Le Musée roumain de la BD
Le Musée de la BD est un projet d’auteur portant la signature de l’artiste Alexandru Ciubotariu. C’est le 16 juin 2011 que ce projet mis en place par l’Institut culturel roumain de Bucarest et le Musée d’art contemporain a vu le jour grâce au soutien du réseau européen des Instituts culturels nationaux, EUNIC, du Centre belge de la BD, en partenariat avec l’Association des bédéphiles de Roumanie.
România Internațional, 02.01.2013, 13:00
Le Musée de la BD est un projet d’auteur portant la signature de l’artiste Alexandru Ciubotariu. C’est le 16 juin 2011 que ce projet mis en place par l’Institut culturel roumain de Bucarest et le Musée d’art contemporain a vu le jour grâce au soutien du réseau européen des Instituts culturels nationaux, EUNIC, du Centre belge de la BD, en partenariat avec l’Association des bédéphiles de Roumanie.
Ouvert dans un premier temps au IVe étage du Musée d’Art Contemporain de la capitale, le musée a proposé au public deux espaces d’expositions simultanées, une médiathèque, une salle de débats et une autre consacrée aux ateliers. Il a accueilli plusieurs conférences sur les différentes représentations visuelles de nature graphique (caricatures, animations, illustrations), des débats en présence de plusieurs auteurs et éditeurs, ateliers de création, lancements de livre, projections de film et concerts.
Invité au micro de RRI, Alexandru Ciubotariu nous parle de sa passion pour la BD, d’où le souhait de doter la Roumanie d’un musée permanent consacré à cet art : « J’ai suivi les cours d’un lycée d’art où l’on m’a dissuadé de lire ou de réaliser de la bande dessinée, considérée comme quelque chose de puéril et qui s’adresse exclusivement aux enfants. Pourtant, je me suis rendu compte qu’il n’en est pas ainsi. La BD s’adresse à tous les âges et à tous les goûts, dans une forme accessible à tout le monde. C’est un art qui mérite bien d’être découvert. Je tâche d’organiser des expositions, des rencontres avec les auteurs ou des ateliers, de faire des albums. Et j’espère que dans 15 ou 20 ans, elle aura sa propre place : un musée de la BD. Pour moi, c’est une période d’accumulation, car il y a encore tellement de choses à découvrir. »
Ouvert en été 2011 pour offrir aux Bucarestois et aux touristes l’occasion d’une sortie estivale mettant ensemble loisirs et culture, le musée proprement – dit a fermé ses portes le 16 octobre. Toutefois, il continue à fonctionner comme un musée itinérant, en organisant toute sorte d’événements, annoncés sur son site muzeulbd.ro . Ainsi, pour ceux d’entre vous épris de BD, la Bibliothèque Nationale de la capitale accueille-t-elle jusqu’en mars 2014 l’exposition « l’Art de la Bande dessinée ».
Un projet qui se propose de présenter au public les cent ans d’histoire de la BD roumaine à travers un documentaire qui incorpore les créations de quelque 70 dessinateurs roumains : « Notre projet fait halte aujourd’hui dans un endroit des plus propices à une métamorphose spatiale : la Bibliothèque nationale de la Roumanie. […] L’exposition que nous proposons d’étaler devant un public spécialisé mais aussi non-avisé, les facettes du 9e art, comme l’appellent les spécialiste : la bande dessinée. » – écrit Alexandru Ciubotariu sur le site du musée. « J’ai tenté d’enrichir cette exposition en présentant un peu le travail d’un auteur de bandes dessinées. Car la BD est loin d’être un art puéril — comme on me disait quand j’étais au lycée. Au contraire, c’est un travail extrêmement laborieux, depuis le scénario ou l’adaptation d’une histoire jusqu’aux connaissances d’anatomie, aux notions de narration visuelle et peut-être même de quelques éléments d’imprimerie, qui influencent l’art de l’illustration. L’exposition vous fait découvrir tous ces aspects et ce laboratoire réalisé par une seule personne pour créer un livre de bandes dessinées, qui peut constituer une surprise pour le public avisé ou moins avisé. »
Au fil des années, la BD roumaine a traversé différentes étapes. Au début, elle a fait rire, ensuite, elle a embrassé le militantisme éducatif et culturel pour finir par servir au militantisme idéologique et doctrinaire communiste avant de regagner son indépendance et la liberté d’expression dans les années ’90. A l’heure où l’on parle, en Roumanie, il n’y a qu’une seule publication professionnelle consacrée à la bande dessinée, à savoir la revue « Harap Alb continue ».
« Nous souhaitons retracer l’évolution de notre super-héros de conte de fées dans l’imagination des artistes pendant plus d’un siècle d’histoire » — écrivent les initiateurs dans la présentation de la revue. « Harap Alb ne cède en rien aux super-héros américains. Seulement, il est resté trop longtemps endormi. Il faut qu’il se réveille. « Harap Alb » continue, il se réinvente, il vit dans le présent, illustré dans le style des BD Marvel/DC Comics. Une tentative d’éveiller au sein des générations actuelles le sens de l’aventure présent dans les contes roumains. »
La revue en est arrivée à son 8ème numéro et recense déjà 70 milles fans. Elle paraît tous les deux mois et comporte 40 pages en couleurs. En plus, grâce à une application androïde, les possesseurs de smart-phones peuvent télécharger gratuitement le premier numéro de la revue. Les réalisateurs de cette publication souhaiteront lancer d’autres titres aussi bien sur le marché roumain qu’à l’étranger. (trad.: Ioana Stăncescu, Dominique)