Sur les traces de Mars
La plus ancienne cotte de maille celtique découverte sur le territoire de la Roumanie, ainsi que plusieurs autres armes vieilles de plus de 2500 ans, dévoilées par des fouilles archéologiques dans le nord-ouest de la Roumanie, sont désormais exposées au Musée départemental de Satu Mare. « Sur les traces de Mars. Guerriers et artisans prestigieux du monde antique », est une exposition interactive d’armes anciens et d’ateliers de fabrication d’armes qui font découvrir aux visiteurs de nos jours la vie des guerriers d’antan.
Ana-Maria Cononovici, 27.11.2016, 13:40
La plus ancienne cotte de maille celtique découverte sur le territoire de la Roumanie, ainsi que plusieurs autres armes vieilles de plus de 2500 ans, dévoilées par des fouilles archéologiques dans le nord-ouest de la Roumanie, sont désormais exposées au Musée départemental de Satu Mare. « Sur les traces de Mars. Guerriers et artisans prestigieux du monde antique », est une exposition interactive d’armes anciens et d’ateliers de fabrication d’armes qui font découvrir aux visiteurs de nos jours la vie des guerriers d’antan.
Felician Pop directeur du Musée départemental de Satu Mare, raconte l’histoire de cette exposition : « Il s’agit d’une exposition itinérante, qui regroupe les contributions de plusieurs musées de Transylvanie et nous fait découvrir certaines des armes que les guerriers de l’antiquité utilisaient sur le territoire actuel de la Roumanie. On le sait tous, Mars est le dieu de la guerre et les objets présentés sont vraiment spectaculaires. Ce qui plus est, ils illustrent l’évolution dans le temps de la technologie de la guerre. Avec l’aide des membres du club Omnis Barbaria de Baia Mare, nous avons recréé un atelier d’artisans d’antan, tel celui d’un forgeron qui fabriquait des lances et autres armes en fer. L’exposition a connu immense succès, surtout que de nombreux élèves ont eu l’occasion de voir et même d’utiliser une forge antique afin de réaliser de leurs propres mains des armes semblables à celles d’il y a deux siècles, deux siècles et demi. »
L’exposition nous invite à découvrir 16 pièces d’origine, mais aussi toute une série de répliques d’armement grec, celte et allemand, tel le casque celtique de Ciumesti, un objet unique que l’on peut admirer au Musée national d4histoire de la Roumanie.
Felician Pop, directeur du Musée départemental de Satu Mare : « Nous y trouvons lances, cuirasses, casques. C’est à Satu Mare que l’on a découvert l’unique casque celtique au monde qui est actuellement exposé au Musée national d’histoire de la Roumanie, alors que nous, nous en exposons une copie. D’autres objets ont recréé l’image des combattants, des tribus germaniques qui y ont vécu et même l’image des Romains. Nous avons donc réussi à attirer l’attention du public sur ces gens, tellement admirés à l’antiquité. Il s’agit des guerriers de jadis, adorés comme des dieux. »
Le directeur du musée départemental de Satu Mare, Felician Pop, affirme que l’interaction avec le public constitue l’avenir des musées : « Décidément, le musée ne peut plus être une étagère poussiéreuse, avec des objets très anciens. Il doit devenir une institution interactive, pour que le public puisse participer à toute sorte d’activités. Lorsque les gens interviennent, leur intérêt augmente et ils sont même enchantés de devenir une partie de l’histoire. »
Dans le cadre de l’exposition « Sur les traces de Mars. Guerriers et artisans prestigieux du monde antique », les visiteurs ont également eu l’occasion d’admirer les ateliers improvisés dans la cour du musée, où des forgerons modernes réalisaient des cottes de maille et d’autres pièces en fer forgé.
Comment ont régi les visiteurs du musée à cette exposition interactive? Réponse avec Felician Pop : « Ce fut d’abord la curiosité au début, après quoi ils sont entrés dans le jeu. A mon avis, c’est fabuleux de les voir réaliser de leurs propres mains des objets, notamment des lances en fer selon la technique d’il y a 2500 ans. J’ai vu qu’il y a un engouement pour cette activité. Ils ont passé plusieurs heures dans la cour du musée à observer la technique de fabrication de ces armes. »
L’exposition « Sur les traces de Mars. Guerriers et artisans prestigieux du monde antique » attend ses visiteurs au musée départemental de Satu Mare jusqu’au mois de décembre. Puis elle s’arrêtera aussi dans d’autres villes explique Felician Pop : « L’exposition se rendra dans chaque chef – lieu des comtés du nord-ouest de la Roumanie : Satu Mare, Baia Mare, Oradea, Zalau, Cluj. Cette exposition très intéressante sera suivie par une autre sur le même thème, mais qui se penchera cette fois-ci sur les armes des Daces. Le département de Satu Mare se trouve au cœur du pays des Daces libres, une contrée qui n’a jamais été conquise par l’Empire Romain. Ainsi s’explique le fait que la civilisation dacique a persisté pendant plusieurs siècles, par rapport au monde romain ».
Côté projets, Felician Pop évoque une autre exposition unique en Roumanie : « Nous avons imaginé un projet qui s’appelle « le pot de sarmale de grand-mère », qui sera lancé le 5 décembre. Rappelons-le les sarmale sont un plat traditionnel roumain de feuilles de choux farcies de viande. Nous avons réuni différents types de pots provenant de plusieurs musées de Roumanie : Bucarest, Sibiu, Zalau. Les participants à cette action, qui se déroule pendant plusieurs jours, auront l’occasion d’observer comment on préparait les sarmale, quel type d’ingrédients on utilisait, notamment au Moyen Age, lorsque les feuilles de choux étaient farcies d’une sorte de polenta de millet et de champignons. Le public découvrira ces saveurs uniques, que l’on a malheureusement perdues de nos jours » a expliqué le directeur du musée, selon lequel le but final de ces projets est de faire progresser considérablement la fréquentation de ces institutions culturelles. (Trad. Alex Diaconescu)