais pas seulement. Vous y retrouverez aussi les ingrédients et les recettes
utilisées pour leur fabrication, ainsi que les herbiers dans lesquels étaient
présentés les différentes plantes et ingrédients utilisés, avec des
informations sur leurs propriétés, leurs plus-values et ce qu’elles apportaient
au parfum. On retrouve aussi certains produits de beauté comme la poudre, ou
encore la poudre parfumée, le blush etc. »
La
parfumerie qui accueille le Musée a conservé son élégance et attire de nombreux
visiteurs. Georgian Gheorghe nous raconte :
« Parmi nos clients on retrouve de
nombreuses personnalités artistiques majeures, issues du monde de la culture,
mais aussi des descendents de grandes familles royales, comme celle de Roumanie
par exemple. Nous sommes, en fait, le fournisseur principal de la Maison
Royale, ce qui nous confère une relation privilégiée avec la Famille Royale, y
compris avec l’héritière de la couronne,
la Princesse Margarita. »
Le
Musée participe aussi à des évènements culturels. Georgian Gheorghe nous donne
quelques détails :
« Nous avons organisé de nombreux
évènements en dehors du Musée. Certaines expositions ont voyagé dans tout el
pays, à Constanța, Iași, Cluj, Alba Iulia et même jusqu’à Sinaia, où nous avons
participé à un évènement exclusif organisé en partenariat avec la Maison Royale
de Roumanie et le Musée de Peleş. Nous avons organisé une exposition dans le
petit palais de Pelişor qui fait partie du complexe muséal de Sinaia. Nous
avons aussi mis en place plusieurs expositions temporaires dans certaines
pièces ou bâtiments emblématiques. Ce fut le cas par exemple, il y a quatre ans,
à Oradea, où nous avons mis sur pied une exposition dans un bâtiment historique
rénové. Nous avons aussi organisé une exposition à Alba Iulia, inaugurée en
décembre dernier et ouverte encore aujourd’hui. Elle a pour principal sujet les
parfums de la Reine Marie, évidemment, et là-bas aussi nous entretenons une
collaboration étroite avec les autorités locales. Nous espérons bien pouvoir
refaire de tels évènements régulièrement avec des expositions thématiques.
J’encourage donc vos auditeurs à se rendre sur nos réseaux sociaux où ils
pourront retrouver toutes les informations relatives à nos évènements. »
Le
Musée de la Parfumerie séduira aussi les amateurs d’objets anciens. En effet,
sa collection comporte aussi des objets
uniques, comme le parfum que portait le roi Roumain Carol Ier. Un célèbre
parfum, fabriqué dans l’une des plus anciennes usines du monde, celle de
Cologne : l’eau de Cologne, bien évidemment. Elle a été créée par Maria
Farina, première fournisseuse de la Maison Royale. Son nom apparaît dans les
documents attestant des livraisons de parfum envoyées à la Maison Royale de
Roumanie à compter de l’année 1889. (trad :
Charlotte Fromenteaud)