Le potager de la cour d’école
En ce début d’année scolaire, nous nous rendons dans établissement scolaire, pour découvrir les résultats d’un projet mis en œuvre par les enfants. Il s’agit du « Potager de la cour d’école », un projet récemment primé lors du Gala Bucureşti(tu) — Bucarest–toi –, dans la section écologie. Ce gala, organisé par la municipalité de la capitale, est censé récompenser ceux qui contribuent à embellir et vivifier la ville. Le projet du potager de la cour d’école a commencé comme un jeu d’enfant.
Ana-Maria Cononovici, 20.09.2015, 13:00
En ce début d’année scolaire, nous nous rendons dans établissement scolaire, pour découvrir les résultats d’un projet mis en œuvre par les enfants. Il s’agit du « Potager de la cour d’école », un projet récemment primé lors du Gala Bucureşti(tu) — Bucarest–toi –, dans la section écologie. Ce gala, organisé par la municipalité de la capitale, est censé récompenser ceux qui contribuent à embellir et vivifier la ville. Le projet du potager de la cour d’école a commencé comme un jeu d’enfant.
Violeta Dascălu, proviseure du Lycée Ferdinand Ier de Bucarest raconte : « L’idée est née d’une collaboration avec l’association « La Roumanie en transition », qui est venue dans notre lycée il y a 3 ans pour organiser, avec les enfants, un atelier de jardinage. Et puisque le jardin se trouvait à l’école, on l’a appelé « Le potager de la cour d’école ». C’est un projet complexe, réalisé en collaboration avec des architectes, des designers et des ingénieurs. L’eau de pluie est collectée dans un grand réservoir, dirigée vers un trop plein et drainée vers plusieurs zones humides. Comme engrais, on a utilisé le composte, que les enfants ont préparé eux-mêmes, avec l’aide des membres de l’association « La Roumanie en transition. »
Le coordinateur de ce projet, Ionuţ Bădică, pense que former, chez la jeune génération, des aptitudes pour un mode de vie durable, à travers le jardinage écologique et l’observation de la nature, est une des clés de la cohabitation intelligente au sein de la société moderne. Il a insufflé aux enfants le désir de connaître et de protéger l’environnement dans la cour même de l’école.
La directrice Violeta Dascălu explique: « Les enfants ont appris ce que représente chaque élément naturel, les trognons de pomme ou la peau de banane, et comment ont peut les transformer en composte. L’herbe coupée d’un espace spécialement aménagé allait, elle aussi, au compost. Les enfants ont construit les fossés de drainage de l’eau. Pour les zones vertes, ils ont tressé des branches pour délimiter les parterres en forme de fleur, en demi-cercle, pour que ce soit beau et que ça enchante le regard. Un côté scientifique s’y est ajouté ensuite : les enfants ont appris les relations entre l’eau, le sol, les plantes et l’air. En fait, tous les éléments de la nature ont été amenés plus près de l’âme des enfants. Ils ont également eu l’occasion de travailler avec des formateurs internationaux, de raconter ce qu’ils savaient, ce qu’ils avaient accumulé comme connaissances. Il y a également des parents qui participent à l’atelier, le samedi. Nous avons constaté avec joie que les parents soutiennent leurs enfants. Nous nous donnons la tâche de promouvoir la permaculture, qui est la modalité naturelle de cultiver les plantes, en communion les unes avec les autres, en sachant que la nature est parfaite et qu’elle se régénère. C’est ce que nous transmettons aux enfants. Nous n’utilisons aucun engrais artificiel, aucune substance chimique, les graines et les semences que nous plantons ne sont pas génétiquement modifiées. »
Nous avons demandé à Violeta Dascalu quelle a été la réaction des enfants à l’idée du jardinage à l’école: « Au début ils étaient plutôt curieux, on a commencé en février par planter des semences, qu’ils devaient arroser. Ils ont vu comment ces maigres plants commençaient à pousser dans des pots qu’ils avaient choisis et étiquetés. Et ils s’y rendaient quotidiennement pour voir les progrès de chaque plante. Puis on a construit des serres, où ils ont pu planter eux-mêmes des légumes et suivre leur évolution : tomates, courgettes, cornichons, radis ainsi que plantes aromatiques. Et certains enfants ont même voulu réaliser de telles serres chez eux, sur leurs terrasses. Et les parents venaient nous demander ce que nous avons fait, puisqu’ils devaient réaménager leurs terrasses comme à l’école. En fait, ce sont les enfants qui arrivent à rééduquer leurs parents. »
Le projet « Le potager de la cour d’école » a commencé en 2012 au collège Ferdinand Ier de Bucarest et, depuis 2014, il est aussi appliqué à Bacau, dans l’est de la Roumanie, à l’école Mihai Dragan. Les enfants et les enseignants peuvent connaître et protéger l’environnement chaque jour, proposant ainsi des modèles de solutions à des problèmes divers, tels la dégradation de l’environnement, la séparation de l’individu de son milieu naturel, l’obésité et l’absence d’activité physique chez les enfants.
Et puisqu’une fois les bonnes habitudes créées, elles doivent être maintenues, à l’école au potager, la découverte de la nature devient un objet d’étude, affirme Violeta Dascalu, proviseure du Lycée Ferdinand Ier de Bucarest: « Notre projet fait partie d’une initiative écologique déroulée par une autre ONG et appelée « écoles vertes », un autre exemple de la manière dont on peut faire de l’écologie. Les enfants peuvent ainsi comprendre la nature d’une manière pratique et non pas uniquement par le biais des leçons de biologie. Le projet est arrivé à l’étape de l’introduction d’un manuel électronique approuvé par le ministère. Cette année, nous utilisons ce manuel interactif à titre optionnel, qui est très bien conçu d’ailleurs. En fait, les initiatives lancées par la société civile deviennent pour nous une source et une ressource dans le processus d’enseignement. »
Ce projet offre donc, à l’école, les instruments nécessaires pour élaborer et mettre en œuvre un système d’enseignement moderne. (trad.: Mariana Tudose)