Faucons et fauconniers, maîtres des hauteurs
Les origines de la fauconnerie sont à retrouver en Asie centrale et du nord, avec ses vastes steppes riches en gibier. C’est par l’intermédiaire des Huns, des Mongols et des Arabes, ainsi que par les croisades que la fauconnerie a pénétré en Europe, où elle a connu un grand développement. Dans les Principautés roumaines, la fauconnerie fut connue à une époque tardive et elle s’est maintenue jusque vers le milieu du 19e siècle. Dans l’histoire des Principautés roumaines aussi, il faut distinguer entre la chasse au moyen des faucons et l’art d’élever et de dresser ces oiseaux qui faisaient partie du tribut que ces pays devaient payer à la Porte Ottomane.
Ana-Maria Cononovici, 03.01.2016, 13:15
Les origines de la fauconnerie sont à retrouver en Asie centrale et du nord, avec ses vastes steppes riches en gibier. C’est par l’intermédiaire des Huns, des Mongols et des Arabes, ainsi que par les croisades que la fauconnerie a pénétré en Europe, où elle a connu un grand développement. Dans les Principautés roumaines, la fauconnerie fut connue à une époque tardive et elle s’est maintenue jusque vers le milieu du 19e siècle. Dans l’histoire des Principautés roumaines aussi, il faut distinguer entre la chasse au moyen des faucons et l’art d’élever et de dresser ces oiseaux qui faisaient partie du tribut que ces pays devaient payer à la Porte Ottomane.
Dorin Cărăbeţ, biologiste, président de l’Association « Peregrinus » des fauconniers, nous raconte les débuts de la fauconnerie en Roumanie: «Sur le territoire roumain, la fauconnerie connaît une tradition d’au moins 700 ans, attestée par différents documents. En 2010, l’UNESCO classait la fauconnerie au Patrimoine culturel immatériel de lhumanité. C’est sa reconnaissance internationale en tant que domaine qui attire et relie les êtres humains. Elle crée des amitiés et réintègre l’être humain à la nature. Elle aide à comprendre la nature, les bêtes, leur importance, le fait que chacune a sa place. On ne doit pas les juger en fonction de leur utilité pour l’homme ou de leur caractère nuisible ou non nuisible. La nature est un tout et il faut la respecter comme telle. On ne peut pas aimer les oiseaux de proie et la fauconnerie sans souhaiter les protéger et conserver leur environnement naturel. C’est pourquoi nos projets visent à sauver les oiseaux de proie et à les réhabiliter, pour ainsi dire. Nous organisons des activités éducatives avec les jeunes dans les écoles et les maternelles, nous participons à des festivals médiévaux avec nos oiseaux. Nous nous donnons également pour tâche de promouvoir l’art de la fauconnerie. Nous sommes en contact avec des fauconniers de nombreux pays, nous participons ensemble à des festivals à l’étranger et nous souhaitons que la fauconnerie bénéficie d’un cadre légal chez nous aussi. »
Qui sont les fauconniers de nos jours ? Dorin Cărăbeţ, président de l’Association « Peregrinus »: « Les fauconniers sont des personnes qui ont découvert leur passion pour les oiseaux de proie et pour la nature. C’est grâce à Internet que nous avons réussi à nous connaître et à créer cette association en 2009. Nous envisageons d’organiser un congrès des fauconniers en mars prochain. Ce sera la 8e rencontre de ce genre. Nous répondons à de nombreuses invitations. Cette année nous nous sommes rendus dans les contrées habitées par des Sicules, aux châteaux médiévaux, au château des Corvin de Hunedoara, nous avons participé à des activités éducatives. Nous participons notamment à des cours de biologie, nous y amenons plusieurs oiseaux de proie et nous offrons des explications aux élèves sur ces oiseaux et sur leur rôle dans la nature. Nous faisons éventuellement une démonstration de vol dans la cour de l’école, pour qu’ils puissent les observer. Les enfants peuvent eux aussi appeler l’oiseau, ce qui est vraiment extraordinaire pour eux, on peut lire l’enchantement sur leur visage. Ces leçons déroulées en présence d’un oiseau vivant sont fascinantes : les enfants sont tout yeux, tout oreilles. »
Lorsqu’ils participent aux événements à caractère historique, les fauconniers portent des costumes moyenâgeux. Les rapaces sur la main, ils font des démonstrations de vol dans l’enceinte des châteaux ou des cités, les laissant voler au-dessus des murailles et retourner seuls.
Si vous vous demandez, dans ce monde pollué et de plus en plus éloigné de la nature, où les faucons sont dressés, Dorin Cărăbeţ nous fournit une information intéressante :« On peut travailler avec un oiseau de proie n’importe où : dans tout espace ouvert, à l’intérieur de la ville, dans un jardin, à proximité de la maison, dans les champs. Le dressage d’un oiseau de proie suppose une confiance de sa part et des récompenses. Les punitions sont exclues. L’oiseau de proie accepte le fauconnier comme coéquipier, y compris pour la chasse, l’homme ne sera jamais son chef. C’est l’oiseau qui est le chef. C’est lui, le maître, il en impose par son allure, par son attitude, il y a quelque chose qui émane de lui. C’est, peut-être, ce qui explique, entre autres, sa présence sur les armoiries. »
L’Association des fauconniers s’occupe aussi de la conservation et du dressage des corbeaux, des éperviers. Elle se propose également de sauver des exemplaires rares d’oiseau, comme ce fut le cas d’une cigogne noire que les membres de l’Association « Peregrinus » ont récupérée et aidée à se rétablir. (trad. :Dominique)