Protéger l’aigle pomarin
L’aigle pomarin est une espèce de rapace diurne qui passe l’hiver dans l’est et le sud de l’Afrique et revient chaque année au même nid. Selon des études récentes, il y a environ 2000 – 2500 couples d’aigles pomarins en Roumanie, ce qui compte pour 22% du total de leur population au niveau de l’UE et pour 10% au niveau mondial. Par conséquent, les Carpates roumaines sont une des zones de nidification les plus importantes de ces oiseaux. La Roumanie propose donc un projet de conservation de l’aigle pomarin. Son objectif est de protéger et surveiller cette espèce en voie de disparition.
România Internațional, 28.05.2015, 18:59
L’aigle pomarin est une espèce de rapace diurne qui passe l’hiver dans l’est et le sud de l’Afrique et revient chaque année au même nid. Selon des études récentes, il y a environ 2000 – 2500 couples d’aigles pomarins en Roumanie, ce qui compte pour 22% du total de leur population au niveau de l’UE et pour 10% au niveau mondial. Par conséquent, les Carpates roumaines sont une des zones de nidification les plus importantes de ces oiseaux. La Roumanie propose donc un projet de conservation de l’aigle pomarin. Son objectif est de protéger et surveiller cette espèce en voie de disparition.
Davantage de détails avec Ovidiu Bufnilă, responsable de la communication au sein de la Société ornithologique roumaine: « C’est un projet que nous n’avons pas développé seuls. Le bénéficiaire principal en a été l’Agence de Protection de l’Environnement de Sibiu, que nous avons aidée aux côtés d’un autre partenaire, le Groupe Milvus. Nous avons surveillé par satellite 22 aigles pomarins. A l’heure actuelle seuls deux oiseaux portent toujours un émetteur sur le dos: ils s’appellent Arlie et Erika. Cette année nous avons même réussi à prendre des photos d’Arlie dans son nid. Un émetteur par satellite coûte 3500 euros environ et c’est justement grâce à ces dispositifs que nous avons obtenu des données importantes pour notre projet. Les informations recueillies nous ont beaucoup aidés à étudier non seulement les routes de migration des oiseaux, mais aussi l’activité des oiseaux dans leur nid, leur nourriture préférée, l’endroit où ils procurent leur nourriture, comment mieux les protéger. Et pour cause: au moment où l’homme s’approche du nid d’un rapace, l’oiseau quitte l’endroit. De même, nous avons examiné les habitats qui devraient être protégés pour que ces oiseaux puissent se nourrir. L’aigle pomarin n’attaque pas les volailles, il mange des souris dans les champs, des insectes, des sauterelles. Par conséquent, en étudiant les zones avoisinant son nid, nous avons réussi à imposer des mesures de conservation de cette espèce. Elles sont mises en œuvre non seulement en Roumanie mais figurent également au plan européen d’action pour la protection de cette espèce. Il n’est donc pas étonnant que ce projet ait été choisi. C’est un des meilleurs projets en Europe, des spécialistes de 3 institutions y ont travaillé assidûment. »
Grâce aux émetteurs dont parlait notre invité, il y a deux ans, les ornithologues ont appris que l’aigle Arlie avait commencé sa migration le 14 février, en Namibie. Il a volé d’abord jusqu’au Zimbabwe où il a passé quelques jours avant de partir vers le nord. Il a traversé des pays tels la Zambie, la Tanzanie, l’Ouganda, l’Ethiopie, l’Erythrée, l’Egypte, Israël, le Liban, la Turquie et la Bulgarie, pour arriver en Roumanie le 9 avril. Au total près de 10.000 km parcourus, pour regagner son nid des monts Fagaras, au centre de la Roumanie. A étudier les données complètes de la migration de l’aigle Arlie entre septembre 2013 et avril 2014, on découvre des chiffres impressionnants: 206 jours de voyage, 24.400 km parcourus, 17 pays sur trois continents traversés.
Notons pour terminer que le nombre le plus important de couples d’aigles pomarins est à retrouver en Transylvanie, dans l’ouest de la Roumanie et sur les versants orientaux des Carpates. Une petite population vit également dans l’est, le sud et le sud-est du pays. (Trad. Valentina Beleavski)