Le 20 février, journée de l’émancipation des Roms en Roumanie
Depuis 2011, le 20 février
est en Roumanie la Journée de l’abolition de l’esclavage des Roms. C’est en
effet à cette date, en 1856 qu’une loi vient clore le processus mettant fin à l’esclavage.
Les traces les plus anciennes attestant de l’existence d’esclaves sur les
territoires roumains remontent au 14eme siècle, soit cinq siècles plus tôt.
Radio România, 20.02.2023, 11:03
Depuis 2011, le 20 février
est en Roumanie la Journée de l’abolition de l’esclavage des Roms. C’est en
effet à cette date, en 1856 qu’une loi vient clore le processus mettant fin à l’esclavage.
Les traces les plus anciennes attestant de l’existence d’esclaves sur les
territoires roumains remontent au 14eme siècle, soit cinq siècles plus tôt.
500 ans d’esclavage pendant
lesquels les roms, femmes, enfants et hommes étaient considérés comme des biens
matériels que les seigneurs, les églises, les monastères, et l’Etat pouvaient
acheter, vendre ou léguer en héritage. Leurs propriétaires séparaient sans
remords parents et enfants. Et c’est sans remords aussi qu’ils exploitaient,
violentaient et abusaient de leurs corps et de leurs esprits. Ce crime de masse
a été rendu possible par la déshumanisation de la population rom.
Cette partie de l’histoire
reste aujourd’hui encore largement invisibilisée. Tout comme sont invisibilisés
les liens entre l’esclavage et les stigmates hérités de cette période dont
souffrent toujours les roms. En effet, 167 ans après l’abolition, la minorité
rom, numériquement la plus importante de Roumanie, continue à être poursuivie
par un racisme systémique engendrant des discriminations multiples.
Ionela Padure est
professeure de Rromani et de français et travaille au sein de E-romnja, une
association féministe, rom, apolitique qui lutte pour les droits des filles et
des femmes roms et dont le siège est à Bucarest. Elle a accepté de discuter
avec Clémence Lheureux des difficultés rencontrées quand on se retrouve confronté à une
histoire collective douloureuse dont le souvenir s’était perdu. Elle parle des
enjeux de la réappropriation de cette histoire pour les individus et les
communautés mais aussi pour la société roumaine actuelle.