Le Festival de l’intégration
Fin janvier, le Palais national des Enfants de Bucarest a ouvert ses portes pour accueillir deux jours durant la 14ème édition du Festival de l’intégration. Un événement consacré à la fois à la normalité et à la différence dans les rangs des enfants. Un véritable marathon artistique, avec, à l’affiche, des compétitions sportives, des jeux, des danses et des chorales, le tout pour démontrer – si nécessaire- que les enfants sont tous pareils, soient-ils normaux ou tout simplement différents.
Ana-Maria Cononovici, 19.02.2017, 13:25
Fin janvier, le Palais national des Enfants de Bucarest a ouvert ses portes pour accueillir deux jours durant la 14ème édition du Festival de l’intégration. Un événement consacré à la fois à la normalité et à la différence dans les rangs des enfants. Un véritable marathon artistique, avec, à l’affiche, des compétitions sportives, des jeux, des danses et des chorales, le tout pour démontrer – si nécessaire- que les enfants sont tous pareils, soient-ils normaux ou tout simplement différents.
L’idée d’un tel festival porte la signature d’Adela Hanafi, présidente de l’Association Conil et mère d’un enfant souffrant d’un trouble d’hyperactivité avec déficit d’attention. Une étiquette fourre-tout, pour désigner souvent, des dizaines de milliers d’enfants bien différents les uns des autres et qui souffrent de se voir marginaliser. Lasse d’attendre les bras croisés une plus grande compréhension de la part de ses proches, Adela a décidé de mettre en place une ONG capable de se battre pour tous ces enfants. Elle a donc créé l’Association Conil et lancé par la suite, en 2010, la première édition du Festival de l’Intégration.
Adela Hanafi: «A l’époque, j’ai réalisé qu’il y avait certainement pas mal de parents dans la même situation que moi et c’est ce qui m’a poussée à mettre en place cette association ouverte à tous les enfants normaux ou anormaux. C’est un projet par lequel je voudrais faire changer les mentalités et montrer à tout le monde que les enfants souffrant de différents troubles de comportement ne sont pas un danger pour les autres. Bien au contraire, ils sont là pour nous apprendre la leçon de la tolérance et de l’amour inconditionnel. A l’heure où l’on parle, l’Association Conil recense quelque 300 enfants dont une centaine aux besoins spécifiques.»
Le Festival a fait monter sur la même scène des enfants dits normaux et d’autres, disons, spéciaux, en prouvant une fois de plus que chacun a son droit à sa part de gloire.
Adela Hanafi: «Le Festival a eu un grand succès. D’abord, parce qu’il a réussi à réunir sur la même scène 1500 enfants venus de toute la Roumanie pour un marathon artistique d’une qualité exceptionnelle. On a eu des enfants issus des institutions de protection de l’enfance, d’autres aux besoins particuliers, des membres de différents clubs de danse, des enfants venus représenter sur scène leurs maternelles ou leurs écoles, des enfants déjà connus depuis les éditions précédentes et qu’on a vu évoluer, devenir, avec le temps, de plus en plus performants.»
Puisque l’Association Conil accueille des enfants et des jeunes de 3 à 18 ans, les artistes ont été de tout âge, aussi bien de petits mômes que des ados rebelles. L’occasion pour tous d’apprendre la leçon de la tolérance et de l’insertion sociale, car pour mener une vie normale il faut commencer par créer des liens et savoir s’adapter. L’Association Conil a ouvert sa propre école qui fonctionne sur le même programme scolaire que les établissements scolaires publics, adapté, toutefois, aux besoins spécifiques de chaque élève. 85% d’entre eux souffrent de différents troubles et seulement 15% sont normaux.
Adela Hanafi: «Les apprentissages sont adaptés aux besoins de chaque enfant, ce qui leur permet de travailler chacun à son rythme. C’est très important. Pas besoin de les transformer tous en mathématiciens ou en linguistes, comme se proposent généralement les écoles publiques. Nous, on veut mettre en évidence les qualités de chaque enfant et l’aider à les cultiver par la suite. Il n’est pas rare que les élèves soient humiliés pour leur manque de performance, pour leurs faibles résultats aux concours scolaires. Tout cela met trop de pression sur eux. Moi, je conseille aux parents d’offrir à leurs enfants des cours vocationnels afin de découvrir leurs talents et les mettre par la suite sur la bonne voie.»
Après 12 ans passés à la tête de son association, Adela Hanafi remarque que la société roumaine ne cesse de changer et, heureusement, pour le mieux. De nos jours, la différence ne fait plus peur. Par contre, elle s’avère bénéfique pour les deux camps ce qui a encouragé l’Association Conil à élargir ses activités, affirme Adela Hanafi, présidente de l’association: «D’autres projets sont en cours. Le prochain est prévu les 13 et 14 mai quand sous l’ombrelle de ConilFest, on déroulera la campagne «Envoie à l’école un enfant aux besoins spécifiques». A cette occasion, on a prévu plusieurs événements tels un marathon, une foire de Martisor. Puis, on a la campagne «L’univers des bons gestes» durant laquelle nos enfants confectionnent de petits objets qu’ils vendent par la suite. L’argent qui en résulte, on le collecte dans l’espoir de nous en servir un jour pout ouvrir notre propre collège. Car on a des petits en CM2 qui souhaitent continuer leurs études de la même manière ».
Le printemps approche et le beau temps et le soleil sont là pour booster un peu les activités déjà nombreuses de l’Association Conil. (Trad. Ioana Stancescu)