La science pour tous, pour une vie meilleure
Une centaine d’engins pour jouer avec et autant d’expériences à faire pour apprendre des lois de la physique. La Maison des expériences propose douze domaines différents, qui vont de l’acoustique à l’optique en passant par la mécanique, par le biais d’expériences intéressantes comme le lit du fakir, l’ascenseur de Münchhausen ou la roue de Maxwell – explique la directrice de la Maison, Gabriela Ionescu. La Maison des expériences scientifiques s’adresse également aux malvoyants et aux malentendants, étant équipée de dispositifs numériques qui leur facilitent l’expérience immédiate. 80 expériences ont ainsi été adaptées pour être accessibles aux malentendants et 48 pour être accessibles aux malvoyants à partir du 1er octobre.
Ana-Maria Cononovici, 24.09.2017, 15:42
Gabriela Ionescu, directrice de la Maison des expériences et présidente de l’Association pour la formation nous raconte l’histoire de ce projet : « En tant qu’ONG attentive aux besoins de la communauté, nous avons essayé d’attirer un plus grand nombre de personnes et surtout des groupes cibles qui normalement ne pourraient pas bénéficier de ce qu’un tel musée offre aux jeunes. C’est ainsi qu’est né le projet «La science pour tous pour une vie meilleure», dont le but est d’améliorer la qualité de l’éducation des personnes malvoyantes et malentendantes par une exploration directe des lois de la science. Par ce projet, la Maison des expériences a été dotée d’écouteurs audio et de 75 tablettes comportant des fichiers audio pour les malvoyants et vidéo pour les malentendants. Ces personnes ont ainsi accès aux explications concernant l’engin devant lesquels elles se trouvent et où une tablette est installée. »
Comment ça se passe, exactement ? Gabriela Ionescu: « Une personne malvoyante reçoit des écouteurs à l’accueil, elle se rend devant l’engin respectif ; au moment où elle les branche, le fichier audio démarre et lui fournit des informations sur l’engin, sur ce qu’elle doit faire, sur la façon dont elle doit s’y prendre, ainsi que des explications sur le phénomène physique illustré par le biais de l’engin respectif. »
Des théories concernant la pesanteur et les poulies, les fluides, l’acoustique ou l’optique et combien d’autres encore peuvent être apprises grâce à quelques explications accompagnées d’une expérience concrète, moins facile à réaliser dans la vie quotidienne par une personne malvoyante. Gabriela Ionescu : « Nous avons, par exemple, dans notre centre, un générateur à pédales. Il s’agit d’un vélo fixe. Une personne malvoyante se mettra à explorer, pour se rendre compte de quel engin il s’agit. Une telle personne n’a peut-être jamais eu l’occasion d’enfourcher un vélo dans sa vie et nous lui offrons cette possibilité. Tout en pédalant, elle écoutera les instructions et les explications concernant la transformation de l’énergie mécanique en énergie électrique. Elle recevra des informations sur les unités de mesure de l’énergie – le Joule, le Watt. Toute la leçon sur l’énergie mécanique on l’apprend en pédalant. »
Pour les personnes malentendantes, les expériences ont été traduites dans le langage mimo-gestuel. Gabriela Ionescu explique: « Prenons le cas d’une personne malentendante. Nous nous attendions à ce qu’une telle personne, qui voit, lise les renseignements placés à côté de chaque engin. Eh bien, non, justement. Nous avons dû traduire tous les renseignements et les explications des phénomènes dans le langage des signes. Sur chaque tablette a été installé un fichier vidéo à l’intention de ces personnes. Il leur suffit d’un click pour voir ce qu’elles doivent faire. Evidemment, les jeunes du groupe-cible s’amusent beaucoup en essayant chaque engin. Nos guides ont également suivi une formation en langage mimo-gestuel et nous nous sommes prêtés à des jeux de rôle, nous mettant dans la situation des malvoyants, pour apprendre à mieux les aborder. »
En leur offrant un accès à l’expérience directe, l’initiatrice de ce projet scientifique espère rendre les personnes malvoyantes et malentendantes plus audacieuses. Car il faut dire que dans la Maison des expériences scientifiques, on peut même créer la foudre. (Aut. : Ana-Maria Cononovici ; Trad. : Dominique)