L’histoire de Govora les Bains (édition concours)
Devenues célèbres avec le temps, les sources thérapeutiques de la station de Govora-les-Bains (sud-ouest de la Roumanie) apparaissent pour la première fois dans des documents officiels de 1878, où sont mentionnés des gardiens en charge des eaux de la région. Quelques années plus tard, deux chercheurs de pétrole, l’ingénieur Ioan Claus et le maire d’une commune de la contrée, découvrent une sorte d’eau minérale de couleur noire, sentant l’iode. C’est la première attestation des eaux de Govora, riches en chlore, sodium, iode, brome, souffre, magnésium et calcium, à l’aide desquelles on y soigne aujourd’hui notamment les affections rhumatismales, mais non seulement. Les deux personnes mentionnées précisent très exactement le moment de leur découverte : le 30 septembre 1881.
Christine Leșcu, 26.01.2015, 13:50
Devenues célèbres avec le temps, les sources thérapeutiques de la station de Govora-les-Bains (sud-ouest de la Roumanie) apparaissent pour la première fois dans des documents officiels de 1878, où sont mentionnés des gardiens en charge des eaux de la région. Quelques années plus tard, deux chercheurs de pétrole, l’ingénieur Ioan Claus et le maire d’une commune de la contrée, découvrent une sorte d’eau minérale de couleur noire, sentant l’iode. C’est la première attestation des eaux de Govora, riches en chlore, sodium, iode, brome, souffre, magnésium et calcium, à l’aide desquelles on y soigne aujourd’hui notamment les affections rhumatismales, mais non seulement. Les deux personnes mentionnées précisent très exactement le moment de leur découverte : le 30 septembre 1881.
Dès lors, la région connaît un développement spectaculaire, la station de Govora étant créée, en fait, autour de ces sources, sur un emplacement où il n’y avait auparavant que des forêts. Le premier ministre libéral Ion C. Brătianu, d’avant la première guerre mondiale, s’est donné pour tâche de promouvoir cette station.
Ionela Niţu, conseillère aux Archives nationales du comté de Vâlcea, continue l’histoire de Govora-les-Bains : « Du point de vue administratif, la localité de Govora-les-Bains est mentionnée beaucoup plus tard, en 1908. C’est alors qu’est fondée la commune du même nom, par la réunion de plusieurs villages environnants. Pour revenir au premier ministre Brătianu, il s’est beaucoup investi à développer cette station. En 1886, il y envoie le médecin Zorileanu avec une ambulance et des militaires qui allaient faire des terrassements à Govora. Le docteur Zorileanu se rend compte de l’importance thérapeutique des eaux et recommande à Brătianu que l’Etat investisse pour développer la station. »
En 1887, la station reçoit de l’Etat un crédit d’un million de lei et les premières constructions autour des sources prennent contour, comme par exemple le premier établissement de bains que Ionela Niţu nous décrit: « C’était une construction en bois. Les fondements du premier établissement de bains sont jetés à l’emplacement de l’établissement actuel. Les années suivantes, les trois premiers hôtels allaient être construits et le développement de la station commence, car des particuliers construisent des hôtels aussi. Parmi les premiers immeubles de la fin du XIXe, certains sont préservés, comme l’Hôtel de l’Etat n° 1, l’Hôtel Ştefănescu, érigé vers 1900 et qui trône au centre de la station, le bâtiment de la Poste, au centre-ville, qui date de la même époque, ainsi que d’autres villas qui continuent d’exister de nos jours. La station s’est beaucoup développée après 1910, année de la création de la Société Govora-Călimăneşti, une société en partenariat public-privé. Cette société fait construire l’établissement emblème de la ville, l’Hôtel Palace, dans le parc de la station. Sa construction, commencée en 1911, a été finalisée en 1914 ; c’est un bâtiment unique pour le début du 20e et qui se voulait un modèle pour les hôtels européens de l’époque. Il y avait peu d’établissements hôteliers à ce moment-là qui disposaient de restaurant, de base de traitement et de salles de loisirs sous le même toit. Il avait été conçu ainsi, comme un système intégré. L’établissement de bains remonte à la même époque. Les anciens bâtiments sont démolis pour céder la place à d’autres, qui survivent encore dans le parc de la station ».
Le développement de Govora-les-Bains continue à l’entre-deux-guerres. En même temps que les constructions touristiques, des particuliers se font construire des villas. L’on investit dans l’infrastructure de la localité : les routes sont modernisées, comme le système d’assainissement et d’alimentation en eau.
Ionela Niţu décrit d’autres symboles de Govora-les-Bains : « Parmi les bâtiments à part, l’on compte celui du Casino ou du cinéma, commencé en 1928, conçu par la première femme architecte, Virginia Andreescu-Haret. Les travaux se sont arrêtés en 1930, le bâtiment n’a jamais été intégralement achevé. En 1936, l’Hôtel Balneara est inauguré au centre de la station ; il est en style cubiste. »
Une chose moins connue, c’est que la localité a accueilli pendant la guerre un nombre impressionnant de réfugiés polonais. En octobre 1939, il y en avait 700, et en 1941, certains membres du gouvernement polonais, en exil en Roumanie, ont séjourné à Govora-les-Bains. (Trad. Ligia Mihaiescu)