Les tours à horloge de Transylvanie
Etablie à Munich, mais issue d’une famille d’ethniques allemands de Roumanie, Mihaela Kloos parle de la culture et de la civilisation de cette communauté sur le site internet « povestisasesti.com » « histoiressaxonnes.com ». Dans ce qui suit, Mihaela Kloos nous parlera des horloges qui donnent l’heure du haut des tours des églises fortifiées et des cités paysannes transylvaines fondées par les colons saxons. Alors que certaines de ces horloges sont célèbres, comme celle de Sighişoara, par exemple, d’autres restent totalement inconnues.
Christine Leșcu, 03.09.2014, 14:25
Etablie à Munich, mais issue d’une famille d’ethniques allemands de Roumanie, Mihaela Kloos parle de la culture et de la civilisation de cette communauté sur le site internet « povestisasesti.com » « histoiressaxonnes.com ». Dans ce qui suit, Mihaela Kloos nous parlera des horloges qui donnent l’heure du haut des tours des églises fortifiées et des cités paysannes transylvaines fondées par les colons saxons. Alors que certaines de ces horloges sont célèbres, comme celle de Sighişoara, par exemple, d’autres restent totalement inconnues.
C’est le cas de l’horloge de Seleuş, dont Mihaela Kloos nous fait la description. « Seleuş est un village du comté de Mureş. A l’instar des vieilles localités de Transylvanie fondées par les colons saxons, il a une église fortifiée. La tour de l’église, élément spécifique des cités paysannes, est pourvue d’une horloge qui fonctionne toujours. A propos de la mécanique de l’horloge, je dois mentionner l’existence d’une poupée en bois qui a une histoire très intéressante. D’ailleurs, beaucoup d’horloges de Transylvanie sont équipées de statuettes ou de figurines, autour desquelles on a tissé des légendes. La poupée de Seleuş vient d’être remplacée par une autre, sortie des mains d’un maître artisan de Mediaş. Elle mesure 92 centimètres de haut. Avec son bras, elle actionne le mécanisme de l’horloge de la tour. Au fait, elle fait sonner une petite cloche pour donner l’heure exacte ».
Près de Sibiu, à Cisnădie, on retrouve la plus ancienne horloge de tour de Roumanie. Datée de 1425, elle est en parfait état aujourd’hui encore, tout comme celle de Mediaş : « A Mediaş, plus précisément dans l’enceinte de l’Eglise Evangélique, on peut admirer une tour dont l’inclinaison est encore plus grande que celle de la tour de Pise. La tour, qui subit actuellement des travaux de consolidation, se serait penchée soit à cause de la mauvaise exécution des travaux de construction, soit en raison des caractéristiques du sol. Les hypothèses sont multiples. Entre temps, la tour de Mediaş continue de s’incliner. Véritable symbole de la ville, l’horloge a été installée en 1880 au dernier niveau de la tour. Outre l’heure, elle indique la phase de la lune. La statuette de l’horloge est une copie d’une figurine plus ancienne accueillie de nos jours par le Musée de la Municipalité. Le nom de la statuette, Ture Pitz (Pierre de la Tour) évoque le gardien symbolique de l’horloge et de la tour ».
La plus célèbre des tours à horloge de Transylvanie est sans aucun doute celle de la seule citadelle médiévale encore habitée en Europe. Et nous avons nommé Sighişoara. Mihaela Kloos : « L’horloge avec figurines trône au sommet de la tour, à 64 mètres de haut. Elle a été fabriquée en Suisse et sa première attestation documentaire date de 1648. Ses figurines célèbres que tous les voyageurs de passage à Sighişoara s’empressent de prendre en photo ont été minutieusement taillées en bois de tilleul par le maître artisan Johann Kirschel. Les statuettes symbolisent les dieux qui donnent le nom des jours de la semaine, Mars, Mercure, Jupiter, Saturne, la lune et le Soleil. Sur l’envers de l’écran se trouvent représentées la Justice et l’Equité, en tant que valeurs d’une communauté. Le mécanisme actuel de l’horloge de Sighişoara est de date plus récente. Exécuté toujours en Suisse, il a été monté sur la tour en 1906 et modernisé en 1964. La légende veut qu’un géant ait posé une boule d’or au sommet de la tour de Sighişoara, juste au dessus de l’horloge. Il aurait dit que la boule appartiendrait à celui dont la taille comparable à la sienne lui permettrait de la décrocher et de l’emporter. Seulement voilà, jusqu’à ce jour personne ne se montra capable d’un tel exploit ».
Pour bien des horloges installées jadis dans les tours des églises saxonnes fortifiées de Transylvanie, le temps s’est arrêté à cause de leurs rouages grippés. Malheureusement, les maîtres horlogers capables de les faire revivre se font toujours plus rares. (trad.Mariana Tudose)