Rétrospective des tentations roumaines 2016
Nous avons suivi, par exemple, des initiatives à but social et appris que l’ONG « Inima copiilor » « Le cœur des enfants », en coopération avec l’association des consultants en lactation de Roumanie ont décidé de créer une banque de lait maternel, nécessaire aux prématurés et nouveau-nés qui pour une raison ou une autre, ne peuvent profiter du lait de leur mère. Nous avons également fait une halte à l’inauguration de l’exposition de peinture « Qui sommes-nous? », accueillie par une galerie bucarestoise. C’est ici que nous avons découvert comment l’art peut transformer la vie des SDF. En effet, les auteurs des peintures étaient 11 adultes sans domicile fixe, bénéficiaires du programme « Des gens à travers l’art », organisé par l’Association Samusocial de Roumanie.
Ana-Maria Cononovici, 15.01.2017, 13:10
Nous avons suivi, par exemple, des initiatives à but social et appris que l’ONG « Inima copiilor » « Le cœur des enfants », en coopération avec l’association des consultants en lactation de Roumanie ont décidé de créer une banque de lait maternel, nécessaire aux prématurés et nouveau-nés qui pour une raison ou une autre, ne peuvent profiter du lait de leur mère. Nous avons également fait une halte à l’inauguration de l’exposition de peinture « Qui sommes-nous? », accueillie par une galerie bucarestoise. C’est ici que nous avons découvert comment l’art peut transformer la vie des SDF. En effet, les auteurs des peintures étaient 11 adultes sans domicile fixe, bénéficiaires du programme « Des gens à travers l’art », organisé par l’Association Samusocial de Roumanie.
Anca Florea, éducatrice spécialisée en arts plastiques et coordinatrice du projet, a raconté que le travail avec les SDF a constitué pour elle une expérience enrichissante : « L’idée du projet m’appartient. Je me suis proposé de travailler avec toute sorte de catégories de personnes, justement pour m’essayer dans différentes directions et sortir un peu du train-train quotidien. Et j’ai eu la surprise de trouver beaucoup de potentiel artistique chez les sans-abri. Parmi eux, certains avaient vraiment les prémisses de se développer dans cette direction. »
Liviu Lucian Marcu est un des artistes exposants et il nous a parlé de ses peintures, issues de sa joie de vivre, comme leurs titres l’indiquent : Table bruyante, Chiffon gai. « Moi, j’ai été un ivrogne, j’ai aimé la vie, donc voilà, ça, ce serait contre Brâncuşi : moi, je suis Moldave, lui, il est d’Olténie ; lui, il a la Table du silence, moi, j’ai la Table bruyante. Cette table devait porter des verres renversés, des ivrognes, des magnétos à cassette, un ivrogne qui dort sur la table. Je n’ai pas pu peindre tout ça, parce que c’est difficile et c’était ma première peinture. Je vais l’élargir dans un proche avenir. Je l’espère. Je vais reprendre mes travaux et les faire comme il faut. »
C’est également à l’intention des SDF qu’un bistro prépare des menus de déjeuner en attente. Il s’agit d’un bistro simple et lumineux qui s’est proposé dès l’ouverture d’avoir une composante sociale. D’ailleurs, le motto de l’un des chefs est affiché à l’entrée du resto : « Mange chez nous pour que nous ne mourions pas de faim ». Bref, les clients achètent des menus qui seront ensuite distribués à des personnes confrontées à différentes difficultés.
Par ailleurs, c’est à l’intention des enfants qui ne possèdent peut-être pas de jouets qu’a été ouvert en mars 2013 un hôpital des jouets, où les poupées, les nounours, les robots ou les dinosaures abîmés sont nettoyés, réparés et remis à neuf. Ensuite ces objets se voient offrir en cadeau aux enfants pauvres ou aux orphelins des foyers de la capitale roumaine.
Hormis le domaine social, nous avons également découvert des projets qui racontent des histoires vraies. Ce sont les histoires de la ville, comme ce fut le cas du projet initié par l’Association Sinaptica, « Banlieues au cœur de Bucarest », qui vise à identifier des itinéraires culturels urbains à même de mettre en valeur autant de zones centrales de la capitale, à haute valeur historique, culturelle et urbaine, mais très contrastées d’un point de vue social, économique et culturel. Nous avons également parlé du rôle que joue la lecture dans la formation des jeunes, dans le cadre du Festival de lecture pour enfants Narativ et de la première édition du festival international consacré à l’art de raconter une histoire, « Nous sommes nos propres histoires ». Ce sont autant de projets résultant d’initiatives intelligentes par le biais desquelles la Roumanie peut vraiment progresser.
Nous avons également exploré l’espace des spectacles et découvert un projet artistique appelé « Contes de fées et de chevaux » qui nous invite à suivre des spectacles d’après des contes traditionnels roumains.
Nous avons suivi aussi les traces des pianos voyageurs, un projet visant à offrir à une ville de Roumanie un piano de concert, censé être utilisé pendant plusieurs années, afin d’y encourager l’organisation d’autres événements culturels.
Détails avec son initiateur, le pianiste Horia Mihail : « L’histoire est la suivante : il y a six ans, j’ai découvert, au sous-sol du bâtiment de la Radio de Bucarest, deux pianos qui dans les années ’50-’60 étaient sur la scène de sa Salle de concerts. Ces deux pianos avaient été relégués et oubliés là, pendant plusieurs dizaines d’années. J’ai proposé à la direction de rendre ces deux instruments de concert à la vie musicale, de les transporter à des endroits où il n’y avait pas de piano – car, malheureusement, l’infrastructure culturelle de la Roumanie n’est pas des meilleures. Eh bien, ce projet a été tout de suite accepté par la Radio publique et nous en sommes à sa sixième édition. Nous disposons de 4 pianos, qui m’accompagnent dans différentes régions du pays où il n’y a pas de tels instruments et je les utilise pour faire revivre des œuvres musicales de compositeurs célèbres : Liszt, Mozart, Beethoven, et puis 2016 c’est l’année Chopin. Et ces pianos restent pour une certaine période dans des salles de concerts où ils font la joie du public mélomane des villes respectives ».
C’est tout pour cette rétrospective des initiatives de l’année 2016 qui ont fait l’objet de notre rubrique « La Roumanie chez elle », consacrée à tout ce qui est original en Roumanie. Restez fidèles à RRI pour de nouvelles histoires inédites dans « La Roumanie chez elle ». (Trad. Alex Diaconescu)