Les colines de la Transylvanie
Daniel Onea, 20.03.2020, 15:44
La
Transylvanie est connue notamment pour ses paysages à couper le souffle, pour
ses cités médiévales soigneusement préservées et pour ses traditions
ancestrales. Et il y a plusieurs manières de découvrir cette région historique
roumaine. Une d’entre elles, c’est la gastronomie. Vous pouvez participer à des
ateliers visant à redécouvrir les goûts et les traditions rurales. Vous
pouvez également faire des randonnées de photographie. Tout cela s’appelle
tourisme alternatif, ciblé sur la nature et les traditions.
Mihai Moiceanu,
photographe professionnel et producteur de films documentaires touristiques,
est le promoteur d’un tel type de tourisme. Une des campagnes qu’il a organisées
l’année dernière s’est déroulée sous l’égide de l’Association de tourisme
écologique de Roumanie. Ecoutons Mihai Moiceanu : « Ce
partenariat a visé à promouvoir les destinations de tourisme écologique de
Roumanie. Un des grands atouts de la Transylvanie, c’est le fait qu’il existe
encore une vie rurale, avec des traditions vieilles de plusieurs centaines
d’années. Il y a des monuments intéressants, moins connus, mais de très grande valeur
et spectaculaires du point de vue de la construction et de l’emplacement. Il
existe des communautés rurales très intéressantes au sein desquelles les
traditions ont été préservées et au milieu desquelles les touristes peuvent avoir
des vacances actives. Outre la visite de certains sites touristiques, les
vacanciers peuvent voir comment se déroule la vie à la campagne, quel est son
rythme, quelles sont les préoccupations des gens et comment ils vivent, ils
peuvent goûter des plats traditionnels très savoureux, très sains et en plus
bio. »
Le
film réalisé par Mihai Moiceanu raconte l’histoire d’une famille allemande,
dont les membres ont tous travaillé dans des multinationales et qui ont visité
la Roumanie il y a une quinzaine d’années. « Vu qu’ils étaient tous des
photographes passionnés, je leur ai servi de guide à travers la Roumanie. Au
cours de leurs tournées photographiques ils ont découvert tout le pays, du
delta du Danube au Maramures, mais la région qu’ils ont considérée la plus
proche de leur culture a été la Transylvanie, puisque c’est une région dont les
habitants parlent aussi l’allemand. Il s’agit des Saxons qui se sont établis
dans cette partie de la Roumanie il y a 800 ans. Ce fut dans cette région
qu’ils se sont sentis proches de la civilisation locale, du paysage, des
traditions anciennes, dont une partie appartiennent aux Saxons. Ils ont acheté
une ancienne propriété, ils ont construit un gîte rural très beau et s’y sont
installés définitivement. La Transylvanie peut exercer une telle attraction,
elle peut pousser les gens à quitter leur travail et leur style de vie d’avant
en faveur d’une vie paisible, mais de qualité. »
Les
touristes qui choisissent de se rendre en Roumanie sont moins attirés par les
paysages d’une grandeur exceptionnelle, comme c’est le cas des Alpes par
exemple, mais par la communion de l’homme avec la nature, affirme Mihai
Moiceanu, photographe professionnel et producteur de films. En Transylvanie, la
nature se combine harmonieusement au quotidien de ses habitants, étroitement
lié aux ressources de la terre. Les traditions ancestrales sont un autre
élément qui fascine les touristes. Ils sont impressionnés surtout par le fait
qu’ils peuvent découvrir une civilisation disparue d’Europe occidentale il y a
50, voire 70 ans.
Mais comment se déroule une tournée photographique ?
Mihai Moiceanu :« Le programme commence par le
transfert du touriste de l’aéroport. Le transport, l’hébergement, les repas et
les visites sont compris. En fonction de sa durée, d’au moins une semaine, une
telle tournée peut coûter entre 1000 et 2000 euros. Les personnes qui ne sont
pas des photographes professionnels sont également acceptées. Il s’agit de
personnes qui souhaitent découvrir les lieux autrement, puisque la photographie
rend possible un contact différent et un accès différent dans l’espace intime
des gens – beaucoup plus ouverts à tout genre de communication. Ce sont des
gens qui souhaitent découvrir les différents endroits d’une manière plus lente,
et pas à la va-vite comme c’est le cas du tourisme de masse. Ils veulent en
fait expérimenter la vie à la campagne, avec sa lenteur spécifique. Afin de
prendre de belles photos il faut du temps, pour s’habituer aux endroits, pour
empathiser, et les endroits s’affichent d’une manière différente pour le
photographe touriste. »
Voici
donc une alternative au tourisme classique. Un style de tourisme plus ciblé,
plus respectueux de l’environnement et des communautés locales. (Trad. Alex
Diaconescu)