La Journée internationale des musées 2020, célébrée le masque sur le visage
Cela fait déjà 43 ans que les musées du
monde entier sont invités, autour du 18 mai, à célébrer la Journée
internationale des musées. Depuis 1977, les événements organisés à cette occasion
s’étalent sur une journée, un week-end, voire même toute une semaine. Même si
cela semblait presque irréalisable, cette année aussi, bien des musées à
travers le pays ont ouvert leurs portes aux alentours du 18 mai. Le Musée
national du Village « Dimitrie Gusti », de Bucarest, qui fête en 2020
ses 84 ans d’existence, a lui aussi annoncé la réouverture, sur la toile de
fond des mesures mises en place en raison de l’état d’urgence et puis de l’état
d’alerte sanitaire institués à l’échelle nationale contre la Covid-19.
Ana-Maria Cononovici, 26.05.2020, 15:23
Cela fait déjà 43 ans que les musées du
monde entier sont invités, autour du 18 mai, à célébrer la Journée
internationale des musées. Depuis 1977, les événements organisés à cette occasion
s’étalent sur une journée, un week-end, voire même toute une semaine. Même si
cela semblait presque irréalisable, cette année aussi, bien des musées à
travers le pays ont ouvert leurs portes aux alentours du 18 mai. Le Musée
national du Village « Dimitrie Gusti », de Bucarest, qui fête en 2020
ses 84 ans d’existence, a lui aussi annoncé la réouverture, sur la toile de
fond des mesures mises en place en raison de l’état d’urgence et puis de l’état
d’alerte sanitaire institués à l’échelle nationale contre la Covid-19.
Voici ce
que déclarait, à cette occasion, le ministre roumain de la Culture, Bogdan
Gheorghiu : « Ce que nous avons appris de cette
période fort éprouvante, c’est combien la culture est importante et présente
dans notre société, dans la vie de tout un chacun. La culture est source
d’inspiration, de créativité et d’espoir dans l’existence des gens et nous
croyons qu’elle sera essentielle pour le retour à la normale en Roumanie, comme
partout ailleurs dans le monde. Jusqu’il y a deux mois, l’accès au musée était
perçu comme quelque chose de normal, de naturel. Aujourd’hui, je souhaite que
les gens se rendent compte de l’importance de la liberté de choix et apprécient
ces institutions qui relèvent de l’histoire et de l’éducation. Les musées sont
de véritables gardiens du passé, mais aussi des perspectives de l’avenir. On
dirait des remèdes contre l’oubli. J’espère avoir réussi à éveiller la
curiosité de ceux qui n’ont plus franchi le seuil d’un musée depuis l’enfance
ou qui ne l’ont jamais fait jusqu’ici. Je souhaite vivement que la réouverture
des musées attire aussi un public nouveau, en quête de nouvelles expériences et
de passe-temps sains. La culture, sous toutes ses formes, est également une
thérapie de l’âme, surtout en ces moments difficiles. »
C’est le Comité consultatif du Conseil
international des musées (ICOM), créé en 1946, qui choisit chaque année le
thème de la Journée internationale des musées. Il s’agit, par exemple, de
sujets tels que la mondialisation, les populations indigènes, la réduction des
décalages culturels ou le respect de l’environnement. Le ministre de la
Culture, Bogdan Gheorghiu, a tenu à préciser sous quels auspices a lieu
l’ouverture des musées cette année : « La réouverture des musées est
placée, cette année, sous le signe de l’égalité, de la diversité et de
l’inclusion. J’y ajouterais aussi la solidarité, parce que nous traversons tous
une période difficile, que nous allons dépasser ensemble. Je vous invite à
aller au musée, en observant les règles de sécurité et de santé publique, parce
que c’est là la meilleure preuve de respect mutuel. »
Voici maintenant les propos de Paula
Popoiu, manager du musée du Village : « On dit que les femmes sont
plus actives. Nous nous sommes préparés pendant tous ces mois. Des mois tristes
pour nous, vu que l’on était habitués, comme à chaque début du printemps, à
recevoir plein de monde dans notre musée et à mener toute sorte d’activités. En
ce qui me concerne, ce qui me manque beaucoup, c’est la présence des enfants
sur les allées du musée. Ce sont eux qui nous livrent les opinions les plus
sincères sur l’activité que nous déployons dans ce village. »
Le conseiller présidentiel Sergiu Nistor
a adressé un message d’encouragement : « La reprise d’activité des musées
sera très rapide. Je voudrais adresser un message d’encouragement à tous ceux
qui travaillent dans le domaine de la culture, qui ne peuvent pas encore se
réjouir du contact physique avec le public. Ce moment ne tardera pas à se
présenter. Je rappellerais l’expérience de vie de Georges Enesco, qui, dans sa
jeunesse, a traversé la période très difficile de la Grande Guerre. Il a joué
du violon pour les soldats, dans les tranchées ou bien dans les hôpitaux de
campagne, au chevet des blessés. En dépit de tout cela, au lendemain de la
guerre et au moment de l’accomplissement de l’unité nationale, Enesco affirmait
: La culture vivra ! Il est impossible
de voir disparaître ce que l’humanité a créé durant des siècles. Des moments pénibles,
l’humanité en a déjà connu par le passé et elle en est sortie triomphante, à
chaque fois. Il faut y croire et on vaincra ! Si j’évoque cet exemple, c’est
parce que je suis convaincu que le musée du Village ne fait pas que préparer sa
réouverture. Il lance un appel à l’optimisme, à la créativité et à la
coopération entre les différentes institutions culturelles, afin de trouver les
moyens les plus appropriés permettant de rejoindre son public. »
Par un heureux hasard, la Journée des
musées a coïncidé avec l’entrée en vigueur de la décision gouvernementale de
reprise d’activité. Paula Popoiu, manager du musée du Village, nous a parlé de
l’activité pendant cette période de veille et des mesures prises pour la
sécurité sanitaire des visiteurs, d’autant que ce musée compte parmi les plus
fréquentés en Roumanie : « Nous avons en vue toutes les
mesures nécessaires. Sachez que pendant le confinement, la vie professionnelle
n’a pas cessé derrière les portes fermées du musée. Les gens ont eu toute sorte
d’initiatives. Un jour, j’ai trouvé mes collègues en train de faire du
jardinage derrière les maisons du musée. Ils ont donc continué à travailler,
parfois en y mettant plus d’âme qu’auparavant. Nous
nous sommes dotés de plusieurs centaines de masques. Nous avons également lancé
à de grands magasins la proposition de nouer des partenariats. En échange des
masques et des désinfectants, nous leur faisons de la publicité, en collant
partout l’étiquette indiquant la provenance des produits. Nous allons appliquer
deux types de règles, pour les espaces intérieurs et ceux de plein air. Cela
parce que nous avons aussi des salles qui accueillent des expositions
temporaires. En fait, chaque maison du musée du Village est une micro
exposition. Voilà pourquoi nous avons limité l’entrée des visiteurs. Je suis
d’avis qu’il ne faut pas capituler devant les problèmes, mais trouver des solutions. »
Musées, bibliothèques, librairies et
expositions d’art attendent désormais les visiteurs. (Trad. Mariana Tudose)