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Limes dacicus – les frontières de la Dacie


Limes dacicus – les frontières de la Dacie
Limes dacicus – les frontières de la Dacie

, 31.07.2023, 10:48

Les frontières physiques ont depuis toujours été érigées pour
protéger, en prenant souvent pour alliées les barrières que la nature avait soulevé
devant celui d’en face. La plus ancienne frontière conservée dans l’espace
roumain est ce que les archéologues et les historiens appellent le « limes
dacicus ». Longue de près de mille kilomètres, située dans la partie nord
de la Transylvanie d’aujourd’hui, c’est la frontière que Rome avait bâtie pour protéger
la Dacie fraîchement conquise. Une frontière qui a traversé deux mille ans d’histoire.


L’historien et archéologue Ovidiu Țentea du Musée National d’Histoire explique : « Limes dacicus représente cette frontière censée
protéger la Dacie romaine, conquise par Trajan, en 106 de notre ère et qui
restera dans l’escarcelle de Rome durant 160 ans. Limes dacicus délimitait les
frontières physiques et administratives de cette province romaine. Des traces
de la frontière physique ont survécu jusqu’à nos jours. Une frontière qui suit
un tracé complexe, et il s’agit probablement de la plus longue frontière de ce
type de tout l’empire romain. En même temps, les Romains ne pensaient pas que
leur empire pouvait avoir une limite. Le limes était donc perçu plutôt une limite
administrative, une limite provisoire, avant de nouvelles conquêtes. Il
matérialisait les accords, des accords qu’il fallait bien les transposer sur le
terrain, en cette frontière. On le fait de nos jours aussi. Une bande de
terrain vierge sépare les territoires des Etats. »







Prenons
maintenant la carte de la Roumanie actuelle pour suivre avec notre guide, l’historien
et archéologue Ovidiu Țentea, le tracé de cette frontière romaine. Ovidiu
Tentea : « Nous remarquons l’existence
de deux lignes de défense, qui ont chacune eu leur rôle lors des périodes
différentes. A l’intérieur de la frontière romaine, l’on retrouve la région des
mines aurifères des monts Apuseni. Sur le terrain, on retrouve les castres
romains d’Apulum (la ville actuelle d’Alba Iulia) et de Potaissa (la ville
actuelle de Turda), qui seront toutefois érigés un peu plus tard. La frontière
devait ensuite se poursuivre un peu plus à l’ouest, traversant les départements
actuels de Cluj et de Salaj, dans la région Porții Meseșene. On suit ensuite son
tracé vers l’Est, on traverse les montagnes, le défilé Rucăr-Bran, pour arriver
sur le territoire des départements actuels Argeș et Teleorman, rejoindre
ensuite le Danube. L’on retrouve ici le limes transalutanus ».









Mais au
fond, comment marquaient les Romains cette frontière sur le terrain ? Ovidiu
Țentea : « Dans l’Antiquité,
les frontières étaient plutôt des routes à caractère militaire, parcourues par
les troupes. Il y avait parfois une sorte de matérialisation de la frontière
sur le terrain, mais parfois aussi cette frontière pouvait ne pas être
saisissable. Dans le Banat, l’on a retrouvé deux de ces routes antiques de
frontière. Au départ, elles n’étaient pas fortifiées. Puis, au temps des empereurs
Trajan et Hadrien, deux lignes de fortifications sont érigées au long de ces
routes. A la fin du 2e siècle, la frontière se déplace, et l’on perd
quelque peu ses traces. Mais la partie la plus spectaculaire de cette frontière
est celle qui est située dans le nord-ouest de la Transylvanie, qui traverse
les départements de Cluj, Sălaj, et Bistrița, où l’on retrouve encore des ruines des tours de garde, des réseaux de
routes, le réseau des tours de défense, des fortifications censées abriter les
troupes. Il s’agissait d’un système de défense complexe, et qui a été bien
documenté ».









Le
limes dacicus était certes une frontière, mais une frontière dès le départ
provisoire, car l’empire romain avait pour vocation de repousser sans fin ses
limites. Ovidiu Țentea : « En
suivant la frontière vers le nord-est, puis vers l’Est, les traces se font
discrètes. L’on suppose que la frontière suivait par l’intérieur le contour des
Carpates, frontière naturelle, se limitant à fermer, à contrôler le passage des
ceux qui traversaient les défilés. Au début de la conquête romaine de la Dacie,
les troupes devaient être présentes en nombre. C’était pendant la première
moitié du 2e siècle et jusqu’à la crise dans laquelle a été plongée
l’empire romain lors des guerres marcomanes. Pendant cette période, il est
probable à ce que les troupes romaines présentes en cette province eussent
diminuer. Il s’agissait d’une période marquée par les troubles, l’empire se voyant
secoué de toutes parts. Mais la diminution des effectifs militaire a dû se
poursuivre même après la fin des guerres marcomanes, s’agissant d’une tendance
de fond, présente dans tout l’empire romain. Au début du 2e siècle aura
lieu la première réorganisation de cette province conquise de Dacie. L’on se
trouve durant le règne de Trajan. Il s’agissait d’organiser militairement la
province. Mais c’est l’empereur Hadrian qui procédera à l’organisation administrative
de la province en plusieurs entités : Dacia Superior, Dacia Inferieur et, plus
tard, Dacia Porolisensis. La Dacie d’avant la conquête romaine se voit donc
séparée en trois provinces distinctes, ayant chacune à leur tête un gouverneur.
Enfin, une nouvelle et dernière réorganisation de cette province aura lieu lors
du règne de Marc Aurèle. »







Limes
dacicus a été la première frontière connue ayant traversée l’espace roumain. Les
traces qui sont parvenues jusqu’à nos jours font aujourd’hui partie du
patrimoine historique et archéologique de l’humanité. (Trad. Ionut Jugureanu)

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