Les Roumains de l’extérieur de la Roumanie dans la Grande Guerre
Même si la Roumanie est entrée en guerre en 1916, après deux années de neutralité, les pertes en vies humaines et les dégâts ont été significatifs. Même si larmée roumaine na lutté dans la première guerre mondiale que deux ans, les soldats roumains comptent pour 6% des pertes militaire totales de lEntente, alors que ceux des Etats-Unis par exemple ne comptent que pour 1% du total, après une participation aux combats de seulement une année. En chiffres nets, la Roumanie a perdu un demi-million de soldats et plusieurs centaines de milliers de civils suite à lépidémie de typhus exanthématique. A cela vient sajouter la perte du trésor national, envoyé en Russie en 1916, doù il ne fut jamais restitué.
Mais les Roumains qui habitaient au delà des frontières de la Roumanie ont combattu pendant quatre ans dans la Première Guerre mondiale. Ressortissants de lAutriche-Hongrie, de la Russie et des autres pays balkaniques, ces Roumains se sont retrouvés là où le devoir envers les pays où ils vivaient les a appelés. Les Roumains des régions historiques de Transylvanie, du Banat et de Bucovine, soit des territoires appartenant à lépoque à lAutriche-Hongrie, ont combattu dès le début sur le front de la plus grande conflagration que lHumanité eut connue jusqualors. Des centaines de milliers de tels Roumains allaient perdre leur vie ou tomber prisonniers. Les Roumains de Bessarabie, territoire roumain appartenant à lépoque à lEmpire des Tsars, ont lutté contre les armées des Puissances centrales dans larmée impériale russe. Enfin les Roumains dAlbanie, de Grèce, de Bulgarie et de Yougoslavie ont également participé à la Guerre de 1914 – 1918.
Mais les Roumains nont pas été les seuls à sêtre confrontés à la situation de lutter sur plusieurs fronts, parfois même contre leurs propres convictions. Les nationalités de lAutriche-Hongrie ont choisi la loyauté envers leur pays et leur Empereur. Si à la fin de la guerre, le fait que le sens de lhistoire a suivi une autre direction que celle quils simaginaient au début, cest à cause du changement des opinions et de lécroulement des anciennes valeurs.
Steliu Lambru, 29.08.2016, 13:10
Même si la Roumanie est entrée en guerre en 1916, après deux années de neutralité, les pertes en vies humaines et les dégâts ont été significatifs. Même si larmée roumaine na lutté dans la première guerre mondiale que deux ans, les soldats roumains comptent pour 6% des pertes militaire totales de lEntente, alors que ceux des Etats-Unis par exemple ne comptent que pour 1% du total, après une participation aux combats de seulement une année. En chiffres nets, la Roumanie a perdu un demi-million de soldats et plusieurs centaines de milliers de civils suite à lépidémie de typhus exanthématique. A cela vient sajouter la perte du trésor national, envoyé en Russie en 1916, doù il ne fut jamais restitué.
Mais les Roumains qui habitaient au delà des frontières de la Roumanie ont combattu pendant quatre ans dans la Première Guerre mondiale. Ressortissants de lAutriche-Hongrie, de la Russie et des autres pays balkaniques, ces Roumains se sont retrouvés là où le devoir envers les pays où ils vivaient les a appelés. Les Roumains des régions historiques de Transylvanie, du Banat et de Bucovine, soit des territoires appartenant à lépoque à lAutriche-Hongrie, ont combattu dès le début sur le front de la plus grande conflagration que lHumanité eut connue jusqualors. Des centaines de milliers de tels Roumains allaient perdre leur vie ou tomber prisonniers. Les Roumains de Bessarabie, territoire roumain appartenant à lépoque à lEmpire des Tsars, ont lutté contre les armées des Puissances centrales dans larmée impériale russe. Enfin les Roumains dAlbanie, de Grèce, de Bulgarie et de Yougoslavie ont également participé à la Guerre de 1914 – 1918.
Mais les Roumains nont pas été les seuls à sêtre confrontés à la situation de lutter sur plusieurs fronts, parfois même contre leurs propres convictions. Les nationalités de lAutriche-Hongrie ont choisi la loyauté envers leur pays et leur Empereur. Si à la fin de la guerre, le fait que le sens de lhistoire a suivi une autre direction que celle quils simaginaient au début, cest à cause du changement des opinions et de lécroulement des anciennes valeurs.
Lhistorien Ion Bulei est davis que les Roumains ont bénéficié dune situation un peu plus favorable : « Nous les Roumains, nous avions un Etat, ce que les Slovaques, les Tchèques et les Polonais navaient pas. Nous comptions, aux côtés des Serbes, parmi ces peuples heureux davoir un noyau, autour duquel il était plus facile de coaguler un Etat plus grand. Ce fut un avantage important que les Roumains ont eu, même si nous étions placés entre les Empires de lépoque : celui des tsars, des Habsbourg et lempire allemand. Les Roumains nétaient pas les seuls à se retrouver dans une situation spéciale, dautres se trouvaient dans une situation encore plus compliquée. Le nationalisme qui domine le 19e siècle, si virulent au début du 20e, sest manifesté en force durant la Première Guerre mondiale. Il se manifeste parmi tout cet amalgame de peuples, chacun dentre eux cherchant son propre chemin par le biais du nationalisme. Et les Roumains sétaient également inscrits dans cette quête dun Etat plus grand que celui quils possédaient à lépoque. »
Le nationalisme a certainement constitué la motivation la plus importante pour lacharnement avec lequel ont été menés les combats de la Grande Guerre. Il a éveillé les sentiments de fraternité entre les locuteurs de la même langue, qui se trouvaient dans des camps opposés. Et les grands dilemmes sont intervenus justement lorsque les combattants avaient à choisir entre le sentiment du devoir et de lhonneur et les croyances personnelles. Dans la littérature roumaine, Liviu Rebreanu est lauteur dun roman émouvant : « La forêt des pendus », où les doutes, les révoltes, les confusions et les convictions du héros principal, Apostol Bologa, officier dorigine roumaine dans larmée austro-hongroise, se confrontaient à celles des autres. Lincertitude, le désir sévader de la folie de la guerre, lespoir en un monde meilleur appartiennent bien à Apostol Bologa et à tous ceux qui voient une fin apocalyptique de la guerre. A la fin de la première conflagration mondiale, tout a changé. Les Roumains qui avaient combattu dans des camps opposés se sont retrouvés au sein de la Grande Roumanie. En Transylvanie, au Banat et en Bucovine, les gardes nationales ont été formées de militaires roumains rentrés du front. Ce furent eux qui ont défendu les localités et rendu possible la Grande Assemblée Nationale dAlba Iulia qui a proclamé lUnion avec la Roumanie.
Lhistorien Liviu Maior, auteur dun volume sur lhistoire des Roumains sujets dautres pays à avoir combattu dans la Grande Guerre, a affirmé quhormis les gagnants et les perdants, une guerre fait aussi un changement de perceptions et laisse derrière elle des traces irréparables : « Le début de la Grande Guerre prouve combien imprévue et combien imprédictible peut savérer une guerre qui a allait avoir des conséquences dramatiques sur lhumanité. Ce fut une guerre terrible. 77 mille Roumains habitant à lextérieur du Royaume de Roumanie ont péri aux champs dhonneur. Dautres ont souffert toute sorte de maladies et de malheurs que la guerre engendre. Tout a commencé dans les camps de prisonniers de guerre. Cest là qua eu lieu la radicalisation des anciens soldats et officiers et cela non seulement dans le cas des Roumains. La Transylvanie a accueilli des camps de prisonniers italiens et serbes. A Arad, par exemple, pas moins de 4 mille prisonniers serbes sont morts dans des conditions terrifiantes. Pour leur part, les Italiens étaient utilisés pour la construction des routes. »
Après 1918, les nations ont formé leurs propres Etats et leurs habitants sont redevenus citoyens. Les Roumains qui avaient combattu des deux côtés de la barricade entre 1914 et 1918 ont été réunis dans la cadre de la Grande Roumanie, un projet national conforme aux tendances européennes de son époque. (Trad. Alex Diaconescu)