Peindre avec des bactéries
Aujourdhui nous vous proposons une expérience: avez-vous jamais pensé à vous adonner à la peinture? En supposant que cette idée a traversé votre esprit, avez-vous jamais imaginé que vos outils, en tant quartistes, pourraient être des bactéries? Peut-être pas. Eh bien, le laboratoire de microbiologie de la filiale de Miercurea Ciuc de lUniversité Sapientia a accueilli, pour la deuxième année de suite, un événement inédit, destiné aux lycéens de la ville. Il a permis aux jeunes de réaliser des « peintures » à laide des bactéries et de découvrir le bon côté des microorganismes.
Ana-Maria Cononovici, 30.07.2017, 13:10
Aujourdhui nous vous proposons une expérience: avez-vous jamais pensé à vous adonner à la peinture? En supposant que cette idée a traversé votre esprit, avez-vous jamais imaginé que vos outils, en tant quartistes, pourraient être des bactéries? Peut-être pas. Eh bien, le laboratoire de microbiologie de la filiale de Miercurea Ciuc de lUniversité Sapientia a accueilli, pour la deuxième année de suite, un événement inédit, destiné aux lycéens de la ville. Il a permis aux jeunes de réaliser des « peintures » à laide des bactéries et de découvrir le bon côté des microorganismes.
Comment cette idée est-elle née ? Máthé István, maître de conférences au département de bio-ingénierie de lUniversité Sapientia, explique : « Il y a une dizaine dannées, jai participé à une conférence internationale et là, jai vu le logo dune société pharmaceutique réalisé à laide de bactéries. Cest ce qui ma inspiré cette idée. De retour en Roumanie, jai expérimenté cette peinture utilisant des bactéries avec mes étudiants pendant les heures de laboratoire consacrées à la microbiologie. Ils ont embrassé cette idée avec enthousiasme, ce qui a fait le succès de cette initiative. »
Pour réaliser leurs projets, les jeunes ont reçu des feuilles de papier sur lesquelles ils ont esquissé au crayon ce quils souhaitaient peindre. Ensuite, ils ont placé le croquis sous des boîtes de Petri transparentes et ont commencé à ensemencer les bactéries, en respectant les contours de leur dessin. Cette expérience est inédite, parce que tous les « tableaux vivants » deviennent visibles deux jours après, lorsque les bactéries, qui contiennent des pigments de différentes couleurs, commencent à se multiplier. La plupart des bactéries utilisées joue un rôle dans la biodégradation des matières organiques présentes dans le sol; les substances inorganiques qui en résultent peuvent être utilisées après par les plantes dans le processus de photosynthèse.
Máthé István: « Nous avons des boîtes de Petri, en verre, contenant des milieux de culture permettant lensemencement de bactéries de différentes couleurs. Une fois ensemencées, elles se multiplient et, au bout de deux jours, elles deviennent visibles. Au début, on naperçoit que quelques lignes fines, la peinture nest pas visible. Les créations artistiques poussent, pour ainsi dire, dans ce milieu de culture, dans plusieurs jours ».
Le but de cet événement nest pas seulement artistique. Ses initiateurs ont souhaité montrer aux élèves le rôle important que les bactéries jouent dans notre vie quotidienne. Notre interlocuteur précise : « Nous avons pensé à inviter tout dabord les étudiants et ensuite les élèves dans les laboratoires de microbiologie pour leur montrer le bon côté de cette science. Car très peu dentre eux savent que nous utilisons chaque jour des milliards de cellules bactériennes, par exemple dans lindustrie laitière, dans la panification, dans lindustrie de lalcool, dans lindustrie pharmaceutique et cosmétique. Depuis notre enfance, nous entendons toujours dire que les bactéries sont mauvaises et que nous devons laver nos mains pour nous en protéger. Or, notre idée était de montrer aux jeunes que lon peut travailler avec elles, leur faire voir le bon côté de ces microorganismes. »
Le projet « Peindre avec des bactéries » en est à sa deuxième édition et le nombre des participants augmenté.
Máthé István: « Lannée dernière, lévénement a attiré 188 participants de Miercurea Ciuc. Cette année y ont participé 230 élèves de terminale des lycées de la ville. Cest un événement plutôt artistique grâce auquel nous avons pu aborder avec les lycéens des thèmes scientifiques, leur parler du rôle de bactéries. Lidée maîtresse de lévénement était de mieux faire connaître les bactéries et den faire nos amies. Les créations artistiques ont été des plus diverses. Il sagit, en fait, de créations éphémères, que lon ne peut voir que pendant quelques jours, après quoi nous devons stériliser toutes « toiles », si je puis dire, parce que, de toute façon, les bactéries meurent et les créations avec : les paysages, les portraits, les plantes, les animaux et les motifs ornementaux sortis de limagination des jeunes disparaissent. »
Quelque 500 boîtes en verre contenant des milieux de culture sétaient transformées en « tableaux ». Máthé István se réjouit davoir initié ce projet : « Nous pensons que cest un projet unique en Roumanie. On peint avec des bactéries dans les grands laboratoires du monde, mais que des centaines délèves viennent le faire ici, nous permettant de présenter une exposition comportant 450 telles créations, je pense que cest unique. »
Cette année, le projet a bénéficié également dune mascotte, qui a veillé les « peintres amateurs » tout au long de leur travail de création. Il sagit du Sapibacille, une bactérie stérilisée, mignonne et amicale, la vedette de la journée – en fait une peluche réalisée par les étudiants et aux côtés de laquelle tout le monde sest pris en photo.
Un jury constitué de spécialistes de lUniversité Sapientia a évalué les créations des élèves de Miercurea Ciuc et en ont primé les plus réussies. Ces « tableaux éphémères » ont pu être admirés pendant quelques heures dans le hall de lUniversité. Les gagnants ont reçu des diplômes et des livres.
Peu de temps après avoir été conçues, les créations meurent et les boîtes sont lavées, pour que lannée suivante, elles deviennent de nouvelles toiles pour dautres peintures inédites. (Trad. : Dominique)