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Maria Tanase – « la reine du chant traditionnel roumain »

Le 25 septembre 1913, il y a donc tout juste 100 ans, venait au monde Maria Tănase, celle qui allait être surnommée par ses contemporains « loiseau lyre » ou encore « la reine du chant traditionnel. Maria Tănase, qui fait ses débuts au milieu des années 1930, illustre par sa voix un genre musical en pleine expansion à lépoque : la chanson populaire. A la différence du folklore, dont les milliers de variantes sont chantées par des interprètes anonymes, la musique dite populaire reprend des chansons traditionnelles, avec de nouveaux arrangements standardisés.

Maria Tanase – « la reine du chant traditionnel roumain »
Maria Tanase – « la reine du chant traditionnel roumain »

, 04.10.2013, 13:45



Le folklore des villages et de chaque région géographique du pays devient ainsi accessible à de larges couches de la population, notamment des zones urbaines. Le besoin dun rapprochement, même indirect, avec le folklore authentique était déjà ressenti pendant lentre deux guerre, à une époque où les maisons de disques et les orchestres préféraient le jazz et les rythmes latino. Cest dans ce paysage quest apparue Maria Tănase, explique Marian Lupaşcu, ethnomusicologue à lInstitut dethnographie et de folklore « Constatin Brăiloiu », de Bucarest. « Elle est apparue à un moment où la quasi-totalité de loffre musicale proposait des titres venus de létranger. En réaction à cette « invasion », les intellectuels roumains ont soutenu la formation et lévolution de jeunes interprètes plus ou moins proches du filon traditionnel national. Maria Tănase en a été la plus connue et la plus médiatisée. Sa biographie a subi des retouches pour que Maria Tănase devienne une star et même un symbole de la Roumanie. Elle naquit en 1913, dans une famille pauvre et nombreuse qui vivait dans un faubourg de Bucarest, et mourut le 22 juin 1963. Ses dons innés exceptionnels auraient fait delle une excellente comédienne, et non pas une chanteuse. Son répertoire rassemblait de la musique populaire, des arrangements de chansons traditionnelles, mais pas de folklore authentique. »



Maria Tănase a fait ses débuts dans le chœur du Théâtre de variétés Cărăbuş”, en 1934. Cest à cette même époque quelle commence à fréquenter les milieux artistiques et intellectuels de la capitale, grâce au metteur en scène Sandu Eliad, directeur du Théâtre juif Baraşeum”. Cest dailleurs lui qui la présentée au musicologue Harry Brauner. Marian Lupaşcu raconte comment sétait déroulée la première rencontre de Harry Brauner et Maria Tănase. « Brauner a été très touché par la force avec laquelle Maria exprimait les émotions, car à lépoque elle navait ni répertoire ni technique vocale. Sa voix ne portait aucun style de chant dune quelconque zone de folklore, puisquelle vivait à Bucarest. Elle a eu pourtant la chance de rencontrer Harry Brauner qui lui a choisi un répertoire, transformant ainsi ce handicap en avantage. Pourquoi? Parce que, en labsence de qualités de la voix caractéristiques dune certaine zone ethno-folklorique, un interprète peut chanter des pièces musicales de la zone en question qui soient acceptées par tous les publics du pays. Brauner a eu un coup de génie en lui choisissant des chansons traditionnelles dune qualité exceptionnelle, de différentes zones. Quand Brauner a constaté quelle commençait à se débrouiller, il lui a cherché des lăutari (ménétriers) pour laccompagner. Ce fut la partie la plus difficile, car, affirmait Brauner dans un volume de mémoires, Maria narrivait pas à se concentrer et à garder le rythme. »



Brauner, un véritable Pygmalion, a modelé Maria Tănase, la aidée à surmonter ses problèmes et à devenir célèbre. Partout en Roumanie et dans les pays où Maria est allée en tournée, le public tombait sous le charme de sa beauté et de son tempérament artistique. Elle fait ses premiers enregistrements en 1936, lannée où elle signe aussi un contrat avec la filiale de Roumanie de la Maison de disques Columbia. En 1939, elle fait une tournée outre-Atlantique, où elle représente la Roumanie à lexposition universelle de New York.



Dans le même temps, elle est recrutée par le Service spécial roumain de renseignement. Marian Lupaşcu, ethnomusicologue à lInstitut dethnographie et de folklore « Constatin Brăiloiu », de Bucarest, explique ce mélange dactivités de Maria Tănase. « Elle était une présence permanente à la radio et chantait dans les restaurants les plus connus de lépoque; elle a fait des tournées partout en Roumanie, mais aussi en Bulgarie, France, Turquie et Yougoslavie. Elle a chanté devant des milliardaires et des personnages politiques, devant des rois et des ambassadeurs. Elle est allée sur le front et dans les hôpitaux de campagne, pour apporter du confort aux soldats et aux blessés. Elle a reçu des prix et des décorations de la part des capitalistes et des communistes. Elle a collaboré avec les Agences despionnage britanniques et même avec la police politique communiste entre 1961-1962. Ses honoraires étaient fabuleux mais elle donnait largent à ses proches, quils en aient eu besoin ou non. Cest pour ça quelle était tout le temps endettée et quelle mourut pauvre. »



Le régime communiste a renforcé le statut de star de Mariei Tănase, en lui organisant des funérailles nationales en 1963. Marian Lupaşcu explique le poids musical de Maria Tănase, surtout par rapport à dautres interprètes de musique traditionnelle authentique. « Elle a toujours joué la carte du choc. Il y avait le choc visuel, de son apparition sur scène, sa façon dinterpréter, les mouvements de son corps, et puis il y avait le choc sonore de sa voix. Comparée avec une grande interprète de la chanson traditionnelle, Maria Lătăreţu, Maria Tănase avait une présence sur scène que le grand public préférait largement. Maria Tănase avait des qualités que tous les Roumains reconnaissaient comme les leurs. »



La fascination que Maria Tănase exerçait sur le public na pas fléchi. La femme cachée derrière limage et son envergure strictement musicale restent encore à découvrir par le grand public ( trad.: Ileana Taroi)


Foto: Ștefan Baciu/RRI
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