Adopte un tilleul!
Les tilleuls de Iași sont un repère historique de la ville. Situé sur la colline Copou, le parc Copou, le plus ancien et un des plus grands de Iași, abrite un monument historique – l’Obélisque aux lions – et un arbre monument. Il s’agit du « Tilleul de Mihai Eminescu ». Associé historiquement à notre poète national, cet arbre vieux de 540 ans est un symbole de la ville et compte parmi les arbres monuments les plus précieux de Roumanie. Au fil du temps, le Tilleul de Mihai Eminescu a reçu des soins importants ; pourtant, c’est plutôt un phénomène biologique rare qui lui a permis de survivre : des racines supplémentaires (adventives) ont poussé de l’intérieur de son tronc putréfié et ont pénétré dans la terre.
Ana-Maria Cononovici, 26.11.2019, 13:07
Les tilleuls de Iași sont un repère historique de la ville. Situé sur la colline Copou, le parc Copou, le plus ancien et un des plus grands de Iași, abrite un monument historique – l’Obélisque aux lions – et un arbre monument. Il s’agit du « Tilleul de Mihai Eminescu ». Associé historiquement à notre poète national, cet arbre vieux de 540 ans est un symbole de la ville et compte parmi les arbres monuments les plus précieux de Roumanie. Au fil du temps, le Tilleul de Mihai Eminescu a reçu des soins importants ; pourtant, c’est plutôt un phénomène biologique rare qui lui a permis de survivre : des racines supplémentaires (adventives) ont poussé de l’intérieur de son tronc putréfié et ont pénétré dans la terre.
A part le « Tilleul de Mihai Eminescu », la ville de Iași compte des centaines d’autres tilleuls qui poussent dans le parc Copou et tout au long de la principale avenue qui traverse la ville et qui date de la seconde moitié du 19e siècle. Le tilleul étant donc un symbole de la ville, il n’est pas étonnant que des initiatives civiques aient été lancées visant à accroître le nombre de ces arbres à laşi. Ainsi, l’Athénée national de la ville et l’Association Mihai Eminescu de Vienne ont démarré la campagne « Adoptez un tilleul !» Comment est née l’idée de cette campagne et comment les tilleuls vont-ils être plantés ?
Andrei Apreotesei, manager de l’Athénée national de Iaşi : « En fait, c’est un cumul d’idées, car, dans une ville qui se développe, il y a inévitablement de la pollution, contre laquelle on doit lutter. Et nous avons pensé à le faire en plantant une centaine de tilleuls. Pourquoi des tilleuls ? Parce que l’on ne peut pas parler de la ville de Iaşi sans parler de ses tilleuls, c’est une des symboles de la ville. Et pourquoi une centaine ? Parce que, cette année, l’Athénée national de Iaşi fête un siècle d’existence. Nous avons donc souhaité marquer cet anniversaire aussi par cette campagne. Après la tournée nationale « Union par la culture », dans le cadre de laquelle nous avons été présents sur les scènes d’une centaine de localités de tous les comtés du pays, nous voilà engagés, aux côtés de l’Association Mihai Eminescu de Vienne, dans ce magnifique projet au bénéfice de la ville de Iaşi. »
Laura Hant, présidente de l’Association Mihai Eminescu de Vienne, précise : « Nous avons pensé venir ensemble en aide à la ville de Iaşi, par l’intermédiaire de ce projet et planter une centaine de tilleuls dans la « ville des tilleuls ». Nous avons souhaité impliquer aussi la communauté et nous avons lancé une campagne de collecte de fonds, que l’Association Mihai Eminescu a assumée et initiée. A notre grande surprise, la communauté s’est investie activement, on a réussi à collecter une somme importante d’argent qui nous permettra d’acheter une partie des tilleuls, les autres seront achetés par la municipalité. »
En effet, Iaşi est une des villes les plus polluées du pays. Au centre-ville, la circulation est intense et l’air est fortement chargé de substances nocives et de poussières fines. Un tilleul adulte peut absorber 28 à 67 kilos de dioxyde de carbone et produire 20 à 50 kilos d’oxygène par an. Il peut retenir, en outre, d’importantes quantités de poussière qui, lavée par les pluies, arrive dans le sol. Les tilleuls excrètent également des phytocides, substances organiques complexes qui détruisent le bacille de Koch, responsable de la tuberculeuse, les agents infectieux qui causent la dysenterie ou certaines maladies pulmonaires.
Quelques jours avant le moment où les tilleuls allaient être plantés, Andrei Apreotesei, manager de l’Athénée national de Iaşi, nous racontait avec enthousiasme qu’il s’agissait d’un projet plus complexe.« Adopter un tilleul ne signifie pas uniquement en planter un, mais aussi prendre soin de ces arbres magnifiques jusqu’à ce qu’ils grandissent et commencent à prendre, eux, soin de nous. C’est pourquoi nous avons lancé un appel à la population, à la société civile, afin de trouver des espaces dans différents endroits de la ville, pour les planter. Nous avons contacté la municipalité et obtenu l’accord nécessaire. Les tilleuls seront plantés dans le quartier de Tătăraşi, où se trouve l’Athénée national, et sur un axe Tătăraşi-Copou. De nombreuses institutions nous ont offert leur aide pour embellir la ville. »
C’est que Iaşi souhaite être une ville des gens et non une ville des bâtiments. Laura Hant, présidente de l’Association Mihai Eminescu de Vienne, lance un appel à tous : « Nous tous, la communauté, où que nous soyons, en Roumanie ou à l’étranger, nous devons aimer la Roumanie et nous impliquer activement, chaque jour, car nous pouvons, nous aussi, être les catalyseurs du changement que nous souhaitons ! »Voilà donc une ville qui s’apprête à devenir plus belle, plus saine et plus… poétique. (Trad. : Dominique)