Vacances de ski à Sinaia
Aujourd’hui nous faisons une halte à Sinaia, surnommée « La perle des Carpates », située à quelque 120 kilomètres au nord de Bucarest sur la Valée de la rivière Prahova, aux pieds des monts Bucegi. La localité s’est développée à compter de 1695, lorsque le boyard Michel Cantacuzène, une fois rentré d’un pèlerinage à Jérusalem, a décidé de construire en Valachie un monastère portant le nom du Mont Sinaï. Et c’est ainsi qu’a été bâti le monastère de Sinaia, autour duquel est peu à peu apparue la localité homonyme. Les photos d’époque de Sinaia illustrent le fait que dès le début du siècle dernier, la localité accueillait des compétitions de bobsleigh et de ski. Actuellement, Sinaia dispose de l’un des plus vastes domaines skiables de Roumanie, qui compte une vingtaine de km de pistes. Mais le principal avantage de Sinaia est l’importante différence de niveau entre le départ et l’arrivée. En fait, c’est l’unique station de sports d’hiver de Roumanie avec plus de mille mètres d’altitude entre le sommet et la base du domaine. Les pistes ont tous les niveaux de difficulté qui existent et l’accès au plateau de Bucegi, à 2000 mètres d’altitude, se fait via des télécabines et autres remontées mécaniques, tandis que les pistes situées de l’autre versant de la montagne disposent de télésièges et de téléskis.
Ana-Maria Cononovici, 10.02.2021, 13:26
Aujourd’hui nous faisons une halte à Sinaia, surnommée « La perle des Carpates », située à quelque 120 kilomètres au nord de Bucarest sur la Valée de la rivière Prahova, aux pieds des monts Bucegi. La localité s’est développée à compter de 1695, lorsque le boyard Michel Cantacuzène, une fois rentré d’un pèlerinage à Jérusalem, a décidé de construire en Valachie un monastère portant le nom du Mont Sinaï. Et c’est ainsi qu’a été bâti le monastère de Sinaia, autour duquel est peu à peu apparue la localité homonyme. Les photos d’époque de Sinaia illustrent le fait que dès le début du siècle dernier, la localité accueillait des compétitions de bobsleigh et de ski. Actuellement, Sinaia dispose de l’un des plus vastes domaines skiables de Roumanie, qui compte une vingtaine de km de pistes. Mais le principal avantage de Sinaia est l’importante différence de niveau entre le départ et l’arrivée. En fait, c’est l’unique station de sports d’hiver de Roumanie avec plus de mille mètres d’altitude entre le sommet et la base du domaine. Les pistes ont tous les niveaux de difficulté qui existent et l’accès au plateau de Bucegi, à 2000 mètres d’altitude, se fait via des télécabines et autres remontées mécaniques, tandis que les pistes situées de l’autre versant de la montagne disposent de télésièges et de téléskis.
Bref, pour accéder au domaine skiable de Sinaia il y a plusieurs variantes en fonction des moyens proposés par deux opérateurs de transport par câble différents : l’un est une société privée spécialisée et l’autre est la compagnie locale de transport urbain. Vous pouvez donc emprunter la télécabine dont la station de départ se trouve en plein centre de la localité et l’utiliser pour monter jusqu’à une station intermédiaire à 1400 mètres d’altitude. De là, empruntez soit une autre télécabine soit un télésiège de la même société. Sachez que le télésiège est entièrement ouvert et qu’un voyage est assez long, donc prévoyez des vêtements chauds. Avec le même pass, vous pouvez utiliser aussi un télésiège qui dessert les pistes se trouvant sur l’autre versant de la montagne.
Mais vous pouvez également utiliser le réseau de la société de transport municipal de Sinaia et ses remontées mécaniques. Leur point de départ est à 1000 mètres d’altitude, aux pieds des montagnes, dans un endroit avec plusieurs parkings. De là, des télécabines à huit places mènent au même point intermédiaire situé à 1400 mètres d’altitude, d’où se relaie une autre télécabine qui arrive au sommet du massif, appelé Furnica, à un peu plus de 2000 m d’altitude. Avec le même pass, vous pouvez utiliser un téléski et un télésiège moderne sur le versant opposé. Sachez que si vous voulez prendre les différentes remontées il vous faut des pass différents. Petit conseil malin : s’il y a trop de skieurs sur le domaine, et les temps d’attente sont trop élevés, il vaut mieux acheter des cartes à points aux deux opérateurs et varier les remontées en choisissant la file d’attente la plus courte.
Une fois arrivées au sommet de la montagne, il faut bien évidemment descendre en fonction des capacités de tout un chacun. Vous pouvez donc skier sur les pistes de Valea Dorului et Valea Soarelui, situées sur l’autre versant du sommet et remonter à l’aide de deux télésièges et d’un téléski. Il s’agit notamment de pistes à degré de difficulté facile, voire intermédiaire, des pistes bleues et rouges, situées dans l’étage alpin de la montagne. Vous pouvez aussi descendre vers Sinaia et emprunter la piste « Drumul de vara », une piste rouge également, mais qui dispose aussi de raccourcis avec un niveau de difficulté plus élevé et des trajets hors-piste. Sur le même versant, les skieurs chevronnés peuvent également prendre la piste de Karp, une piste noire qui a été aménagée cette année pour la première fois, à l’aide d’une dameuse spécialisée, dotée d’un treuil et capable ainsi de négocier des pistes à haut degré d’inclinaison. Du point intermédiaire, vous pouvez également descendre vers Sinaia, jusqu’à la base de la télécabine à 1000 mètres d’altitude, via ce que l’on appelle toujours la « Nouvelle Piste », bien que celle-ci ait été inaugurée il y a cinq ans déjà. C’est un trajet très beau, à travers la forêt, mais qui est ouvert uniquement si la couche de neige est assez importante, chose assez rare depuis quelque temps. Sachez aussi que vous pouvez monter au relais de 1400 mètres d’altitude aussi en voiture, mais souvent cette route est fermée soit à cause des conditions météorologiques (neige et verglas) soit le plus souvent à cause de l’engorgement durant la haute saison. Si les conditions sont parfaites vous pouvez skier d’un seul coup depuis le sommet de Furnica à 2000 m d’altitude et jusqu’aux pieds de la montagne pour prendre un repas dans un resto à spécifique balkanique se trouvant tout près de la station de départ de la télécabine. Enfin, les débutants et les enfants en bas âge peuvent utiliser deux petites remontées situées aux deux extrémités du domaine skiable : un petit téléski à la base et un tapis roulant sur le sommet.
Mais quelles sont les conditions actuelles à Sinaia ? Réponse avec Matei, un skieur de 23 ans qui est descendu sur toutes les pistes de ski de la Vallée de la Prahova avant de découvrir le domaine skiable de Sinaia. Un parcours type pour ceux qui découvrent la glisse dans les massifs des départements de Prahova et Brasov : « On a pu monter jusqu’à 1400 mètres d’altitude via la cabine et c’est tout. J’ai eu l’occasion de faire deux descentes et toutes les remontées ont dû être fermées à cause du vent très fort. La piste est assez bonne, mais elle est bondée. Ce qui plus est, les températures ont été assez élevées, soit 8 degrés à la base de la piste. »
D’ailleurs, c’est un des quelques inconvénients du domaine skiable de Sinaia : le fait qu’en cas d’intempéries et de tempête, toutes les remontées arrêtent de fonctionner. En plus, lorsqu’il y a d’importantes variations de température, il y a des risques d’avalanche sur certaines pistes, notamment celles qui descendent vers Sinaia. Il vaut donc mieux vous renseigner d’avance et suivre les informations publiées quotidiennement par les autorités. Pourtant, l’atout principal de Sinaia, c’est que sur le plateau du massif Bucegi, à 2000 mètres d’altitude, la saison de ski dure souvent jusqu’au mois d’avril. Et d’ailleurs, une nouvelle baisse des températures à travers le pays à la mi-février ne fait que rendre l’optimisme aux passionnés de glisse. Sachez aussi que les horaires de fonctionnement des remontées vont normalement de 8 heures à 16 heures et qu’il n’y a pas d’éclairage nocturne.
Et si les télécabines et les télésièges sont immobilisés par la météo capricieuse, vous auriez toujours de quoi vous régaler à Sinaia. Sachez que ce fut en 1875 qu’ont commencé les travaux de construction du château de Peles, véritable symbole de la ville, et c’est le site que 90% des touristes de Sinaia choisissent de visiter. C’est une destination à part, un château érigé aux instructions du roi Carol Ier, qui dans sa quête de l’inédit et de l’unicité a refusé de nombreux autres projets. Enfin, la coordination des travaux a été confiée à l’architecte allemand Johannes Schultz. Celui-ci a imaginé un chalet suisse, à deux étages, décoré à l’extérieur dans le style allemand Fachwerk. Le palais de Peles était non seulement un joyau architectural, avec une multitude de salles et salons exotiques, mais aussi une demeure high-tech pour son époque. Il disposait de sa propre centrale électrique, d’un réseau de chauffage inédit et même d’un système d’aspiration de la poussière inédit qui fonctionne de nos jours encore. Enfin, c’était de la technologie allemande. Tout près du château de Peles se trouve le Palais de Pelisor, à l’architecture en style Renaissance allemande, dont l’intérieur illustre parfaitement la Belle époque roumaine.
D’ailleurs, toute la ville de Sinaia est parsemée de très chics hôtels et villas datant du début du 20e siècle, véritables trésors de l’architecture roumaine. Voilà donc qu’après une journée de ski, vous aurez l’occasion de faire quelques trajets culturels pour découvrir pourquoi Sinaia est surnommée « la Perle des Carpates ».