Le musée des records roumains
Même parmi les habitants de la capitale roumaine, ils sont peu nombreux à savoir que dans une ruelle de leur ville se trouve un musée des records roumains : objets décorés d’edelweiss, tire-bouchons, fers à repasser, timbres etc. Le musée est le fruit des efforts d’un collectionneur généreux, car loin de garder jalousement son trésor pour lui-même, Ion Chirescu le montre à tous.
Ana-Maria Cononovici, 26.08.2018, 12:16
Comment sa collection est-elle née ? Ion Chirescu : « Collectionner des objets est une passion qui ne date pas d’hier. Ce hobby est comme une drogue, on peut dire. Il y a des gens attirés par cette activité. Nous savons, depuis notre enfance, que certaines personnes aiment collectionner des timbres, des serviettes, toute sorte de choses les unes plus bizarres que les autres. C’est comme un virus. J’ai commencé, comme tout le monde, par de petites choses : des timbres, des appareils photos… J’aime les antiquités, les objets anciens qui ont disparu suite au progrès technique ».
Le musée accueille des objets ordinaires. Ion Chirescu : « D’habitude, les musées accueillent des collections de peinture, de sculpture. Eh bien, celui-ci expose, par exemple, une collection de fers à repasser qui sont effectivement très intéressants, puisqu’anciens, pas de ceux en plastique fabriqués de nos jours. Ils sont accompagnés par une collection de supports pour fers à repasser. Le musée recèle également une collection de tirebouchons. C’est un objet très simple, tout à fait banal, qu’au fil du temps, de nombreuses communautés et pays ont tâché de perfectionner et de rendre plus efficace. Il y a ensuite une collection de tous les timbres roumains jamais sortis, depuis la première émission – dont le motif était constitué par une tête d’auroch – jusqu’à nos jours. Et il y a enfin une collection d’appareils photo, que nous sommes en train de mettre au point. Les premiers datent de 1840, de l’époque de Louis Daguerre ».
Ces collections, comptant par exemple 30.000 tirebouchons et 35.000 fers à repasser, figurent dans le Livre des Records. Et depuis qu’elles y ont été inscrites, elles se sont enrichies.
Quelle est la réaction des visiteurs ? Ion Chirescu : « En général les visiteurs sont surpris, car beaucoup d’entre eux découvrent pour la première fois ce genre d’objets simples, usuels, ménagers, qu’on n’utilise plus. Des objets qui ont été remplacés par d’autres, plus perfectionnés, sans que personne puisse anticiper combien ils sont intéressants ».
Très peu d’entre vous ont peut-être eu l’occasion de voir des fers à repasser de petites dimensions, utilisés à l’époque élisabéthaine pour enlever les plis des cols. Et très peu de gens aussi savent, par exemple, que les « fers » à repasser étaient jadis fabriqués en pierre, en verre ou en bois. Les collections du musée comptent beaucoup, beaucoup d’objets. Les organiser a été un vrai défi et un travail d’équipe.
Ion Chirescu : « Le plus important, c’est l’équipe qui m’a aidé. Elle a été constituée d’amis et d’autres personnes qui ont souhaité y contribuer. Les objets ont été nettoyés, réparés, remis en état. L’organisation du musée a commencé par la manière d’exposer les objets et surtout par l’éclairage, qui a été très important, car, dans un musée, c’est la lumière qui met en valeur les objets. »
Les collections du musée seront enrichies, les organisateurs se proposant de réunir tous les records roumains, depuis la plus grande croix érigée au sommet d’une montagne – celle du massif de Caraiman – jusqu’au plus petit billet de banque, celui de 10 bani, émis en 1917. Si ce musée vous tente, sachez que les visites sont guidées et sur inscription préalable, car elles durent plusieurs heures. (Trad. : Dominique)