« Offre la vie »
Nous nous retrouvons souvent parmi ceux qui signalent par e-mail un cas social ou un problème de santé. Nous cliquons sur J’aime quand nous recevons, sur un réseau social, un message nous disant que nous pouvons aider quelqu’un, chaque « J’aime» étant comptabilisé et se traduisant par une aide matérielle en sa faveur. Comment, depuis un cas qui vous touche, on arrive à fonder une association pour pouvoir continuer à aider, trouver des moyens légaux de soutenir ceux qui ont besoin d’aide et créer un système fonctionnel de donations et de bénévolat, c’est ce que nous allons apprendre aujourd’hui. C’est une histoire contemporaine, dont nous avons invité au micro les deux personnages : Carmen Uscatu et Oana Gheorghiu, présidente et respectivement vice-présidente de l’Association « Offre la vie ».
Ana-Maria Cononovici, 23.11.2014, 13:51
Nous nous retrouvons souvent parmi ceux qui signalent par e-mail un cas social ou un problème de santé. Nous cliquons sur J’aime quand nous recevons, sur un réseau social, un message nous disant que nous pouvons aider quelqu’un, chaque « J’aime» étant comptabilisé et se traduisant par une aide matérielle en sa faveur. Comment, depuis un cas qui vous touche, on arrive à fonder une association pour pouvoir continuer à aider, trouver des moyens légaux de soutenir ceux qui ont besoin d’aide et créer un système fonctionnel de donations et de bénévolat, c’est ce que nous allons apprendre aujourd’hui. C’est une histoire contemporaine, dont nous avons invité au micro les deux personnages : Carmen Uscatu et Oana Gheorghiu, présidente et respectivement vice-présidente de l’Association « Offre la vie ».
Oana Gheorghiu nous parle de la période de début de cette association: « L’Association « Offre la vie » est née un peu par hasard. A ses origines se trouve un cas de leucémie infantile qui nous a été signalé par mail. Nous ne connaissions pas l’enfant. Cela se passait en 2009. Je ne sais pas pourquoi ce cas nous a impressionnées si fort. Le message demandait une aide financière, pour réunir les 150 mille euros nécessaires pour que l’enfant soit traité à l’étranger. Nous nous sommes rendu compte qu’il était impossible de collecter une telle somme en si peu de temps, pour que l’enfant puisse bénéficier de la greffe dont il avait besoin. Ce fut un long combat. Nous avons organisé un meeting. Entre temps nous avons connu l’enfant et sa famille. Nous avons réussi à obtenir un financement pour lui et pour 7 autres dossiers qui se trouvaient à ce moment-là au ministère de la Santé. L’enfant est parti à l’étranger et nous nous attendions à ressentir de la joie pour avoir tâché de sauver une vie. Pourtant, ce ne fut pas du tout le cas, car, entre temps, nous avions reçu des centaines de mails de personnes qui avaient entendu parler de nous. A l’époque, l’association n’existait pas, nous étions deux femmes folles, pourtant, les gens étaient au courant de ce qui s’était passé et demandaient notre aide. Nous avons réalisé que nous n’avions pas le droit de nous arrêter. Et c’est ainsi qu’est née l’idée de cette association. »
Quelle a été l’activité de l’association fraîchement créée ? Sa présidente, Carmen Uscatu, explique: « Nos projets s’adressent notamment aux personnes atteintes de cancers et, dans ce domaine, nous avons réussi à investir jusqu’ici plus de 3 millions d’euros dans les hôpitaux publics, ce qui a triplé les possibilités de faire des greffes en Roumanie. 18 pièces stériles ont été construites, deux laboratoires de biologie moléculaire ont été modernisés, permettant de diagnostiquer en profondeur les cancers du sang. Au fil des années, nous avons également aidé un millier de patients qui nous ont demandé des informations pour une deuxième opinion médicale et certaines autres choses dont ils avaient besoin à ce moment-là. Nous travaillons avec des volontaires, qui nous aident à recueillir des fonds. Enfin, une de nos réussites importantes concerne une décision gouvernementale récemment adoptée, par laquelle un sous-programme a été créé, permettant de rembourser les analyses nécessaires pour diagnostiquer un cancer. Tout cela, nous l’avons réalisé au début. Entre temps, nous avons réussi à recueillir près de 4 millions d’euros, grâce auxquels le système médical de Roumanie a été modernisé, du moins pour ce qui est du dépistage et du traitement du cancer. »
Ensuite, une plate-forme en ligne de collecte de fonds a été créée, appelée « la Bourse du bonheur » – un nom reposant sur la conviction que lorsqu’on fait du bien ou que l’on offre quelque chose aux autres, on est heureux. Tout donateur, toute personne intéressée peut accéder à cette plate-forme pour voir à quoi sert l’argent et nous soutenir si nos projets les intéressent — ont précisé nos invitées.
Carmen Uscatu, présidente de l’Association « Offre la vie » : «Nous avons créé cette plate-forme « La Bourse du bonheur », en pensant que ceux qui offrent de l’argent, ne font, en fait, qu’investir. Lorsqu’ils se proposent de soutenir une cause, les donateurs doivent savoir comment leur argent a été utilisé. Après avoir offert une certaine somme pour une chose, ils doivent savoir que cette chose-là a été réalisée. Nous avons créé ce site transparent pour que les gens puissent y retrouver leur donation, le projet qu’ils ont choisi de soutenir et les résultats à long terme que nous espérons obtenir. Ce n’est pas toujours facile. Des fois, nous réussissons, d’autres fois, ça dure, mais je pense que cela nous a prouvé, à chaque fois, qu’avec de la persévérance, on peut changer les choses en Roumanie. »
Et puisqu’une association de ce genre ne saurait survivre sans volontaires, « Offre la vie » a réuni autours d’elle des personnes qui s’occupent du site, qui ont mis sur pied une base de données et qui soutiennent les patients gratuitement.
Oana Gheorghiu, vice-présidente de l’Association précise : « Il y a un grand nombre d’ONGs et c’est là une bonne chose. Peu à peu, les gens apprendront et comprendront que plus on s’implique dans des projets pour la communauté, plus les résultats de notre implication reviennent vers nous. Plus on aide le système de santé, plus c’est mieux pour nous tous et pour nos enfants, à l’avenir. Je pense que le moment est venu de dépasser l’individualisme et de comprendre que nous sommes les victimes de notre attitude. Tant que l’on ne s’implique pas, il n’y a pas de résultat. Je pense que chacun peut, au moins une fois par an, faire un geste de solidarité, défendre une cause, s’investir dans une action. »
La leçon que l’Association « Offre la vie » nous enseigne c’est que le bénévolat est très important et que celui des compagnies est encore plus important que le bénévolat des personnes. Car, si toutes les compagnies choisissaient de sponsoriser un certain projet et que cet argent soit dirigé vers la santé, l’éducation et l’environnement, notre vie à tous serait meilleure. (Trad. : Dominique)