La Journée de la blouse roumaine 2018
Le costume traditionnel et la magie du folklore se donnent rendez-vous pour la Journée universelle de la blouse roumaine, lorsque de nombreux événements intéressants sont organisés. On est invité à tresser des couronnes et des bracelets, à modeler de petits objets avec de la pâte fimo, à participer ou assister à un défilé des blouses roumains à vélo organisé par SkirtBike, par exemple, à Constanţa ou à des défilés de mode… rétro.
Ana-Maria Cononovici, 11.07.2018, 12:12
Le costume traditionnel et la magie du folklore se donnent rendez-vous pour la Journée universelle de la blouse roumaine, lorsque de nombreux événements intéressants sont organisés. On est invité à tresser des couronnes et des bracelets, à modeler de petits objets avec de la pâte fimo, à participer ou assister à un défilé des blouses roumains à vélo organisé par SkirtBike, par exemple, à Constanţa ou à des défilés de mode… rétro.
De l’avis d’Andreea Tănăsescu, fondatrice de la communauté « La Blouse Roumaine », la campagne visant à relancer la blouse roumaine a été un succès, mais cela ne suffit pas : « Elle a été un succès et à présent de plus en plus de femmes la portent, elle a été assimilée. Pourtant, malgré le succès de cette activité de promotion, il nous reste beaucoup de choses à faire pour sa protection légale et pour l’institution de certaines normes. Car le marché est envahi par des peudo-blouses roumaines et on risque de ne plus savoir ce qu’est réellement la blouse roumaine traditionnelle, authentique. »
Give Credit, ne campagne en ligne pour aire reconnaître les valeurs traditionnelles
Andreea Tănăsescu est aussi l’initiatrice de la campagne Give Credit (Donner Crédit), visant à faire reconnaître les valeurs traditionnelles, même si elles deviennent une source d’inspiration pour des créations modernes : « L’idée a été lancée après le plagiat dont s’est rendue coupable l’année dernière la créatrice de mode Tory Burch, PDG de cette marque américaine, qui a copié tel quel un manteau traditionnel roumain pour homme – une sorte de trois-quarts provenant de la contrée d’Olt et qui fait partie de la collection du Metropolitan Museum of Art de New York. Le mot « plagiat » n’est peut-être pas le meilleur, car le design traditionnel ne bénéficie d’aucune forme de protection légale ; pourtant nous essayons de trouver des solutions pour lui assurer une telle protection. Evidemment, la présentation, côte à côte, du manteau traditionnel roumain exposé au Metropolitan Museum et du manteau créé par Tory Burch a suscité une vive émotion dans les milieux en ligne, surtout que la marque américaine avait associé l’identité culturelle de cette pièce de vêtement à l’Afrique, ce qui n’avait aucun rapport avec la vraie origine de ce manteau traditionnel. C’est ce qui a déclenché la campagne en ligne Give Credit, par laquelle nous avons demandé à la créatrice américaine de modifier la description de sa collection et de retirer cette pièce, qui était une copie fidèle de notre manteau traditionnel exposé au musée de New York. »
Andreea Tănăsescu estime que de telles démarches doivent acquérir un caractère national : « Nous n’avons pas fait beaucoup de progrès, parce qu’il n’y a pas de législation dans ce domaine. La Roumanie doit prendre position à ce sujet, car, de même que nous possédons les dernières forêts vierges d’Europe, je pense que nous possédons aussi la dernière culture rurale créatrice de telles merveilles, d’un art traditionnel de haut niveau. Et l’on doit trouver un moyen d’assurer à ses produits une place dans le monde si changeant du design vestimentaire. Car, finalement, quand on parle de vêtements, qu’ils représentent la tradition ou une mode de dernière heure, ils entrent tous dans ce « malaxeur » appelé design. »
Où doit-on aller chercher la blouse traditionnelle authentique ?
Andreea Tănăsescu: « Je conseille les magasins de produits artisanaux. Les blouses qu’on y trouve sont un peu différentes de celles travaillées dans les communautés ; elles sont seulement vintage. On assiste pourtant, de nos jours, à un mouvement de reconstitution des blouses roumaines d’il y a cent ans et de plus en plus de femmes confectionnent leurs propres blouses, qui rivalisent avec celles travaillées par leurs arrière-grands-mères. »
Selon Andreea Tănăsescu, ça vaut la peine d’investir dans une blouse roumaine authentique, même si, en fonction de la richesse de sa décoration, elle coûte au moins 200 lei (soit quelque 40 euros) : «Oui, absolument, si l’on achète une blouse travaillée il y a 70 ans, qui est en parfait état. Et de nos jours, où trouve-t-on encore des vêtements en fibres naturelles et qui nous représentent, nous, notre identité, le monde dont nous sommes sortis, avec son histoire. Ça vaut la peine d’investir une somme importante dans une telle blouse. Nous devons devenir conscients de la valeur de la vraie blouse roumaine et nous espérons réussir, par nos projets, à accélérer cette prise de conscience. »
La blouse roumaine la plus spectaculaire est celle propre à la Valachie, contrée qui couvre le sud du pays. Il faut six mois pour réaliser une telle blouse cousue main, qui peut coûter 2500 lei – soit environ 500 euros. (Trad. : Dominique)