En joli train
Forte d’une expérience solide dans la fabrication de matériel ferroviaire roulant la ville de Craiova revient en force sur le devant de la scène industrielle avec le projet Hyperion: la première rame automotrice électrique fabriquée en Roumanie, depuis 1990.
România Internațional, 17.04.2014, 14:22
Forte d’une expérience solide dans la fabrication de matériel ferroviaire roulant la ville de Craiova revient en force sur le devant de la scène industrielle avec le projet Hyperion: la première rame automotrice électrique fabriquée en Roumanie, depuis 1990.
En 2009, une société privée, à capital roumain, basée à Craiova démarrait le projet Hyperion, un train électrique dotée de moteurs asynchrones, hautement performants. Investissement total: 10 millions d’euros, le prix de vente étant estimé à près de 5 millions d’euros. La partie conception a été co-financée par des fonds européens, Softronic ayant par la suite supporté lensemble des coûts de fabrication. Et les efforts semblent avoir porté leurs fruits.
Radu Zlatian, un des consultants de la compagnie explique:« Le train Hyperion est le plus moderne d’Europe, il a été conçu entre 2009 et 2010 suivant les dernières exigences techniques et les réglementations les plus récentes ».
Hyperion inclut les meilleurs composants fabriqués par les sociétés européennes les plus importantes du secteur. La rame automotrice électrique fabriquée à Craiova est dotée d’équipements très modernes – Wifi, éclairage en fonction de la lumière naturelle, conduite simplifiée, système vidéo pour la communication avec les passagers. Et ce n’est pas tout, explique encore Radu Zlatian : « Ce train à quatre voitures consomme trois fois moins dénergie qu’un train classique transportant le même nombre de passagers, soit 180. La traction ferroviaire électrique comporte des avantages économiques et du point de vue de la préservation de l’environnement ».
Hyperion doit assurer la liaison Motru-Craiova-Bucarest, soit environ 330 kilomètres. Sil peut atteindre 160 km/h, la vitesse de croisière sera celle permise par le réseau sur ce trajet, il y a des tronçons où le train pourra aller à 120 km/h, dautres où il ne pourra dépasser 30 km/h. Hyperion ne se distinguera donc pas vraiment, côté vitesse de croisière, des locomotives et voitures neuves ou modernisées de CFR Călători, la branche voyageurs de la compagnie nationale des chemins de fer, l’infrastructure ferroviaire du pays ne permettant pas de dépasser 140 km/h sur les voies.
En effet, selon un communiqué CFR Infrastructură, la branche infrastructures des chemins de fer nationaux « le réseau ferroviaire roumain (qui sétend sur 19.977,11 kilomètres) est confronté non seulement à un sous- mais aussi à des vols et destructions d’éléments d’infrastructures. (…) Ceci étant, plusieurs projets de modernisation visant à accroître la vitesse de croisière des trains sont en déroulement ou en train d’être préparés ou lancés ».
Même en l’absence d’une infrastructure adéquate, selon Radu Zlatian : « La vitesse maximale d’un véhicule est assurée par le constructeur justement pour aboutir à des accélérations et des décélérations très rapides, de sorte que les arrêts et les départs aient lieu dans les meilleures conditions ».
Radu Zlatian déplore cependant qu« en Roumanie, comme dans dautres pays moins développés que les pays de lOuest, le transport ferroviaire ne cesse de régresser, le nombre de voyageurs et la quantité de marchandises transportés par voie ferrée diminuant d’une année à l’autre. Le problème, c’est que le transport ferroviaire a besoin du soutien de l’Etat, car l’infrastructure coûte très, très cher ».
Quoi quil en soit, la compagnie de Craiova a déjà lancé la production d’une deuxième rame du même type quHyperion, dont la mise en service est prévue à la fin de lannée.