« Sus, inima ! », un nouvel exemple pour la société civile européenne
Le Comité économique et social
européen (CESE) a décerné des
prix à six organisations de la société civile en décembre dernier pour leurs
projets exceptionnels qui illustrent l’engagement de la société civile à créer
un avenir meilleur pour les jeunes européens et à atténuer les souffrances
auxquelles sont confrontés les Ukrainiens à la suite de l’invasion brutale de
leur pays par la Russie. Exceptionnellement, en 2022, deux groupes
de lauréats ont été récompensés, répartis en deux catégories thématiques :
l’autonomisation des jeunes et la société civile européenne aux côtés de
l’Ukraine. L’association « Sus, inima » « Haut les cœurs » de
Roumanie a obtenu le Grand Prix de la Société
Civile Européenne 2022, dans la catégorie « Société Civile Européenne aux
côtés de l’Ukraine » pour son projet « Intégration Rapide des
Réfugiés Ukrainiens dans la Société Roumaine – Point focal du département de
Sibiu ». Lu
Knobloch, directeur chargé de développement nous explique comment l’association
en est arrivée là :
Ana-Maria Cononovici, 17.01.2023, 00:52
Le Comité économique et social
européen (CESE) a décerné des
prix à six organisations de la société civile en décembre dernier pour leurs
projets exceptionnels qui illustrent l’engagement de la société civile à créer
un avenir meilleur pour les jeunes européens et à atténuer les souffrances
auxquelles sont confrontés les Ukrainiens à la suite de l’invasion brutale de
leur pays par la Russie. Exceptionnellement, en 2022, deux groupes
de lauréats ont été récompensés, répartis en deux catégories thématiques :
l’autonomisation des jeunes et la société civile européenne aux côtés de
l’Ukraine. L’association « Sus, inima » « Haut les cœurs » de
Roumanie a obtenu le Grand Prix de la Société
Civile Européenne 2022, dans la catégorie « Société Civile Européenne aux
côtés de l’Ukraine » pour son projet « Intégration Rapide des
Réfugiés Ukrainiens dans la Société Roumaine – Point focal du département de
Sibiu ». Lu
Knobloch, directeur chargé de développement nous explique comment l’association
en est arrivée là :
« L’association « Sus, inima » est née en 2015 du besoin des
patients oncologiques et de leur proches d’avoir accès à l’information, aux
thérapies complémentaires, auxthérapies traditionnelles ou
naturelles, d’ordre médical ou psychologique. Et petit à petit, notre activité
s’est développée. Chaque année, nous avons ouvert un nouvel établissement « Sus,
inima », où les personnes souffrant d’un cancer peuvent être logées durant
leurs traitements, car en Roumanie, il n’existe pas de centres de soin dans
toutes les grandes villes. Des patients de nombreux départements viennent à
Bucarest, par exemple, ou à Sibiu. Là ils ont besoin d’un logement pour ne pas
avoir à abandonner le traitement faute de moyens de rester dans un hôtel ou une
maison d’hôtes. Puis la pandémie est arrivée et nous avons commencé à
collaborer avec la Fondation communautaire de Sibiu, la Croix-Rouge et toutes
les autres institutions au service de la société civile. Après, ça a été la
guerre en Ukraine, et en collaborant avec ce même réseau, nous avons
essentiellement commencé à développer des initiatives pour soutenir, intégrer
et inclure les réfugiés ukrainiens dans la société roumaine. »
Que représente le Grand Prix de la
Société Civile Européenne 2022 pour l’association « Sus,
inima » ? Lu
Knobloch nous raconte :
« C’est un immense honneur, surtout
parce qu’il s’agit d’une reconnaissance fantastique de notre travail. C’est une
belle mission, mais très difficile. Nous sommes une très grosse équipe,
composée de 48 personnes, dont 28 réfugiés ukrainiens. Car comment travailler
pour eux sans travailler main dans la main avec eux ? Ce prix est la
reconnaissance de notre immense effort et c’est aussi un encouragement pour
continuer à aller de l’avant et développer d’autres projets. »
Jusqu’à aujourd’hui, cette ONG
a aidé des milliers de réfugiés venus d’Ukraine voisine. « Sus
inima » a développé une série de projets pour les épauler, allant de la
scolarité à la recherche d’un emploi, en passant par le soutien psychologique
et le suivi médical. Des projets qui ont permis aux familles ukrainiennes de
s’intégrer plus facilement au sein de la société roumaine, en leur donnant un
sentiment d’appartenance et de sécurité, aussi bien physique que mentale. Lu
Knobloch nous donne quelques détails :
« Nous avons commencé notre activité dès que
la guerre en Ukraine a éclaté, nous nous sommes impliqués pour les aider à
transiter, à se loger, à avoir accès aux soins médicaux et psychologiques, aux
services sociaux, bref, à tout. Ensuite, le printemps dernier, nous avons mis sur pied un centre éducatif
afin que les parents puissent y laisser leurs enfants et intégrer le marché du
travail. Cela a révélé le besoin des enfants réfugiés d’être scolarisés dans leur
langue maternelle. Nous avons donc ouvert une école primaire, un collège, un
lycée, trois maternelles et deux crèches, afin de répondre à tous ces besoins,
sans quoi l’intégration socio-économique est impossible. Il est ici question de
réfugiés, ou plutôt d’un groupe de réfugiés, composé de mères et de leurs
enfants. Si une mère n’a nulle part où
laisser son enfant de la journée, comment peut-elle se rendre disponible pour aller
travailler ? Nous essayons donc de répondre aux besoins qui nous semblent
primordiaux de façon pragmatique, en apportant des solutions concrètes. Nous
n’avons rien inventé, nous avons simplement répondu à une problématique, étape
par étape, et tenté d’y apporter des solutions ».
Le montant du Grand Prix de la
Société Civile Européenne 2022 s’élève à 60 000 euros et a été réparti entre
les six projets vainqueurs. L’association « Sus inima » a remporté le 1e
prix, d’une valeur de 14 000 euros. C’est ce qui avait poussé l’ONG à déposer
une candidature, afin de pouvoir ensuite investir cet argent dans de nouveaux
projets, comme l’explique Lu Knobloch, qui nous donne plus de détails sur la
suite des évènements :
« Notre prochain projet, directement
lié à l’inclusion à moyen et à long terme, s’intitule « Sus inima
place ». Un projet qui vise à faire jouer ensemble les enfants roumains et
les enfants réfugiés ukrainiens, dans le cadre d’ateliers créatifs, de musique,
de danse, de performances artistiques ou encore de théâtre, animés par des
professionnels roumains ou étrangers. Notre objectif est de démontrer que la culture
est un moyen de créer des liens et peut unir, quelques soient nos différences,
nos origines ou même notre langue maternelle. »
Le 2e prix de la catégorie « Société
Civile Européenne aux côtés de l’Ukraine » a été décerné à la fondation
espagnole Villavecchia, et le
3e à l’association des Scouts et Guides de Pologne. Des prix qui
viennent saluer les efforts et le travail essentiel effectué par la société
civile pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens qui ne savent pas quand ils
pourront retrouver leur terre natale.