Adoptez une bibliothèque
Durant cette période où l’on est confronté à de défis inattendus, nombre de gens redécouvrent et s’adonnent à des passions qu’ils avaient depuis longtemps laissées de côté. Nous vous signalons aujourd’hui une initiative dont le but a été, dès le début, d’appuyer sur la touche « redémarrer ». C’est ainsi qu’a vu le jour une nouvelle association : « Re-Start Roumanie », sur les projets de laquelle nous nous sommes entretenus avec Alina Stoian, conseillère en communication.« Nous avons lancé plusieurs initiatives, dont certaines ont eu un très grand succès. Il y en a une dont il est intéressant de parler aujourd’hui : durant cette période de confinement, si nous sortons dix minutes de chez nous, il est tentant d’aller trouver un livre à lire. Le projet s’appelle « La bibliothèque ouverte » et il est né il y a près de deux ans, lorsque l’Association « Re-Start Roumanie » s’est proposé de relancer la lecture sur papier et favoriser, en même temps, l’accès à la culture, notamment à des titres que l’on ne trouve plus sur le marché. L’association a choisi plusieurs bibliothèques, dont les gens vont enrichir les stocks de volumes. Ceux qui souhaitent lire un livre de notre bibliothèque sont obligés à en fournir un autre en échange. L’initiative s’appelle d’ailleurs : « prenez et donner un livre en échange ».
Ana-Maria Cononovici, 08.09.2020, 12:37
Nous avons souhaité offrir un espace d’échange à toutes les personnes motivées, impliquées, confiantes, ambitieuses, ouvertes, quels que soient leur âge, genre, religion ou option politique. Et le projet s’est développé grâce à l’enthousiasme de ces gens-là. Alina Stoian.« Jusqu’ici, le projet s’est développé de manière inattendue : en moins d’un an, nous avons signé des partenariats avec 12 bibliothèques de Bucarest et d’autres villes du pays. Nous leur offrons un stand de livres, dont le personnel s’oblige à prendre soin par un travail bénévole, tout en encourageant leurs lecteurs à apporter d’autres livres. La participation a été impressionnante. En outre, il y a trois mois, nous avons lancé un mini-projet visant à promouvoir les écrivains roumains. Nous avons réalisé, entre autres, des mini-interviews en direct et nous cherchons à présent des possibilités de les réaliser en ligne. Jusqu’ici, on organisait des rencontres avec les auteurs, qui présentaient leurs livres et les offraient au stand où nous nous trouvions. Nous avons déjà réalisé 4 ou 5 rencontres de ce genre. Au moment où nous avons démarré ces mini-événements, les gens ont commencé à s’intéresser davantage au projet. Ils souhaitent « adopter une bibliothèque », c’est-à-dire prendre soin d’un stand de livres que nous mettons à leur disposition. Cette initiative a pris son envol beaucoup plus vite que nous l’avions soupçonné, ce qui nous réjouit énormément. »
L’idée est née aussi du désir de stimuler la participation des gens à la vie de leur communauté, pour augmenter la qualité de la vie de chacun. Dans les 12 bibliothèques partenaires du projet, les titres changent chaque jour, l’offre permanente étant de 200 livres. « A présent, tout se déroule en ligne. Nous avons trouvé des solutions provisoires pour les interviews avec les écrivains roumains. Et c’est durant cette période de confinement que nous avons reçu le plus grand nombre d’offres d’« adoption » d’une bibliothèque. Je suis persuadée que nous allons traverser cette période difficile dans les meilleures conditions. Restez chez vous et aidez-nous ! » Voilà un appel à la normalité durant une période pas tout à fait normale. Un appel à la redécouverte de soi, par des options de lecture pour aujourd’hui et surtout pour demain. (Trad. : Dominique)