Plus Roumains que les Roumains?
Un grand nombre d’étrangers vivent actuellement en Roumanie — des hommes d’affaires, pour la plupart, mais aussi des professeurs, des jeunes qui viennent y faire leurs études ou des représentants de différentes ONGs. Des fois, à la fin de leur mandat à la tête d’une multinationale ou leurs études terminées, ils décident de s’établir en Roumanie. Certains d’entre eux figurent dans le livre «Plus Roumains que les Roumains? Pourquoi les étrangers tombent amoureux de la Roumanie », publié cette année sous la coordination de Sandra Pralong — politologue et activiste civique très connue. Dans son livre, elle invite 45 étrangers – plus ou moins connus du public roumain — à raconter comment ils sont arrivés en Roumanie et pourquoi ils s’y sont établis.
Iuliana Sima Anghel, 12.12.2013, 15:26
Un grand nombre d’étrangers vivent actuellement en Roumanie — des hommes d’affaires, pour la plupart, mais aussi des professeurs, des jeunes qui viennent y faire leurs études ou des représentants de différentes ONGs. Des fois, à la fin de leur mandat à la tête d’une multinationale ou leurs études terminées, ils décident de s’établir en Roumanie. Certains d’entre eux figurent dans le livre «Plus Roumains que les Roumains? Pourquoi les étrangers tombent amoureux de la Roumanie », publié cette année sous la coordination de Sandra Pralong — politologue et activiste civique très connue. Dans son livre, elle invite 45 étrangers – plus ou moins connus du public roumain — à raconter comment ils sont arrivés en Roumanie et pourquoi ils s’y sont établis.
Le fondateur du SMUR roumain, Raed Arafat, Peter Hurley, un Irlandais amoureux du Maramureş et Leslie Hawke, arrivée comme bénévole de l’organisation américaine Peace Corps in Romania figurent, entre autres, parmi les héros de ce livre pas comme les autres.
Comment l’idée d’un tel recueil de témoignages est-elle née ? Sandra Pralong affirme avoir souhaité continuer en quelque sorte son livre « Pourquoi je suis revenue en Roumanie » publié en 2010. 40 personnalités — ayant choisi l’exil pendant les années du communisme ou fait une carrière à l’étranger — y racontent pourquoi ils ont choisi de rentrer dans leur pays d’origine.
De l’avis de l’auteure, de telles initiatives nous aideraient à voir ce que la Roumanie et les Roumains ont de meilleur : « Ce sont des gens qui ont choisi la Roumanie. Et puisqu’ils l’ont choisie, ça veut dire qu’ils l’aiment — pour le meilleur et pour le pire. L’idée m’a plu de mettre ainsi un miroir devant nous, pour nous y regarder et nous y voir plus beaux et plus véridiques que nous ne nous voyons tous les jours dans l’espace public. »
La plupart de ceux qui racontent leur expérience dans ce livre proviennent d’Europe – Royaume Uni, Italie, France, Suisse, Pays-Bas, Allemagne, Belgique, Grèce ou Russie — mais aussi d’Amérique du Nord, d’Asie, d’Afrique ou d’Australie. Le choix des invités a été purement subjectif – explique Sandra Pralong: « J’ai commencé par ceux que je connaissais et je les ai priés de me recommander, chacun, 2 ou 3 autres personnes. A un moment donné, j’ai voulu voir s’il y avait un équilibre entre les nationalités. Eh bien, il est arrivé, tout naturellement, qu’ils soient assez différents les uns des autres pour constituer un échantillon représentatif : 18 nationalités de 5 continents, hommes et femmes. »
Qu’est-ce qu’ils apprécient, chez les Roumains ? Leur générosité, leur hospitalité, le monde des villages ou les traditions… Evidemment, les critiques ne manquent pas, mais elles sont constructives. Ils parlent, par exemple, entre autres, de la crainte des Roumains d’assumer la responsabilité professionnelle à tous les niveaux.
Un des 45 amoureux de la Roumanie est Roberto Musneci, vice-président de la Chambre de commerce italienne pour la Roumanie et vice-président fondateur de l’Institut Aspen de Bucarest. En 2002, il était transféré de Londres à Bucarest, à la tête d’une multinationale importante. Au bout de plusieurs années passées ici, on lui a proposé un poste dans un autre pays ; il l’a refusé, préférant rester à Bucarest et créer sa propre entreprise. Pourquoi est-il resté ? Roberto Musneci avoue ne pas avoir encore trouvé la réponse exacte. « Je pense que les éléments qui y ont contribué sont d’ordre plutôt instinctuel que rationnel. Un élément essentiel a été le fait qu’à l’époque — soit dans les années 2006, 2007, 2008 — en Roumanie les choses bougeaient: la vie sociale, le monde des affaires… Le sentiment que ça bouge a été pour moi comme un aimant — et je n’étais pas le seul à ressentir sa forte attraction. Ensuite il y a eu, bien sûr, des opportunités professionnelles très intéressantes. En tant qu’Italien, une certaine affinité avec la manière de penser des Roumains a également joué un rôle important. »
Entre les expériences des personnages bien réels du livre « Plus Roumains que les Roumains? Pourquoi les étrangers tombent amoureux de la Roumanie » et son auteure, Sandra Pralong il existe de nombreuses similitudes. La vie de la coordinatrice de ce volume est une histoire à succès — l’exemple d’une Roumaine qui a réussi à faire une belle carrière à l’étranger et qui a décidé de revenir en Roumanie pour aider à reconstruire la société roumaine après le demi-siècle de communisme. Son nom est lié à toute une série d’initiatives civiques et éducatives très connues dans ce pays : « D’une part, je suis Roumaine à 110%, de l’autre, ayant vécu si longtemps à l’étranger, j’ai eu l’occasion d’acquérir d’autres réactions. Je me suis reconnue le mieux dans le « cri » de certains des protagonistes de ce livre quant au besoin de respecter le pays. Je pense que c’est la chose la plus douloureuse pour moi. Quand j’entends quelqu’un dénigrer la Roumanie, c’est comme si c’était moi-même que l’on dénigrait. »
Et puisque beaucoup d’étrangers, dont l’architecte français Paul Gottereau ou le sculpteur allemand Martin Stöhr ont eu une précieuse contribution à la modernisation de la Roumanie sous le règne de Carol Ier, dans le livre dont nous avons parlé on découvre aussi de brefs portraits d’Européens ayant aidé le souverain à transformer le pays. Ces portraits sont esquissés par Sandra Gătejeanu-Gheorghe, chef du Protocole à la Maison royale roumaine. (Trad. : Dominique)