Smart classroom – la classe numérique
România Internațional, 04.09.2014, 13:00
Les élèves du lycée pédagogique « Carmen Sylva » de Timişoara, dans l’ouest de la Roumanie, et ceux du collège « Costache Negruzzi » de Iaşi, dans l’est, disposent d’équipements de dernière génération et d’un contenu numérique adapté au programme scolaire. Deux nouvelles classes numériques ont été inaugurées à la mi-février dans le cadre du programme « Smart Classroom » initié en 2013, fruit d’une collaboration entre le ministère de l’Education de Bucarest et l’entreprise Samsung Electronics Roumanie.
La première classe SMART a été ouverte en septembre dernier à l’Ecole commerciale supérieure « Nicolae Cretzulescu » de Bucarest.
Smart Classroom offre une solution d’apprentissage numérique soutenue par un disque dur et un logiciel appropriés. Le contenu numérique est adapté au programme de l’enseignement secondaire.
Les classes numériques des 3 lycées mentionnés ont été dotées chacune de 31 tablettes de dernière génération, d’un Smart TV et de deux ordinateurs portables. Le tableau noir classique a été remplacé par un tableau blanc interactif. Paul Balogh et Cristian Dinu sont les représentants de la compagnie Readforward, qui a réalisé le logiciel ayant rendu possible l’usage du numérique dans l’enseignement de Roumanie.
Paul Balogh nous explique ce qu’est le projet LearnForward. «LearnForward est actuellement le plus important projet de notre société. C’est, en fait, une plate-forme d’utilisation des manuels numériques en classe. Il ne s’agit pas de remplacer le professeur par une tablette, mais d’utiliser les tablettes, les ordinateurs et tout l’équipement électronique dont les classes sont dotées pour apporter quelque chose de plus au processus d’apprentissage. Nous avons mis sur pied un site comportant des comptes d’utilisateurs pour les enseignants et les élèves. Plusieurs manuels numériques sont accessibles à chaque utilisateur. Toute personne qui dispose d’un ordinateur, d’une tablette ou d’un portable connectés à Internet ainsi que d’un navigateur est techniquement prête pour utiliser cette plate-forme. Ce système a également un autre avantage — le plus grand, à notre avis : il est extrêmement simple. Notre expérience des compétitions internationales nous a appris que ces systèmes tendent à devenir extrêmement compliqués, parce qu’ils sont conçus par des spécialistes en informatique. Or, ces gens-là raffolent de boutons, de choses cachées, c’est une sorte de « défilé de l’intelligence ». C’est magnifique, je n’ai rien contre, pourtant c’est encore plus magnifique si l’on arrive à cacher cette complexité sous des boutons très simples. Nous ne pensons pas que les professeurs doivent passer leur doctorat en informatique pour utiliser ces services en ligne. Si un prof est capable d’utiliser Facebook, il peut se débrouiller aussi — et cela du premier coup — pour utiliser notre plate-forme. »
Comment rendre accessible — du point de vue financier aussi — ce logiciel, tellement simple ? Cristian Dinu : « Nous avons réussi ce que personne n’a pu faire jusqu’ici : nous avons conçu une plate-forme accessible depuis tout dispositif quelle que soit la dimension de son écran. On a uniquement besoin d’un navigateur et du même programme permettant l’accès à Internet. Du point de vue technique, nous avons réussi une performance très importante : l’accessibilité totale. Tout entant et tout professeur peuvent utiliser cette plate-forme sans aucune difficulté technique. Les dispositifs les moins chers assurent l’accès au logiciel que nous avons réalisé. »
Aux dires de Paul Balogh, les professeurs n’ont pas à craindre l’école numérique: « La plupart des enseignants se disent réticents devant la progression des techniques de l’information, car, d’une part, ils ont peur de se voir remplacer par l’ordinateur et de l’autre, ils craignent de s’en servir devant une classe où la plupart des élèves se débrouillent mieux qu’ils ne le font. Pourtant, on a constaté avec plaisir qu’à Timisoara il y a eu une professeure autoritaire sans être tyrannique qui au bout d’une seule session d’explication, a su utiliser le logiciel toute seule. Ce n’est pas un cas singulier, puisque de tels professeurs existent aussi à Bucarest, au lycée Kretzulescu, par exemple ou encore à Iasi, mais à Timisoara, le logiciel fut adopté sur le coup ».
Dans les minutes suivantes, passons le micro à Roxana Cojocaru, professeure au Lycée pédagogique Carmen Sylva de Timisoara pour nous dire davantage sur la façon dont les enfants ont réagi une fois entrés en classe: « Ils ont été très enthousiastes, ils attendaient impatiemment le moment de voir leur salle de classe habillée de neuf ; au moment de franchir son seuil ils ont compris que leur rêve s’était enfin accompli. Mes élèves ont participé à une compétition entre neuf écoles de Timisoara au cours de laquelle les élèves étaient invités à réaliser un petit documentaire pour répondre à la question pourquoi ton école est-elle la plus smart?” et apparemment la nôtre fut la plus smart de l’Ouest du pays. Les technologies avancées nous permettent à nous, les professeurs, de mieux présenter les informations, d’avoir une meilleure communication en classe, d’économiser du temps car on ne doit plus dessiner des schémas sur le tableau. Le professeur sait à chaque moment de quoi s’occupe chacun de ses élèves et il peut intervenir dès que l’enfant en a besoin ». Cinq écoles dont deux à l’étranger se sont vu doter d’une salle de classe numérique.
Ce n’est là que le début d’une nouvelle ère des technologies, selon Cristian Dinu: « Deux des écoles sont en Bulgarie, une à Sofia et la deuxième à Plovdiv. On se félicite d’avoir réussi à créer un logiciel qui au bout d’une année d’existence a déjà franchi les frontières roumaines. Nous avons d’autres projets pilote aussi dans des pays tels le Brésil, le Mexique, les Etats-Unis via l’Inde ».
’avenir de l’école est certainement numérique. Le papier, le stylo, la craie ou le tableau finiront par se voir remplacer par des écrans pour le plus grand bonheur des élèves. Dotés d’une grande capacité de s’adapter aux défis nouveaux, les jeunes seront les premiers à opter pour l’ère du numérique. Ce sera donc à nous, les autres, de nous ouvrir vers les technologies et de faire de notre mieux pour les mettre à la disposition des enfants.
(Trad. : Ioana Stănescu, Dominique)